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Réquisition des logements vides

Bordeaux. Des initiatives en soutien aux migrants expulsés

Depuis trois mois maintenant, la préfecture de Bordeaux, dans la continuité de la politique répressive et raciste du gouvernement, exerce des expulsions de squats de migrants à la chaîne. Alors que les solutions provisoires s’épuisent, la lutte pour les droits des migrants se poursuit !

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Si depuis juin, environ un millier de personnes ont été expulsées de différents squats dans le centre ville et la périphérie de Bordeaux, - les chiffres étant difficilement précis-, c’est bien parce que la nouvelle préfète, qui fait suite à Lallemend qui l’avait précédé, est bien décidée à faire de la ville une forteresse contre les migrants. De nombreux squats ont été ainsi expulsés, laissant à la rue plusieurs centaines de familles, y compris parfois des mineurs non accompagnés.
 
Mais ces expulsions, qui s’inscrivent dans une à la suite de la politique xénophobe et répressive du gouvernement, n’ont pas empêché que la solidarité s’organise pour venir en aide à ces centaines de migrants livrés à la rue, qui ont souvent à raconter des récits des épreuves qu’ils ont dû surmonter, entre guerres, tortures, etc. Entre la Bourse du travail d’une part, pour l’accueil de nuit, ou encore au local de la CNT et à l’Athénée Libertaire pour l’accueil de jour, où 150 assiettes étaient servies par repas, de nombreux militants de différentes organisations se sont mis en branle pour soutenir ces personnes. Dans un communiqué de presse que nous publiions au cœur du mois d’août, le CMB, Comité des Migrants de Bordeaux, écrivait :
 

« Nous continuerons notre combat pour notre dignité, et celle de tous.tes les expulsé.e.s, jusqu’à que toutes les personnes à la rue ait un toit digne et des papiers ».

 
Aujourd’hui, la situation se complique. Un de ces nombreux soutiens que nous avons interrogé nous assure que bien qu’il y ait eu une diminution des expulsions, qui auparavant étaient effectuées à vive allure, et notamment grâce à la pression qu’ont pu exercer les différentes actions contre cette même préfecture, la question d’un accueil décent pour que les migrants puissent au moins prendre un repas, se laver et dormir sous un toit se pose. A priori, l’accueil de jour qui se faisait depuis plusieurs semaines à l’Athénée va prendre fin. Aujourd’hui, il n’y a pour l’instant, sinon quelques pistes non abouties, pas de solutions de remplacement. « Quel lieu, comment le faire perdurer, sous quelle forme et pour quoi faire ? » se demande ce militant qui souhaite rester anonyme, pour la rentrée. « Comment à la rentrée on peut faire de la solidarité, et développer des endroits autogérés où les migrants peuvent s’organiser collectivement, si ils n’ont même pas d’endroit pour manger ? » . En effet, les questions restent ouvertes, et pour l’instant, la seule perspective claire, c’est de faire du bruit, en mettant la pression à cette préfète pour faire bouger les choses.
 
Ainsi, plusieurs groupes se mobilisent, et font différentes actions. «  Symboliquement, si l’Athénée Libertaire ferme ses portes samedi soir, ce n’est pas pour autant la fin de la solidarité.  » : une banderole a été déroulée à la préfecture, et le bâtiment plongé dans le noir, signe d’une rentrée qu’on entame par des initiatives politiques de soutien aux migrants.

S’il n’y a pas de réponse politique, les expulsions continueront, un des soutiens actifs nous confie : « Si le département et la préfecture nous ont baladé tout l’été en nous faisant croire qu’ils allaient trouver des solutions pour l’accueil d’urgence, on s’est rendus compte bien vite que ce n’était pas vrai  ». La préfète a sa feuille de route toute préparée, comme elle avait pu l’exécuter à Calais où elle exerçait précédemment.

Beaucoup de solidarité s’est forgé pendant l’été, y compris impliquant des personnes qui n’étaient pas particulièrement politisées. Mais aujourd’hui, alors que la rentrée arrive, il s’agit de lancer une bataille d’ampleur, un membre du comité Serflex voit dans la rentrée une nécessitée de faire convergence avec les différentes luttes qui se préparent : « La préfète a expulsé de leur logement plusieurs centaines de personnes ces derniers mois. Ces femmes, hommes et enfants se retrouvent à la rue à Bordeaux. Toutes les collectivités locales de la métropole refusent de mettre à disposition des bâtiments pour héberger les 2000 personnes qui dorment dehors à Bordeaux  »

Nous relayons ici le communiqué de presse du comité Serflex de soutien :
 
COMMUNIQUE DU COMITE SERFLEX EN SOUTIEN AUX MIGRANT.E.S EXPULSE.E.S DE BORDEAUX

Jeudi 29 août à 12h, l’entrée de la Préfecture de Bordeaux, lieu où s’organise le tri des étranger.e.s sur le territoire national ainsi que les expulsions de personnes mal logées, a été symboliquement plongée dans le noir, recouverte d’une banderole dénonçant cette politique injuste. Nous, militant.e.s solidaires, disons :

 • STOP AUX EXPULSIONS SANS RELOGEMENT !

• UN TOIT POUR TOUS et TOUTES : RÉQUISITION DES LOGEMENTS VACANTS !

 • STOP A LA FRANÇAFRIQUE ET AUX POLITIQUES NÉOCOLONIALES !

• DES PAPIERS POUR TOUS et TOUTES !

Bordeaux, le 29 août 2019 Comité Serflex, en soutien aux migrant.e .s expulsé.e.s de Bordeaux


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