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Ce n’est pas aux travailleurs de payer la crise

Coronavirus : vague de licenciements mondiale dans les compagnies aériennes

Dans le contexte de la crise du Covid-19, une vague de licenciements massifs et inédits dans le transport aérien est entrain de déferler. Des dizaines de milliers d’emploi sont d’ores et déjà entrain d’être supprimés.

Nicko Miller

29 avril 2020

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Des dizaines de milliers d’emplois menacés dans les compagnies aériennes

 
 
Les mesures de confinement et de distanciation sociale imposées un peu partout dans le monde ont cloué au sol la plupart des avions. La crise du Covid-19 et la faiblesse de la reprise économique dans le transport aérien devraient une baisse importante de l’activité des compagnies aériennes, au point que celles-ci pointent un « sureffectif » de 30 % selon Oddo BHF.
 
Face à cette situation, des licenciements de masse ont déjà commencé : 2.000 licenciements chez le Britanique Flybe en mars ; à la mi-avril la low-cost hongroise Wizzair a licencié 1.000 salariés ; la semaine dernière, Norwegian a annoncé 4.700 suppressions de postes.
 
Ce mardi 28 avril plusieurs entreprises ont également annoncé un plan de licenciement comme le rapporte La Tribune et Air Journal. British Airlines a annoncé licencier environ 30% des postes, soit 12 000 employés. Chez le scandinave SAS, 5000 licenciements sont annoncés, soit près de 50 % de ses effectifs, dont environ 1900 postes en Suède, 1300 en Norvège et 1700 au Danemark. Quant à Islandair, 2.000 des salariés sur 4600 seront licenciés. La compagnie islandaise estime ne pas avoir d’autre choix pour faire face à la situation. Elle précise dans Air Journal que « la majorité des employés restants continuent à travailler à temps partiel » et que ceux travaillant à temps plein ont dû subir des réductions de salaire, des « mesures très douloureuses mais nécessaires », selon son PDG, Bogi Nils Bogason.
 
Chez Ryanair, il est envisagé de licencier si le trafic aérien ne redémarre pas d’ici juin. Et tout ceci n’est que le début. Dans une note publiée le 7 avril 2020, l’IATA (l’Association Internationale du Transport Aérien) envisage même que l’impact des fermetures de compagnies aériennes pourrait entraîner jusqu’à 25 millions de licenciements, directs et indirects, dans différents secteurs liés au tourisme ou au voyage. La zone Asie-Pacifique serait la plus impactée (11,2 millions d’emplois en danger), suivi par l’Europe (5,6 millions), l’Amérique latine (3 millions), l’Amérique du Nord (2 millions), l’Afrique (2 millions) et le Moyen-Orient (1 million).
 

Un sauvetage sans contreparties ?

 
Face à cette situation les sauvetages se multiplient. En France, Air France a d’ores et déjà reçu de la part du gouvernement 7 milliards d’euros de prêts garantis par l’Etat sans aucune contrepartie attendue. Ce n’est pas propre à la compagnie aérienne, PSA et Renault par exemple ont également le droit à leur chèque en blanc.
 
et sont « en train de gagner ». Pour lui, « les industries climaticides sont en train de faire une démonstration de pouvoir, en faisant passer le message que leurs intérêts particuliers sont toujours les plus forts et dominent ceux de l’humanité et du vivant ».
 
Sur le terrain social aucune contrepartie n’a ainsi été faite sur le maintien des emplois, au point que Ben Smith, PDG d’Air France – KLM annonçait quelques jours après l’annonce du prêt un plan de « départs volontaires » ! Une véritable insulte pour les travailleurs qui vont à nouveau constituer la variable d’ajustement de l’entreprise. De même, sur le terrain écologique, l’entreprise a évoqué une vague promesse : « réduire de 50% ses émissions de CO2 » d’ici à 2030…
 
A Air France comme dans de nombreuses autres compagnies aériennes, c’est donc le même schéma qui se prépare : une socialisation des pertes sans contrepartie, couplée à des vagues de licenciement massives. Face à une telle situation, et contre la logique consistant à renflouer sans garantie les entreprises, il s’agit de revendiquer la nationalisation sous contrôle des travailleurs des compagnies aériennes ainsi que l’interdiction des licenciements.
 
En parallèle, face à des attaques internationales qui se répètent à l’identique, la situation rappelle plus que jamais l’urgence de l’unité des travailleurs des compagnies aériennes qui doivent ensemble s’opposer aux plans de leurs patrons respectifs et opposer une réponse commune.
 


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