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#StopProductionNonEssentielle

Covid 19. Alors que le confinement se prolonge, les salariés Michelin appelés à revenir aux usines

Depuis déjà plus d’une semaine, Michelin a décidé de relancer son activité pourtant non essentielle. Ses salariés sont appelés à revenir au travail en pleine pandémie, au détriment de leur propre santé.

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Photo : NewsAuvegrne

Une aggravation. Après avoir déjà rouvert partiellement les usines de Clermont-Ferrand et de Troyes pour honorer des commandes « stratégiques », Michelin accélère en planifiant de rouvrir tous ses autres sites d’ici la fin du mois.

C’est par exemple le cas du site de Cholet dans le Maine-et-Loire, où pas moins de 300 salariés sont appelés à revenir travailler dès mardi 14 avril. Les syndicats du site dénoncent par ailleurs « l’incohérence totale » de la situation où des centaines de personnes se retrouvent exposées au virus alors que la pandémie bat son plein. La direction de Michelin quant à elle, pour forcer la reprise, a assuré la commande de 500 000 masques et de gel hydro-alcoolique pour tout le personnel, ainsi que la mise en place d’un pseudo dispositif sanitaire avec la prise de température des employés.

« La seule façon de se protéger est de rester confiné »

Des mesures sanitaires absurdes appliquées à une situation scandaleuse que le syndicat SUD Michelin a dénoncé dès le 7 avril dans un communiqué. En effet, le syndicat a affirmé que la « seule façon de se protéger est de rester confiné », en s’appuyant sur les recommandations des services de santé. Le caractère non-essentiel de la production de Michelin constitue un autre argument pour le syndicat SUD. En effet SUD Michelin souligne qu’une reprise de l’activité, alors que les constructeurs automobiles sont à l’arrêt et les déplacements limités, n’aurait aucune utilité si ce n’est continuer à faire du profit.

Des masques détournés pour la production et les profits

La mobilisation de masques pour les usines a par conséquent été très critiquée par SUD Michelin, qui a exigé la redistribution de matériel de protection au personnel soignant souffrant toujours d’une pénurie de matériel. Rappelons que l’article de Médiapart « Masques : après le fiasco, mensonge d’Etat », publié le 10 avril dernier a révélé que le gouvernement laisse bénéficier au secteur privé plus de 13 fournisseurs de masques, contre seulement 4 pour le secteur public. En clair, les masques de protection sont plus facilement obtenus pour la production des entreprises que pour les soignants luttant contre la pandémie.

Un seul choix : reprendre la main

Cette situation démontre une nouvelle fois que le gouvernement n’agit pas dans l’intérêt des travailleurs et du bien commun. Main dans la main avec le patronat, sa politique des « efforts partagés » ne favorise que les entreprises au détriment des classes populaires. Les travailleurs et les travailleuses sont mis en danger par le maintien de la production non-essentielle, le manque de protection dans les secteurs en 1ère et 2e ligne, et par l’accaparement de ce matériel de protection pour la reprise de l’activité au détriment du personnel soignant délaissé.

Face à cette situation, il est nécessaire de réaliser qu’une politique en faveur de la classe ouvrière ne pourra être réalisée qu’en toute indépendance des intérêts du patronat et du gouvernement qui le soutient. Les travailleurs doivent avoir le moyen de contrôler eux-mêmes le respect des mesures de protection sanitaire, décider de comment et pour qui ils produisent ainsi que l’accès à l’entièreté des finances de l’entreprise. Ce contrôle permettrait notamment d’empêcher les reprises d’activités lorsqu’elles ne sont pas essentielles, d’interdire des licenciements pour tous les postes jusqu’aux intérimaires, voire de reconvertir l’activité au bénéfice des soignants.


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