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Le mépris de classe atteint des sommets

Collomb propose aux GM&S de prendre « l’autoroute » pour aller travailler à 180 kilomètres de chez eux

Depuis les excès de mépris de classe et de condescendance d’Emmannuel Macron à propos des « fouteurs de bordel » de GM&S, les chiens de garde du gouvernement sont de sortie pour défendre les tirades du chef. Suivant l’exemple de Christophe Castaner, c’est autour du ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb de venir à la rescousse du président…

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Revenons d’abord sur la séquence. Alors que ce 30 juin le tribunal de Poitiers décidait la liquidation judiciaire partielle qui poussait 160 familles dans une misère certaine dans une des régions les plus touchées par le chômage en France, les ouvriers de GM&S la Souterraine avaient décidé de continuer la lutte pour leurs emplois. Ils s’étaient donc mobilisés mercredi dernier lors de la venue d’Emmanuel Macron à l’Ecole d’Application aux Métiers des Travaux Publics à Egletons qui avait alors déclaré « Il y en a certains, au lieu de foutre le bordel, ils feraient mieux d’aller regarder s’ils ne peuvent pas avoir des postes là-bas » (référence à l’usine Constellium dans la ville d’Ussel, « seulement » à 200 km de la Souterraine). Une déclaration qui, parmi tant d’autres de Jupiter, exprime un mépris de classe extrêmement violent envers des ouvriers en lutte après des dizaines d’années de travail dans l’entreprise. Mais le point culminant du mépris n’en est pas là : il arrive avec la venue des chiens de garde de Macron, Castaner, et Collomb, qui se sont adonnés chacun leur tour à des déclarations d’enjolivement et de justifications douteuses.

Après un magnifique « Je crois qu’on peut être cultivé et parler comme les Français » (dont le mépris ne sera pas nécessaire à expliciter, Christophe Castaner), le ministre de l’Intérieur, lui, défend l’impossible. Il n’y aurait selon lui pas la moindre once de mépris dans la déclaration du chef de l’Etat. Au contraire même, c’est une solution que nous découvre Collomb dans les mots de Macron : « Je viens de Lyon, je n’ai pas de problème pour venir chez vous. Il y a des endroits où on ferme les usines, mais des endroits où on crée des emplois, et ces emplois ne sont pas pourvus. Pourquoi ils ne sont pas pourvus ? Pour plusieurs raisons. Celle qui était ici, c’est vraisemblablement un manque de liaison ».

Un simple problème de liaison et d’efforts ? Il est vrai que certains ont tout à fait le choix, munis d’une condition de ministre, de traverser Lyon-Paris plusieurs fois par semaines en voyageant, comme le rappelle le journal Marianne, avec des trains à la moyenne de prix de 97 euros et deux heures et demi de trajet. Ce que propose la Gerard Collomb aux ouvriers de GM&S, c’est qu’ils traversent chaque jours 4 heures de trajet, sur des infrastructures qui sont en perdition totale du fait de l’abandon par la SNCF des passages les moins rentables, pour continuer un travail ouvrier pour lequel ils ne sont pas tous qualifiés.

Comme le rappelle un ouvrier de GMS : « Moi, j’ai 58 ans. Ma femme a subi deux licenciements économiques. Là, elle a retrouvé un emploi. Donc, je vais m’en aller et partir travailler à 200 kilomètres de La Souterraine. Ma femme va rester ici. Elle va pas quitter son emploi, elle a 56 ans, elle retrouvera rien d’autre après si elle quitte son emploi. Les maisons en Creuse ne valant rien, je vais vendre ma maison pour une bouchée de pain… Je vois pas son raisonnement. »

Si non seulement cette multiplication de déclarations adhère directement à une acceptation de plus en plus générale du mépris de classe affiché dans les discours de nos médias et de nos gouvernants, elle illustre une fois de plus que nous n’obtiendrons rien d’eux. Il en revient aux travailleurs et aux ouvriers d’imposer leurs choix par des luttes tout aussi combatives que celles qu’ont commencées il y a plusieurs mois les ouvriers de GM&S. La réponse est à la construction de notre mobilisation contre Macron et son monde. "


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