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Oh oh oh

Chômage : pour Noël, le gouvernement réduit encore plus la durée d’indemnisation

Le gouvernement n’aura pas résisté à donner un cadeau de Noël au patronat : dans les décrets d’application de la réforme de l’assurance chômage est prévue une nouvelle réduction de la durée d’indemnisation dans le cas où le chômage passerait sous les 6%.

Arthur Nicola

26 décembre 2022

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Le père Noël est une ordure. Et si on ne croit pas au père Noël, c’est le gouvernement qui prend sa place. Vendredi 23 décembre, l’administration d’Olivier Dussopt, ministre du Travail, a transmis aux syndicats les derniers arbitrages du gouvernement concernant la réforme de l’assurance chômage. Et dans ses surprises s’en cachait une qui n’avait jamais été évoquée par le gouvernement : la possibilité de la réduire de 40% la durée d’indemnisation des chômeurs dans le cas où le chômage passerait en dessous des 6%, situation que le gouvernement considère comme correspondant au « plein emploi ».

Pour rappel, la réforme de l’assurance-chômage adoptée en novembre dernier consiste à moduler la durée d’indemnisation du chômage en fonction de la situation économique. Un moyen de lancer une offensive contre les chômeurs pour les contraindre à accepter n’importe quel emploi. Dans ce cadre, le nouveau système d’indemnisation prévoit trois scénarios, dans lesquels les chômeurs sont forcément perdants.

Le premier scénario, correspond à la situation actuelle, concerne la situation où le chômage est compris entre 6 et 9%. Dans ce cas, la durée d’indemnisation sera désormais réduite de 25% (soit de 24 mois à 18 mois pour un chômeur normal). Ce sera donc le cas dès le 1er janvier, pour tous les chômeurs, étant donné que le chômage est calculé aujourd’hui aux alentours de 7,3 %.

Le second scénario est le scénario dit de « période rouge ». Il consiste à garder les paramètres actuels si le taux de chômage dépasse les 9 %. Finalement, le troisième scénario, qui vient d’être annoncé par le gouvernement, consisterait à réduire de 40% le temps d’indemnisation au cas où le chômage passerait en dessous des 6 %. Soit, pour un chômeur normal, passer de 24 mois à 14,4 mois.
Une annonce qui vient préciser les contours de l’offensive du gouvernement contre les chômeurs, dans la stricte continuité de la précédente réforme. Selon une étude de l’Unédic, celle-ci a déjà entrainé une chute des allocations de 16% (sans compter l’inflation), ainsi qu’un recul des ouvertures de droits de 20%.

Depuis vendredi, toutes les centrales syndicales poussent des cris d’orfraie, dénonçant la duplicité du gouvernement dans les concertations. C’est une « stupéfaction » et une « très mauvaise nouvelle pour les demandeurs d’emploi » selon Marylise Léon, de la CFDT. Pour la CGT, même étonnement et stupeur suite aux annonces du Ministère du Travail. L’ensemble des annonces, gouvernementales et syndicales, ressemblent cependant à une mauvaise pièce de théâtre où les répliques sont téléphonées.

Après des « concertations » auxquelles les syndicats ont participé sagement, les voilà étonnés que le gouvernement profite de leur attitude conciliante pour aller plus loin dans ses contre-réformes. Laurent Berger, qui critique la « pure déloyauté » du gouvernement, montre une nouvelle fois qu’il considère pouvoir avoir confiance dans le gouvernement Macron, entièrement au service des intérêts du patronat.

Cette énième attaque du gouvernement souligne une fois de plus l’impasse de la politique de dialogue social qui continue de prédominer. Celle-ci s’oppose à la préparation du moindre combat contre les contre-réformes, dans la rue et par la grève, et ouvre la voie aux attaques de Macron. Après l’offensive contre l’assurance chômage, c’est une autre branche de la Sécu qui est visée en janvier : les retraites. Il y a urgence à préparer un plan de bataille à la hauteur de cette attaque sinon, comme pour l’assurance-chômage, Macron s’en donnera à cœur joie.


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Arthur Nicola

Journaliste pour Révolution Permanente.
Suivi des grèves, des luttes contre les licenciements et les plans sociaux et des occupations d’usine.
Twitter : @ArthurNicola_

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