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Licenciements

Danone annonce 2000 suppressions d’emplois pour 2020

Nouvelle saignée : Danone a annoncé lundi matin, par le biais d’un communiqué, 2000 suppressions d’emplois. Une annonce qui va à l’encontre des prétendus engagements sociaux de cette « entreprise à mission » et d’autant plus scandaleuse lorsqu’on sait que le groupe a engrangé plus de 18 milliards de chiffre d’affaires rien qu’en 2020.

Ludovic Jahn

25 novembre 2020

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Crédit Photo : AFP / PATRICK KOVARIK

Danone a publié lundi matin un communiqué, sous le joli nom de « Redonner la priorité au local », pour annoncer la suppression d’environ 2 000 emplois, dont au moins 400 en France. L’entreprise agroalimentaire justifie ces suppressions de postes par des promesses environnementales et localistes, dans un but d’accomplir une « transition alimentaire », en redonnant « de l’autonomie à nos organisations business locales, partout, au plus près du terrain. » C’est bien une logique affichée de rentabilité qui sous-tend cette décision : l’entreprise espère ainsi, par ce « plan de restructuration », économiser 1 milliard d’euros d’ici 2023, des gains qui « serviront d’une part à investir dans la croissance, en soutien de nos marques, mais également à renforcer nos marges », selon le PDG de Danone, Emmanuel Faber. Mais c’est bien aux profits que ce plan entend donner la priorité.

Comment croire que Danone a besoin de supprimer autant d’emplois alors que l’entreprise a très bien tenu pendant la crise économique, engrangeant près de 18 milliards d’euros de chiffre d’affaires les neufs premiers mois de l’année 2020 ?. Comment croire à la nécessité de ce plan social, alors que les actionnaires de l’entreprise ont touché, rien que cet été, 1,4 milliards d’euros de dividendes ? Ces sommes gigantesques pour une poignée d’actionnaires auraient très bien pu financer la « transition alimentaire » que Danone prétend vouloir réaliser et qui condamne aujourd’hui des milliers de travailleurs au chômage.

En vérité, le « greenwashing » des activités industrielles est aujourd’hui un prétexte courant des grandes entreprises pour légitimer les pertes d’emplois – Total a adopté la même stratégie, ces derniers mois, pour supprimer des postes de raffineurs. Il s’agit toujours pour les entreprises d’augmenter indéfiniment leurs profits, au bénéfice des actionnaires, et sans aucun égard pour les salariés.

Ce « plan de restructuration » est d’autant plus scandaleux que M. Faber, le PDG de Danone, a toujours affiché son souci de justice sociale. En mai dernier, l’entreprise s’est dotée du statut d’ « entreprise à mission », permis par la loi Pacte promulguée en 2019, pour intégrer dans son fonctionnement des objectifs sociaux et environnementaux, et renforcer sa « valeur durable ».. Six mois plus tard, la même entreprise annonce 2 000 suppressions de postes. L’hypocrisie du patronat, encore une fois, au grand jour.

Face à une telle indécence, nous voyons bien que les grandes entreprises n’ont, comme souci, que leurs profits. Pour elles, les crises sanitaire, économique et environnementale sont autant de prétextes pour virer des salariés et accroître les dividendes des actionnaires. Contre ces offensives répétées du patronat, le dialogue social ne peut qu’être inopérant, au contraire, les travailleurs doivent s’organiser et lutter pour l’interdiction des licenciements.


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