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Musèlement

CRHU de Brest. Des syndicalistes enfermés pendant deux heures lors d’une visite de Castex

Dans la droite lignée des offensives liberticides et sécuritaires du gouvernement, une vingtaine de représentants syndicaux ont été contraints au silence et confinés dans leurs locaux de l’hôpital de Brest, malgré la fausse promesse du premier ministre d’entendre leurs revendications.

Ana Barelli

26 novembre 2020

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Crédit photo : AFP / Sébastien Salom-Gomis

Le musellement forcené des militants fait suite à une odieuse manipulation de Jean Castex (en visite officielle à l’hôpital afin de tirer un bilan de la gestion de la crise sanitaire). En effet, avant son arrivée sur les lieux, les militants ont été interpellés par la police et “escortés” vers leurs locaux syndicaux. Une rencontre avait été prévue au préalable, afin que les représentants syndicaux puissent remettre au premier ministre un courrier qui témoignait de la dégradation de leurs conditions de travail et “d’évoquer les difficultés et les revendications du personnel” selon un témoignage recueilli par Quartier Général. Cependant, la dite rencontre n’a jamais eu lieu, car au moment où les militants ont été libérés, après environ deux heures d’incertitude, Castex était déjà sur le chemin de la sortie. Une plainte a été déposée par le syndicat SUD pour entrave à la liberté de circulation.

“Les forces de l’ordre nous empêchaient de passer”

En effet, les locaux syndicaux étaient encerclés à la fois par des policiers des Renseignement Territoriaux ainsi que par la sécurité de Matignon. Par ailleurs, la répression est devenue d’autant plus criante lorsqu’une délégation d’une dizaine de représentants syndicaux ont tenté de s’extirper des lieux, et qu’« un cordon de CRS » les attendait de pied ferme, entravant clairement leur liberté de circulation. Cet événement illustre la logique autoritaire du gouvernement, qui s’exprime entre autres via la loi sécurité globale, qui vise à bafouer nos droits démocratiques, en renforçant toujours plus la force de frappe de son bras droit armé. Mais il montre également le fait que le gouvernement cherche à tout prix à éviter de se confronter réellement à son bilan désastreux de la gestion de la crise sanitaire. Et en premier lieu de se confronter aux soignants, en première ligne de la crise.

Les représentants du personnel dénoncent “le mépris affiché du Premier ministre”

Cette manipulation du premier ministre met en lumière non pas une volonté de prendre en compte les difficultés grandissantes des soignants, mais bien d’orchestrer une opération de communication. Rien d’étonnant dans le contexte de cette crise sanitaire, dont la gestion meurtrière et répressive dégrade fortement les conditions de travail des personnels de santé, et vient s’ajouter aux multiples offensives néolibérales visant à la destruction de l’hôpital public. En effet, lors du Ségur de la Santé tenu en mai dernier, le mépris du gouvernement envers les soignants a pris de plus en plus d’ampleur. Refus de l’augmentation des salaires et de l’embauche de nouveaux effectifs, augmentation du temps de travail, recours accrus aux contrats précaires... Mais avec des médailles et des applaudissements.

Rien d’étonnant non plus dans le cadre de l’offensive sécuritaire du gouvernement, qui a pour but de museler notre liberté d’expression et d’action. Si Castex énonçait le 29 octobre, lors de l’hommage rendu après les attentats de Nice, que “la liberté d’expression est l’une des toutes premières conquêtes de la République” et que “sur cette liberté, la République ne transige pas”, empêcher à coups de manipulation et d’omniprésence policière des représentants syndicaux de s’exprimer est une drôle de manière d’en rendre compte. 

Il est urgent de se mobiliser aux côtés des soignants, sans cesse méprisés par le gouvernement, afin de mettre en place un rapport de force devant un État de plus en autoritaire.


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