au bord du monde, d’être ce rivage et ce tourment d’eauxnos corps pliés au travail, toujours Arcs tendus à demaintêtes abîmées, yeux cernés, mains devenues des manuscrits de chairoù l’on peut lire tous les jours ouvrés.d’au-dessus, toujours, tombent les ordresla discipline, horaires fixes, précarité, flux tendus,ILS PARLENT ET NOUS NE RESPIRONS PASet il nous faut crever Arcs la chape de plombbriser les chaînes de nos frères de nos soeursd’aussi loin que la merqu’ils s’efforcent de traverser.dans les veilles, dans les repas de fête,dans les silences nous serons Arcs contre la fatalité uséeArcs contre les mensonges Arcs contre les mauvais chiensarmésArcs dont la corde est tendueà l’envers de votre vie à remettre la nôtre à l’endroit.
Photo : Madrid, 1936 - Robert Capa