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#étudiantsfantômes

Bordeaux. Pour le 20 janvier, une mobilisation contre la précarité étudiante

Détresse et précarité, les étudiants ne veulent plus payer la crise. Après des tentatives de suicides à répétition, la jeunesse doit s’organiser le 20 pour mettre un arrêt par la rue à cette tragédie que veut nous imposer le gouvernement.

Onzième Thèse Bordeaux

19 janvier 2021

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Confinée depuis des mois, la détresse de la jeunesse est de plus en plus profonde. Ces dernières semaines, le mal-être des étudiants est véritablement devenu indéniable, sur les réseaux sociaux par le hashtag #étudiantsfantômes ou dans les médias où les témoignages de précarité et de ras-le-bol se multiplient.

Dramatiquement, en une semaine, nous avons appris 2 suicides d’étudiantes en PASS et 4 tentatives de suicide, qui même si nous ne savons pas exactement ce qui a poussé ces jeunes pour arriver à ces actes tragiques, révèle l’ampleur de la situation désastreuse des étudiants confrontés à la précarité, à la sélection et à une détresse psychologique toujours plus grande. En quelques chiffres, c’est près d’1/3 des étudiants qui sont sujets à des signes de dépression, selon une étude de Santé Publique France, 29 % des 18-25 ans sont en dépression. 1 étudiant sur 6 décroche et n’arrive plus à suivre les cours, ce qui accentue les angoisses d’un avenir toujours plus incertain.

La crise ouverte par la pandémie a joué le rôle d’amplification de la précarité étudiante. D’une part, les mesures restrictives plutôt que sanitaires ont entre autres conduit à la fermeture des universités, faute d’un plan sanitaire à la hauteur, entraînant la généralisation des cours à distance qui pèsent socialement et psychologiquement sur les étudiants. D’une autre, la gestion pro-patronale a fait subir aux travailleurs précaires, jeunes principalement dont la moitié étudiants, des pertes d’emplois sans aucun moyen, du jour au lendemain, pour se nourrir, vivant déjà trop souvent dans des logements exigus et insalubres. En septembre, la précarité bondissait déjà de plus de 3%, un chiffre significatif des conséquences économiques qui touchent la jeunesse. Les chiffres du chômage du troisième trimestre sont venus le confirmer, avec [une hausse du chômage atteignant plus de 21%>https://www.revolutionpermanente.fr/628-000-chomeurs-supplementaires-au-3eme-trimestre-les-jeunes-particulierement-frappes].

Les étudiants ont été isolés par l’enseignement à distance et soumis à une "continuité pédagogique" intense, dans des conditions matérielles inconsidérées par le gouvernement et les directions universitaires qui cherchent à faire tourner l’université comme si de rien n’était et sans plan face à la précarité.

Alors même que les étudiants ne peuvent plus se rendre sur les campus universitaires depuis novembre, dans une partie des universités, les partiels se sont déroulés en présentiel afin d’assurer une sélection “habituelle” et “nécessaire” d’après le ministère de l’enseignement supérieur. Et même si, pour la majorité des cas, les partiels étaient en distanciels, ils ont été adaptés à la situation étant plus dur et exigeant pour garantir la sélection. En réalité, c’est l’expression du mépris du gouvernement, pour qui les conditions d’études dégradées n’ont que peu d’importance et qui privilégie la sélection plutôt que la santé et les conditions de vie des étudiants. C’est ce que reflète aussi les provocations de Frédérique Vidal quant aux bonbons et aux sandwichs.

Les mesures dérisoires annoncées par Frédérique Vidal ne sont pas une réponse à la hauteur de la crise traversée par la jeunesse étudiante, que ce soit les emplois précaires de 20 000 tuteurs, le doublement des psychologues, ou la reprise des TD en demi-groupe pour les premières années.

Rien ne laisse présager que le gouvernement va changer de cap afin de faire face à la gravité de la situation, et c’est bien pour cela que nous devons définitivement relever la tête et nous organiser pour y mettre fin nous-mêmes. Depuis l’apparition des #étudiantsfantômes, plusieurs débuts d’organisation émergent et, ce mercredi 20, une manifestation étudiante est appelée nationalement par plusieurs organisations de jeunesses à à Paris, à Lyon, Caen, Strasbourg, Lille, Marseille, Clermont, Grenoble ou encore Saint-Étienne. Si la date du 20 peut marquer le début d’une contestation étudiante, il est nécessaire de se doter d’un plan de bataille afin d’en finir avec cette situation qui tourne au cauchemar.

Il est plus que jamais urgent de revendiquer un investissement massif dans les universités afin de garantir des conditions d’études, de travail et sanitaire satisfaisantes, la réouverture des universités aux étudiants doit passer nécessairement par une augmentation des moyens conséquents. Surtout, un plan d’urgence pour lutter contre la précarité de plus en plus grande doit être exigé, avec un revenu étudiant à la hauteur du SMIC et l’augmentation des aides pour les plus précaires.

La précarité tue, la sélection aussi : hier une étudiante a mis fin à ses jours suite à l’annonce des résultats. Pour stopper l’hémorragie en cours chez les étudiants, il nous faut mettre un terme à la sélection ! Alors que la situation psychologique des étudiants est plus que détériorée, la gratuité des soins psychiatrique doit être imposée, ainsi que l’augmentation drastique des moyens dans les services de santé. Ils ont su arroser avec des milliards d’euros les grandes entreprises qui licencient dans le même temps, alors qu’on ne vienne pas nous dire qu’il n’y a pas d’argent. Les événements dramatiques qui ont eu lieu la semaine dernière doivent être entendus comme une sonnette d’alarme : la détresse doit se transformer en rage.

À Bordeaux, une manifestation a aussi été déposée pour mercredi 20 avec un rendez-vous à 14h place de la Victoire. Si la préfecture doit encore confirmer le dépôt, le rassemblement aura lieu, quoi qu’il arrive. Un autre rendez-vous est donné demain, mardi 20 à 14h à l’université Bordeaux Montaigne, au niveau du restaurant universitaire le Sirtaki pour un atelier banderole afin de préparer la manifestation du lendemain.


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