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Patrons-voyous

« C’est une attaque contre le droit de grève » : rassemblement contre la répression à Sanofi Montpellier

Une centaine de personnes étaient rassemblées sur le site de Sanofi Montpellier, pour manifester leur soutien à Sandrine Caristan et Marion Layssac, deux déléguées Sud-chimie menacées de licenciement après une grève de 3 semaines pour les salaires en fin d’année dernière.

Violette Guibert

2 février 2023

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En novembre dernier, une grève pour les salaires démarrait au sein du groupe Sanofi. Après un mois de grève reconductible dans plus de 15 sites du groupe, qui a contraint Paul Hudson (directeur général de Sanofi) à des augmentations de salaire, la direction a initié une véritable opération de vendetta contre les dirigeants de la grève. Après le licenciement début janvier de David Caron, gréviste à Montpellier, c’est cette fois Marion Layssac et Sandrine Caristan, deux déléguées Sud-Chimie, qui sont dans le viseur de la direction. L’opération vise aussi à intimider l’ensemble des grévistes de novembre-décembre, qui sont 15 à avoir reçu un avertissement à Montpellier : la direction a parfaitement conscience que beaucoup faisaient leur première expérience de grève et ont pour certains rejoint un syndicat depuis ou se posent la question.

Les entretiens de Sandrine Caristan et Marion Layssac se sont déroulés en matinée, avant qu’elles et leurs collègues venus en soutien ne se rendent à l’entrée du site située avenue Blayac pour un rassemblement public appelé par la CGT et SUD. Une centaine de personnes étaient présentes, régulièrement acclamées et klaxonnées par des automobilistes solidaires. Parmi eux, les grévistes de décembre bien sûr, et notamment David Caron, licencié pour fait de grève début janvier, mais aussi des proches de Sandrine et Marion, des soutiens extérieurs, des organisations politiques, des gilets jaunes, etc.

Jean-Louis Peyren, coordinateur CGT, prend le premier la parole. Il confirme que la direction souhaite bien aller jusqu’au licenciement, et que l’affaire est désormais entre les mains de l’inspection du travail. « Il faut que tous les salariés de Sanofi ne fassent plus qu’un » face à la répression, dit-il. « La situation est la même sur tous les sites du groupe » poursuit-il avant d’appeler à un rassemblement prévu à Sanofi Vitry le 7 février à partir de 13h, au 9, quai Jules Guesde.

Sandrine Caristan de son côté commence par contester les motifs du groupe pour la réprimer et les accusations quant à sa « participation active » à des « blocages ». Des mensonges, selon elle, puisque seule une des quatre entrées du site était occupée (et sans blocage) et que sa « participation active » relève, dit-elle, du premier des devoirs d’une représentante syndicale.

« C’est une remise en cause pure et simple du droit de grève, mais aussi une attaque contre notre liberté d’utiliser notre mandat syndical. On ne se laissera pas faire » conclut-elle sous les applaudissements.

Marion Layssac lui succède. « C’est un mouvement qui est vraiment parti de la base » explique-t-elle. Et de conclure : « A Montpellier, ce sont vraiment les salariés qui nous ont entrainées pour faire cette grève. Nous on a joué notre rôle de déléguées syndicales en accompagnant ce mouvement social ».

Un ancien inspecteur du travail prend également la parole. « On leur reproche simplement d’avoir exercé leur activité syndicale dans le cadre d’un mouvement collectif. Pas plus ! » dénonce-t-il. Léo du Poing Levé, est lui venu témoigner de sa solidarité.

« Quelque chose que j’ai beaucoup entendu sur les piquets en décembre, c’est que les grévistes disaient : « c’est incroyable, c’est exactement comme les raffineurs en octobre mais un mois après ». Et aujourd’hui, on a l’occasion de partir en même temps, c’est aussi pour ça que les patrons ils répriment : ils savent que la colère elle n’est pas éteinte […] que si les mêmes 15 sites repartent en grève, mais avec les raffineurs, avec l’énergie, avec les transports, avec les profs, les 10% d’augmentation salariale on va les obtenir et même bien plus ».

Quelques kilomètres plus loin, les étudiant.e.s et travailleurs de Paul Valéry, réuni.e.s en assemblée générale dans le cadre du mouvement social contre la réforme des retraites ont tenu à inscrire le sujet à l’ordre du jour. Soyons solidaires de la lutte des travailleurs de Sanofi : pour l’abandon de toute sanction contre Sandrine, Marion, et l’ensemble des élu.e.s et grévistes ; pour la ré-intégration de David ; pour l’obtention des 10% d’augmentation revendiqués en novembre et l’indexation des salaires sur l’inflation !


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