Au soir du second tour, Jean-Luc Mélenchon avait refusé de donner des consignes de vote et avait appelé ses militants à une consultation en ligne. C’est désormais chose faite. Plus de 240.000 militants ont voté, soit la moitié des adhérents de la plateforme internet et le résultat est sans appel. Seuls 84 682 insoumis, soit 34,83 %, se sont prononcés pour un vote Emmanuel Macron. 87 818 insoumis, soit 36,12 %, ont opté pour un vote blanc ou nul et 70 628 insoumis, soit 29,05 % se sont prononcés en faveur d’une abstention. L’option d’un vote pour le Front National était exclue de la consultation.
Même face au danger de Marine Le Pen, les militants de Jean-Luc Mélenchon ne sont donc pas favorables à un vote Macron, tout comme une large frange de la jeunesse et des travailleurs, qui refusent l’appel au « Front Républicain » derrière le candidat de Laurence Parisot, ex-patronne du Medef, de Bernard Arnault, patron de LVMH ou encore d’Alain Minc, économiste ultra-libéral. Dans les blocages de lycées de la semaine passée ou encore dans le cortège du 1er mai, le « Ni Le Pen, Ni Macron » était bien présent. Il faut que dire qu’il est difficile de croire que l’ancien banquier de Rothschild, avec son programme ultra-libéral, sa loi travail puissance 10 et son projet de casse à la sécurité sociale, puisse être un « barrage » au FN. Ce sont au contraire ces politiques ultra-libérales, que Macron s’apprête à multiplier et à passer en force à coups d’ordonnances s’il est élu, qui ont été jusqu’ici le meilleur marchepied au projet réactionnaire du FN.
Dans un communiqué annonçant les résultats, La France insoumise a rappelé que la consultation ne visait pas à « déterminer une consigne de vote mais [à] organiser la prise de parole des Insoumis au sujet de leur choix de second tour ». Reste à savoir comment Jean-Luc Mélenchon, largement critiqué par la classe politique dominante pour son non-choix jusqu’ici, va se positionner face à ces résultats.