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Claude d’Harcourt, préfet impliqué dans la mort de Steve, nommé conseiller de Darmanin

Pour la nouvelle année, Gérald Darmanin a choisi d’intégrer le préfet d’Harcourt comme conseiller à son cabinet. Mis en examen pour homicide involontaire après la mort de Steve Maia Caniço à Nantes en 2019, cette nomination est une insulte à la mémoire des victimes de violences policières.

Maëva Amir

4 janvier 2023

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Crédit photo : AFP

2023 commence avec le remaniement du cabinet du ministre de l’Intérieur et des Outre-Mer Gérald Darmanin. En plus de la nomination à la tête de son cabinet d’Alexandre Brugère, véritable cheville ouvrière des politiques sécuritaires de ces dernières années, c’est aussi de nouveaux conseillers qui ont été nommés. Claude d’Harcourt ancien préfet Loire-Atlantique et ancien directeur général des étrangers fait partie de la sélection.

En cette rentrée, l’un des dossiers de ce nouveau cabinet sera sans doute la prochaine loi immigration. C’est dans ce cadre que l’ancien préfet a probablement été nommé puisqu’il a participé activement à la chasse aux migrants en tant que directeur général des étrangers de juin 2020 à août 2022. Il devrait également épauler le conseiller immigration et cultes, Matthieu Ringot sur la partie religion.

L’ancien préfet Loire-Atlantique, issu d’une grande famille de la noblesse française, est surtout connu pour sa mise en examen pour homicide involontaire dans le cadre de la mort de Steve à Nantes en 2019. En effet, ce dernier était en fonction lors de la mort du jeune homme noyé dans la Loire à la suite d’une intervention de la police le soir de la fête de la musique. Après le drame, il était allé jusqu’à empêcher les rassemblements dans la ville, le jour de l’hommage et avait pris position pour prendre la défense des policiers.

Si la Cour d’Appel de Rennes a annulé sa mise en examen au profit du statut de témoin assisté en octobre dernier, sa nomination rappelle une nouvelle fois l’impunité dont profitent les hauts fonctionnaires d’Etat à l’heure de rendre des comptes sur les crimes policiers qu’ils ont engendré. En effet, alors qu’une enquête Disclose réaffirmait en avril dernier la responsabilité de la police dans la mort de Steve, ni les policiers en question ni le préfet n’ont été inculpés.

Pourtant, cette nomination n’a rien d’étonnant. Au sein d’un ministère qui a pour but d’administrer la répression, l’impunité règne. Claude d’Harcourt avait d’ailleurs reçu la légion d’honneur en 2021, le même jour que l’éborgneur de gilets jaunes, Didier Lallement. Cette nomination est donc une énième légitimation de la violence étatique et récompense une nouvelle fois les acteurs des politiques sécuritaires violentes du gouvernement qui ont déjà enlevé la vie à de trop nombreuses victimes de violences policières.


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