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Inflation

Derrière la « revalorisation » de l’allocation chômage à moins de 3%, l’impasse du dialogue social

Après négociation des partenaires sociaux, les allocations chômage seront revalorisées de 2,9% alors que l'inflation atteint les 5,8% en juin. Une décision scandaleuse, dans la lignée des dernières annonces du gouvernement dans sa loi dite « pour le pouvoir d'achat », qui illustre l'impasse du dialogue social et la nécessité d'imposer un véritable rapport de force pour arracher des mesures d'urgence face à l'inflation.

Louis McKinson

1er juillet 2022

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(Crédits AFP)

L’allocation chômage a finalement été revalorisée par le patronat et les syndicats qui gèrent l’Unédic à … 2,9%, soit largement en dessous de l’inflation qui est estimée à 5,8% en juin. Cette augmentation, dérisoire par rapport à l’inflation, devrait toucher 95% des bénéficiaires de l’allocation, soit 2,1 millions de personnes.

Une revalorisation encore inférieure aux revalorisations des prestations sociales (minima et pensions de retraites de base) fixées par le gouvernement à 4% dans le cadre de son projet de loi « pour le pouvoir d’achat » qui devrait être présenté au conseil des ministres la semaine prochaine. Et inférieure aussi à l’augmentation des allocations logement (APL) et du point d’indice qui fixe la rémunération des fonctionnaires relevés pour leur part de 3,5%. Des revalorisations pourtant déjà bien insuffisantes, puisque déjà largement en dessous de l’inflation. Des miettes donc, qui loin de répondre à la baisse du niveau de vie entraînée par l’inflation, contribuent à acter de la perte en salaires réels des travailleurs et des travailleuses.

Cette revalorisation à 2,9% de l’allocation chômage est en cela particulièrement révélatrice de l’impasse que constitue le dialogue social. Celle-ci est en effet le résultat de la négociation entre le patronat d’un côté, qui proposait 1,8% de revalorisation, et les syndicats dits représentatifs de l’autre. Alors que la CGT revendiquait une revalorisation de 10% et FO de 5,8%, la CFDT s’était quant à elle alignée sur la revalorisation de 4%. En fin de compte, seules la CFDT et la CFTC ont signé l’accord, la CGT, FO et la CGC s’étant abstenues.

Le patronat et le gouvernement sont bien déterminés à faire payer le coût de la crise aux travailleurs qui voient leur salaire réel diminuer de manière accélérée, malgré ce que les pseudo-mesures vantées par le gouvernement pour « augmenter notre pouvoir d’achat » voudraient bien nous faire croire.

D’autant que l’inflation ne légitime en rien une baisse de notre pouvoir d’achat, c’est un choix de l’exécutif et du patronat que de nous la faire payer. Nous ne sommes pas face à l’inflation comme face à un phénomène naturel ou à une conséquence fatale de la guerre : c’est une aubaine spéculative, entretenue par le capital. Ce dernier augmente ses prix bien au-delà de ce que des facteurs exogènes peuvent expliquer. Et le gouvernement est au chevet de cette aubaine quand, pour augmenter les profits des capitalistes, il planifie la baisse de nos salaires réels.

Seul le rapport de force pourrait permettre d’arracher des mesures d’urgence nécessaires face à l’inflation, en tête desquelles l’indexation des salaires et des prestations sociales sur l’inflation et une augmentation des salaires. Alors que les grèves se multiplient localement dans de nombreux secteurs, témoignant de la combativité des salariés, c’est d’un plan de bataille destiné à imposer au patronat et au gouvernement le rapport de force nécessaire auquel devraient travailler les syndicats. Un plan de bataille qui devrait commencer par coordonner les luttes existantes et œuvrer à l’alliance de tous les travailleurs autour d’un programme commun.


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