Crédit photo : Mathilde Larrere
Aujourd’hui, les lycéens du lycée Hélène Boucher à Paris ont dû passer les E3C, épreuves du nouveau bac, sous la surveillance de policiers suréquipés, dont les visages étaient parfois dissimulés par des cagoules, et les mains posées sur les gazeuses, prêtsà dégainer au moindre signe de protestation.
Scandalisé de voir le traitement réservé aux élèves de mon ancien lycée Hélène Boucher contraint de passer leurs épreuves #E3C avec des policiers au sein de leur établissement. Cette dérive autoritaire doit cesser ! Ce n'est pas l'éducation nationale ! Ce n'est pas la France ! pic.twitter.com/jBwDDE1hwP
— Igor Zamichiei (@izam_pcf) February 6, 2020
Un cap a été franchi dans la répression de plus en plus violente contre les lycéen.e.s et les enseignant.e.s en lutte, dans la continuité des méthodes mises en œuvre contre les Gilets Jaunes. Si, pour Jean-Michel Blanquer, des « violences ont lieu aujourd’hui dans une petite minorité d’établissements », cette violence est une fois de plus du côté des réprimés, et non des forces de police qui ont menacés, gazés, et enfermés des lycée.n.es et enseignant.e.s, avec la bénédiction du ministère.
La carte des répressions des luttes dans l’Education fait état des actions coup de poing menées par la police dans une vingtaine d’établissements, dont les exemples du lycée Montesquieu, à Bordeaux, ou Victor et Hélène Basch, à Rennes, sont emblématiques. Depuis jeudi, au moins 24 élèves (12 au Mans, 3 à Paris, 3 à Pantin et 6 à Gagny) ont été placés en garde à vue, pour des feux de poubelle, ou pour avoir tenté de murer leur établissement.
Des lycéens ouvrent leurs sacs en entrant... pic.twitter.com/oFJd1HbVwm
— Comité de grève du 12ème arr de Paris (@UneProfesseure) February 6, 2020
À Hélène Boucher, ce matin, les policiers ont remplacé les auxiliaires de vie scolaire. Selon le comité de grève du 12ème arrondissement, le proviseur adjoint désignait même aux policiers quels élèves pouvaient entrer. Très peu d’élèves ont pu composer, et les épreuves ont fini par être annulées ; mais une chose est sûre : le bac Blanquer est sous le signe de la violence policière et de la répression croissante.
En choisissant d’ignorer la colère légitime des enseignant.e.s, des élèves et de leurs familles, en renforçant toujours plus la répression, en tentant une fois de plus la manipulation de l’opinion et en imposant un nouveau passage en force des réformes, le gouvernement Macron ne fait que renforcer la détermination de ceux qui luttent. Contre la stratégie du gouvernement, qui, en accumulant les réformes, comptait probablement sur l’épuisement de la détermination des enseignant.e.s face à la multiplication des fronts, la mobilisation dans l’Education Nationale semble ainsi avoir trouvé un nouveau souffle, qui, espérons-le, saura s’imposer dans la durée.