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Bordeaux. Un 8 mars dynamique, marqué par la répression

A Bordeaux, le 8 mars a été marqué par deux belles manifestations pour la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, mais aussi par une répression lors de celle du soir, plusieurs arrestations, grenade de désencerclement, …

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Ce vendredi 8 mars à Bordeaux, pour la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, la journée a été longue : une première manifestation, à l’appel du collectif 8 mars, a eu lieu à 15H40, réunissant environ 400 personnes. Une déambulation qui s’est arrêtée à différents endroits symboliques des violences ou de la précarité en général que subissent les femmes : devant l’hôpital, où, avec la casse des services publics, on voit se diviser par deux en vingt ans le nombre de maternités, ou encore on a de moins en moins d’effectifs pour de plus en plus de patients, mettant les femmes, qui sont majoritaires dans le secteur des soins, et donc en première ligne de ces attaques ; puis l’université, puisqu’elle accueille en son sein de nombreuses étudiantes qui subissent quotidiennement du harcèlement, comme les deux dernières agressions sexuelles qu’il y a eu sur le campus en fin d’année 2018. Enfin, la marche mixte s’est conclue devant le commissariat, où, à l’appel d’un nom d’une femme tuée, une des manifestantes tombait : en France, depuis le début de l’année 2019, on peut lister déjà trente féminicides.

Dans tout ce cortège, se rassemblaient des femmes des principales organisations militantes, mais aussi de nombreuses étudiantes, qui ont marché derrière différentes banderoles, comme celle de l’embryon de collectif Pain et Roses, à l’appel d’une étudiante de la nécessité de s’organiser contre l’alliance criminelle du patriarcat et du capitalisme, et de suivre l’exemple des mouvements massifs des femmes dans l’État Espagnol, ou en Amérique Latine contre la montée des gouvernements réactionnaires qui veulent revenir sur les droits élémentaires des femmes.

Au son des slogans "Solidarité avec les femmes du monde entier" les étudiantes chantaient en chœur avec les femmes kurdes qui tenaient elles-aussi un cortège, pensant aux femmes algériennes qui se battent contre Bouteflika, brésiliennes contre Bolsonaro ou encore argentines contre Macri, tous la tête d’un gouvernement qui précarise toujours plus les femmes : "Macron soutient Bouteflika, les Gilets Jaunes soutiennent les algériennes !" lisait-on sur les pancartes.

Après cette marche, un temps s’est déroulé en non-mixité choisie à la Halle des Douves, pour préparer la manifestation nocturne et non-mixte elle aussi. Ce sont bien environ 700 manifestantes qui se sont retrouvées Place de la Victoire à vingt heures, déterminées, au rythme d’une batucada particulièrement dynamique. Un premier arrêt s’est fait devant le Restaurant-Bar Quartier Libre, dont le propriétaire est le fameux Bertrand Cantat, responsable de la mort de l’une de ses compagnes qui est décédée suite à ses coups. La manifestation a continué ainsi sur la place Saint Michel, dynamique et au son de nombreux slogans.

Alors que tout se déroulait sans incidents, une première interpellation musclée a lieu, en marge de la manifestation, où une manifestante s’était isolée quelques instants. De nombreuses manifestantes tentent de venir en aide à l’interpellée, en la tirant pour empêcher aux policiers de l’embarquer. Un premier flic menace alors les jeunes femmes avec une bombe de désencerclement, qu’il envoie finalement loin derrière eux, en plein milieu du reste des manifestantes. Un deuxième sort la gazeuse, ce qui leur permet de finalement embarquer l’étudiante. Alors que ceux-ci partent, une étudiante a été blessée par la grenade de désencerclement, et est emmenée par les pompiers.

Les manifestantes décident de partir vers le commissariat, pour aller exiger la liberté de cette étudiante qui a été embarquée. Grâce à la pression du groupe, ainsi que les preuves inexistantes des faits qu’elle aurait commis, la jeune manifestante est libérée, accueillie par les applaudissements des manifestantes, qui repartent dans l’autre sens, alors qu’il est déjà presque minuit.

Cette fois, de nombreuses voitures banalisées suivent le cortège, ainsi que des flics à pied avec des chiens. Alors que le cortège était en train de se dissoudre, pour terminer la manifestation, les flics procèdent à trois arrestations musclées elles-aussi :

Nous relayons ci-dessous le communiqué du Collectif 8 mars Gironde :

Le lendemain, un cortège féministe était a nouveau présent durant l’acte 17 des Gilets Jaunes, un cortège étudiant à coté de celui féministe chantait les slogans de soutien aux inculpées.


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