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Le 24 janvier

Contre la réforme des retraites, exprimer notre colère par la grève et dans la rue !

La journée du 24 doit être l’expression de la détermination à en finir avec Macron et son monde.

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Après cinquante jours de grève à la RATP et à la SNCF, la lutte contre la réforme des retraites connaît un tournant : la grève illimitée dans les secteurs qui étaient les moteurs du mouvement tend à finir, même si une partie importante des travailleurs entend continuer le mouvement à travers d’autres modalités. Mais ce tournant s’exprime aussi par un ensemble d’actions radicales et l’entrée de secteurs jusque-là silencieux dans la bataille - comme l’enseignement supérieur. Ainsi, la journée du 24 doit être l’expression de la détermination à en finir avec Macron et son monde, un palier pour l’entrée d’autres secteurs en grève reconductible, qui puissent peut-être devenir un point d’appui pour les secteurs les plus déterminés, encore en grève reconductible.

Actions de coupure de courant et de mise à l’arrêt de centres de traitement des déchets, occupation par les travailleurs de la plus grande centrale hydro-électrique de France, blocages d’établissements par des lycéens, leurs enseignants et des soutiens pour faire annuler les épreuves du bac Blanquer… Les actions coup de poing, visant des lieux symboliques ou économiquement stratégiques, se multiplient dans le pays alors que de nombreux travailleurs entamaient leur cinquantième jour de grève.

Alors que la réforme des retraites va passer en conseil des ministres ce vendredi, nouvelle date de grève et de manifestations appelée par l’intersyndicale, les travailleurs en lutte comptent bien montrer au gouvernement qu’ils ne leur accorderont aucun répit. Les grévistes de la RATP et de la SNCF ont incarné la locomotive du mouvement depuis le 5 décembre mais aujourd’hui ils se trouvent dans une situation délicate malgré le fait que la journée du 24 s’annonce déjà très suivie. Cependant, d’autres secteurs cherchent à se rendre autrement plus visibles, par des actions radicales qui portent le sceau de plus d’un an de mobilisation des Gilets jaunes. C’est notamment le cas de la CGT Energie, à l’origine de nombreuses coupures de courant – depuis le siège de la CFDT jusqu’à la centrale de Grand’maison.

La dernière semaine a également vu se multiplier les actions symboliques de nombreux corps de métiers qui défient le patronat, l’appareil d’État : jets de robes par les avocats, de bleus de travail dans les boîtes, de livres par les bibliothécaires… Des signaux d’insubordination forts de la part de ceux qui n’en peuvent plus, qui ne veulent plus de la précarité qu’on cherche à leur imposer.

Mais cette nouvelle étape de la mobilisation, marquée par une radicalisation des méthodes, se caractérise également par l’émergence de nouvelles revendications qui vont au-delà de la seule question des retraites, notamment dans l’éducation. Les nouvelles épreuves en contrôle continu du bac Blanquer - les E3C - ont débuté, et les lycéens et leurs profs ont lié leurs revendications propres à la lutte d’ensemble contre les attaques du gouvernement. Ainsi, ils ont trouvé un soutien important chez les grévistes – cheminots ou encore de l’énergie – et les Gilets jaunes, venus les soutenir et bloquer les lycées, ou même dans certains cas couper l’électricité des établissements où se déroulent les épreuves.

Dans l’enseignement supérieur aussi, des attaques propres à ce secteur viennent mettre de l’huile sur le feu. Les enseignants-chercheurs notamment laissent transparaître une colère sourde depuis quelques jours, tandis que la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR) vient aggraver considérablement une précarité toujours croissante au sein de l’université. Laboratoires et départements en grève, motions, rétentions de note… Dans de nombreuses facs, la lutte des professeurs, chargés de cours et chercheurs s’amplifie de jour en jour. Une brèche pour que les étudiants viennent grossir les rangs de la bataille contre Macron et son monde ?

Et cette colère, cette radicalité, cette combativité, maintiennent une forte pression sur Macron et son gouvernement malgré le fait que pour l’instant ne soient pas en mesure de changer le rapport de force en faveur des travailleurs. En ce sens, le gouvernement n’a plus d’autres réponses à apporter que la matraque et la tentative de jouer la montre. En témoigne la brutale répression policière et judiciaire qui s’abat sur celles et ceux qui relèvent la tête et haussent la voix : Taha Bouhafs interpellé, un doctorant matraqué, manifestations et actions violemment réprimées. Le fait que le gouvernement soit tenté de faire passer sa réforme en ayant recours au 49.3 est aussi une autre marque de fébrilité du macronisme.

Toutes ces actions et revendications de différents secteurs commencent à inquiéter le gouvernement qui se voit forcé à lâcher des concessions à certaines corporations, certains syndicats, fruit du rapport de forces créé par la grève reconductible notamment à la RATP et à la SNCF. Cela doit nous convaincre que c’est le moment d’y aller tous ensemble pour faire reculer Macron non seulement sur le dossiers des retraites mais sur toutes les attaques en cours. Alors que les cheminots et les travailleurs de la RATP ont remis au centre des méthodes d’action la question de la grève reconductible, il faut qu’elle s’étende au privé, animée par des actions radicales. Si le privé entre dans la danse au côté d’une avant-garde qui reste déterminée malgré les difficultés qu’implique une grève aussi longue, nulle doute que Macron et son monde mettront peu de temps avant de plier.


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