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Conspirationnisme, complotisme : les mensonges du capitalisme rendent tout le monde parano…

Pas un jour sur les réseaux sociaux sans qu’une nouvelle théorie du complot, une nouvelle conspiration ne soient « dévoilées ». Le « bruit de fond » ambiant, entretenu à dessein par un pouvoir qui se sert de la confusion pour maintenir son hégémonie, nous incite à tout remettre systématiquement en question et pourrait faire perdre leurs repères aux plus aguerris. La séquence actuelle, éminemment anxiogène, liée au COVID-19 a poussé sur le devant de la scène, des perles qui seraient passées inaperçues dans un autre contexte, comme notamment la vidéo sur le brevet du coronavirus qui a fait le tour du net, mais qui est loin d’être isolée et de remporter la prime de l’absurde.

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Crédits photos © DR

Le COVID-19 : un virus manipulé par l’homme ?

Le monde scientifique semble unanime, le COVID-19 n’est pas un virus manipulé. Il s’agit d’une zoonose, une transmission inter-espèce qui lui donne son caractère si dangereux puisque notre système immunitaire n’avait jamais été en contact avec cet hôte qui infectait jusqu’alors une espèce animale sauvage. C’est un phénomène bien connu et qui peut avoir lieu entre populations humaines restées sans contact extérieur depuis longtemps. Ce n’est pas récent puisque cette particularité avait déjà décimé les indiens d’Amérique lors des processus de colonisation. Et aujourd’hui, concernant les zoonoses à proprement parler, nous savons que cela fonctionne dans les 2 sens, puisqu’il est même recommandé pour l’être humain de porter un masque et de ne pas avoir de contact direct avec les populations de primates sauvages par exemple, de peur de leur transmettre des maladies qui les décimeraient.

Cette zoonose n’est donc pas le fruit d’une méconnaissance du phénomène, mais est directement liée au système capitaliste et sa recherche de profit à outrance.
En effet, les espaces naturels sont défrichés pour permettre des exploitations agricoles toujours surdimensionnées et concentrationnaires dans tous les pays. En Chine pour l’élevage et l’agriculture, en Indonésie et Malaisie pour le palmier à huile, etc… Et même quand la France annonce que 31% de sa surface sont couverts de forêt, il s’agit d’exploitation forestière principalement, des « champs d’arbres » et pas de la véritable forêt.

Evidemment, cela génère des problèmes bien différents dans les pays où c’est maintenant la forêt primaire qui est défrichées pour implanter sur ce territoire des élevages industriels. Car dans cette configuration, les espèces sauvages finissent par entrer en contact avec les animaux d’élevage et le virus change d’hôte, mute (car c’est une des caractéristiques principales des virus qui assure sa pérennité) et s’adapte au nouvel organisme vivant qui l’abrite. Il est notamment reconnu que notre proximité génétique avec le cochon en fait une étape de choix pour les virus pour ensuite migrer vers les êtres humains qui représentent des milliards de débouchés potentiels…

Ceux qui disent « on ne pouvait pas prévoir » sont des menteurs ou feraient mieux de se taire

C’est donc un phénomène TRES connu, et qui a déjà fait des dégâts…
En effet, il est maintenant certain que le HIV (sida) est passé du chimpanzé (que son système immunitaire maintenait dans des symptômes « raisonnables ») à l’être humain. Le virus Ebola viendrait de la chauve-souris. Et la recrudescence de maladie de Lyme, même s’il s’agit d’une pathologie sensiblement différente, dite « vectorielle » car transmise par les tiques, découlerait du même principe de rapprochement des espèces sauvages et de l’être humain, du fait de la réduction des espaces non exploités.

Il s’agit de plusieurs effets mécaniques du capitalisme. On l’a vu pour l’appât du gain qui pousse à détruire les forêts à outrance pour y implanter de la monoculture industrielle ou des élevages concentrationnaires. Mais également, il faut bien vivre et les petits paysans aussi sont dans l’obligation de faire de l’élevage, et dans quelles conditions ? Le néolibéralisme qui capte toutes les richesses accroit aussi l’appauvrissement des populations, obligées, pour simplement survivre, de se tourner, comme en Afrique, vers la « viande de brousse », la chasse, multipliant ainsi les contacts propices aux zoonoses.

Les scientifiques ont tiré la sonnette d’alarme à de nombreuses reprises et pas seulement sur la déliquescence de notre système de santé, mais bien sur les risques de pandémie par zoonose.

C’est d’ailleurs pour cette raison que le fameux laboratoire P4 a été implanté en Chine, pour surveiller les risques à ce sujet. A nouveau, s’il s’agissait d’un complot et d’un laboratoire militaire secret, serions-nous informés de son existence sur internet ? Ce qui est inadmissible, c’est que les moyens n’aient pas été alloués pour effectuer jusqu’au bout les recherches nécessaires, et ce depuis 2003, date à laquelle la famille des coronavirus a été découverte (et brevetée...) !

Si les chercheurs avaient été écoutés, nous aborderions avec un stress bien moindre cette période difficile, car nous aurions déjà bien avancé, voire totalement anticipé les conséquences de ce nouveau coronavirus, dit SRAS-COV2 pour le différencier de celui de 2003.

Et il ne serait pas idiot de les écouter un peu mieux puisque certains estiment que ce sont des millions de virus potentiellement pathogènes qui sont véhiculés par la faune sauvage, même si tous ne seront pas transmis à l’être humain, loin s’en faut et heureusement !

Prévoir n’est rentable qu’à long terme, donc pas intéressant pour le capitalisme !

Donc, à nouveau, il n’est pas question dans ce processus de complot ou de conspiration, non juste de crétinerie et d’incompétence capitaliste.
Investir dans la recherche ne produit pas de dividende à court terme, donc ce n’est pas intéressant pour « les marchés » ni pour un gouvernement qui leur est totalement inféodé !

Si nous avions affaire à des gens compétents et responsables, et même en restant sur le registre extrêmement restreint du financier, nous aurions investi sur le long terme et ne serions pas aujourd’hui dans une impasse économique en plus d’un danger mortel pour les populations.

D’autant plus qu’après ça, pour nourrir la méfiance et donner du grain à moudre à notre paranoïa, vient la cacophonie des politiques et des « experts », non seulement sur les masques et les tests. Des stocks annoncés qui n’existent pas, ou du matériel promis mais qui n’arrive jamais, sans parler de la négation du besoin et de l’efficacité pour masquer (c’est le cas de le dire), bien maladroitement, l’incapacité à fournir !
Et tout le cirque autour de la chloroquine, qui ressemble beaucoup à un conflit d’intérêt entre un certain professeur qui fait la une et le mari de l’ancienne ministre de la santé, avec les laboratoires pharmaceutiques tapis dans l’ombre.

Tout cela sans même avoir encore abordé l’instrumentalisation de la pandémie, non seulement pour masquer l’explosion de la bulle financière (qui de toute façon aurait plombé l’économie) et donner prétexte à renflouer les organismes bancaires et les ultra-riches avec l’argent des travailleurs ! Mais également pour donner un nouveau tour de vis aux libertés individuelles et au code du travail dans l’euphorie de l’union sacrée contre l’ennemi commun !

Quand Macron a parlé de guerre, nous avons pu croire un instant qu’il parlait du virus et pas de nous…

Dans cette opacité et embrouillamini voulus, il est vrai qu’il faut sacrément décrypter en gardant la tête sur les épaules pour ne pas envisager un complot ourdi par des puissances occultes qui avaient tout prévu depuis le début…

Une opacité voulue et de longue date, induite mécaniquement par le capitalisme

Mais pourtant non, il n’est nul besoin d’un complot, ou s’il en est un, il se situe sur un autre plan.

Le nerf de la guerre, c’est l’information, et à ce sujet, il existe de nombreuses manœuvres, que certains qualifieraient de complot, pour mentir, masquer, opacifier, entretenir le doute et la confusion, bref, noyer le poisson.

Et c’est de cette habitude criminelle (à cause des sujets de santé publique qui font l’objet de ces manœuvres malhonnêtes) que nous vient ce sentiment de défiance tous azimuts, de certitude qu’on nous ment en permanence, de crainte d’une conspiration hypertrophiée.

Sans parler des gouvernements qui nous mentent quasiment en permanence sur un nombre incalculable de sujets, ces mêmes gouvernements laissent les grosses entreprises et les lobbys mentir effrontément à la population jusqu’à les laisser provoquer des crises sanitaires d’ampleur mondiale.

Pas besoin de complot, juste une désinformation institutionnalisée

L’exemple moderne le plus ancien, vient de l’industrie du tabac qui prétendra jusqu’au bout avoir ignoré l’addiction provoquée par la nicotine et le caractère cancérigène du tabac. Il aura fallu que soient dévoilées des études commandées par ceux qui niaient et qui concluaient à l’évidence enterrée par des faux experts à la solde des menteurs. Ce furent les « tobacco papers ».

Suivis de près par les « Monsanto papers », dévoilant qu’alors que des prétendus experts indépendants concluaient à l’innocuité du glyphosate (il était quasiment conseillé d’en boire tous les matins…), Monsanto était informée depuis des années que sa molécule était hautement toxique et cancérigène.

Moins connus et pourtant encore plus criminels, les « Exxon papers » qui montrent que depuis les années 80, l’industrie pétrolière est parfaitement consciente de la réalité alarmante du réchauffement climatique. De la même façon, des « scientifiques climato-sceptiques » ont été recrutés sans compter de toute part pour mentir et semer la confusion afin que le business juteux puisse continuer à tourner à plein régime. La science a bon dos dans ces cas là, où il est toujours plus difficile de prouver sans conteste que de semer un doute au moins raisonnable…

Dans ce noir tableau peint tragiquement par le néolibéralisme, on ne peut passer sous silence l’utilisation abusive des antibiotiques nécessaires à l’élevage industriel (dénoncé à l’envi par nombre de scientifiques) et qui sélectionne les bactéries résistantes pour aboutir aujourd’hui sur la super bactérie résistante à TOUS les antibiotiques, le staphylocoque doré, qui n’est donc plus curable par les moyens conventionnels…

Tous ces exemples de mise en danger des populations ne sont pas l’œuvre d’une société secrète ou d’une puissance malfaisante, mais sont induits tout simplement par le fonctionnement intrinsèque du capitalisme. Système qui reconnaît la primordialité du profit à court terme. Les jeux d’influence des lobbys, les basses manœuvres des banques, des industries, des entreprises transnationales sont donc acceptés, consciemment ou non, par tout un chacun comme étant prioritaires sur notre santé, et quasiment sur notre survie, parlant du réchauffement climatique…
C’est le même principe qui a créé la crise du coronavirus, et il est vrai que cette masse de désinformation continue ne pousse pas à la confiance…

Un capitalisme aménagé pour nous en sortir ?

Il est bien évident que si nous laissons les choses se faire afin que « le marché régule », comme le font croire les chantres du néolibéralisme, nous ne sommes pas sûrs de survivre en tant qu’espèce à ces sociopathes mus par leur seule avidité financière.

Il convient que cette crise nous fasse réaliser ce mensonge permanent, mais sans sombrer dans le complotisme. Juste en prenant conscience de la totale crétinerie incompétente et criminelle des « décideurs » politiques et financiers, nous forçant ainsi à reprendre les choses en main.

Le capitalisme « aménagé » comme nous l’a proposé Bruno Lemaire, en essayant de nous faire croire que cette fois-ci, pour de bon, ils allaient faire les choses « correctement » une fois la crise et les millions de morts et malades seront derrière nous, est au mieux une utopie selon laquelle il est possible de « réformer » le capitalisme, et au pire un leurre pour nous faire croire que ça ira mieux, mais que maintenant c’est l’heure de « l’unité nationale ».

Ce pourquoi nous nous battons peut se résumer dans la phrase popularisée par Karl Marx : « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins », en somme une réorganisation de la société sur d’autres bases radicalement différentes, permettant à chacun de survivre dignement en respectant l’environnement, assurant un niveau de vie décent qui donne accès à des produits alimentaires de qualité (ce qui au passage ne peut pas nuire à notre système immunitaire) qui respectent également des normes environnementales ambitieuses en termes de préservation de la biodiversité.

Abolir la propriété privée des moyens de production et contrôler nous-mêmes notre outil de travail et sa production pour qu’il reste à notre service et ne serve pas à nous asservir dans une consommation forcée à outrance. Une production réellement utile (des masques et des respirateurs, mais pas que bien sûr) et pas encadrée par l’obsolescence programmée.

Sortir de l’ethnocentrisme lié au système actuel et qui nous impose un monde et une nature uniquement existante pour être au service de l’homme. A l’image de ce que l’on peut entendre dans la bouche des patrons de l’industrie pharmaceutique, qui présentent au mieux la perte de biodiversité comme un « manque à gagner » et la disparition de molécules comme une perte de profit puisqu’elles ne pourront pas être breveté pour vendre des médicaments, et au pire comme un bénéfice puisque cela permettra de vendre en cachet ce qui existait déjà dans la nature.

Le monde du vivant n’a pas à être ni breveté, ni normalisé, ni asservi par l’homme, il a juste à exister et à nous accompagner pour notre bien-être par sa simple beauté et son utilité en termes de symbiose inter-espèces. Nous devons donc la préserver, réduire notre impact au maximum, ce qui passe par une transformation radicale du mode de production.

Bref, pas le choix, le tout technologique ne nous sauvera pas, pour survivre, il nous faut sortir une bonne fois pour toute de ce système capitaliste et allez vers un autre type de société. A nous de décider.


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