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#Anasse2022

Bordeaux. 400 personnes pour le meeting d’Anasse Kazib à Sciences Po, la campagne continue !

Annoncé depuis plusieurs semaines, le meeting d'Anasse Kazib a réuni 400 personnes - dont une grande majorité de jeunes - à Sciences Po Bordeaux, une première pour Révolution Permanente Bordeaux, qui s'installe désormais comme une force politique dans le paysage militant local. Aux côtés du candidat cheminot, étaient présentes Marie-Laure Charchar, travailleuse à la blanchisserie de l'hôpital et secrétaire générale CGT du service, ainsi que Petra Lou, étudiante et élue pour Le Poing Levé à l'UBM.

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Un meeting réunissant la jeunesse qui lutte contre un système à bout de souffle

Après l’énorme succès des meetings de Paris et Toulouse qui ont réuni à eux deux plus de 800 personnes, Anasse Kazib, cheminot et candidat à la présidentielle, s’est déplacé à Sciences Po Bordeaux, dans un amphithéâtre bondé réunissant 400 personnes, dont une grande majorité de jeunes. L’occasion de présenter la campagne, militée par des centaines de personnes dans toute la France, en tournée dans les campagnes pour aller arracher les 500 parrainages d’élus. La composition de la salle, réunissant une grande majorité d’étudiants et jeunes travailleurs, reflétait une campagne qui dialogue avec une jeunesse à la recherche d’une alternative politique radicale face à un système qui s’essouffle et n’a plus rien à offrir.

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Anasse Kazib dans son discours, a tenu à rappeler cela : « Je considère qu’une jeunesse qui fait la queue pour obtenir des colis alimentaires, qu’une jeunesse qui n’a même pas le droit de rêver, de penser, de se projeter ; cette jeunesse-là doit se soulever, doit se révolter pour en finir avec système capitaliste ». Un discours pour interpeller la salle, auquel la majorité des participants se sont identifiés.

Au meeting de campagne, la première ligne des hospitaliers en tribune avec Marie-Laure Charchar

La salle faisait également ressortir la nouvelle génération ouvrière qui a été en première et deuxième ligne face à la crise sanitaire, à l’image de Marie-Laure Charchar, buandière au CHU, à la tribune aux côtés d’Anasse Kazib. L’hospitalière de 34 ans, mère de deux enfants et militante à Révolution Permanente en plus de son engagement syndical à la CGT, a ouvert le meeting.

C’est en revenant sur la première ligne, celle qui ne s’est jamais arrêtée depuis la crise sanitaire, de laquelle elle fait partie, qu’elle a entamé son discours : « Comme vous le savez, la pandémie a été extrêmement violente pour nous tous, et pour nous – hospitaliers – elle a été extrêmement épuisante. Nous n’avons pas connu le confinement, à l’image de millions de travailleurs précaires, comme les salariés de la distribution, des transports, de l’entretien, indispensables au fonctionnement de la société, et qu’on a vu s’entasser dans des bus et des métros au péril de leur vie pour aller travailler. Ce soir, à l’heure où l’épidémie est en train de repartir pour une 5ème vague, c’est à tous ces travailleurs de la première ligne que nous rendons hommage. »

Une situation qui résonne particulièrement après que les hospitaliers aient été attaqués par le gouvernement sur le terrain de la vaccination, alors qu’ils étaient érigés en héros quelques mois avant. Mais le mépris ne s’arrête pas là. L’illustration la plus marquante est le Ségur de la Santé, qui a donné des miettes, pas mêmes partagées entre tous les services : « Au niveau du CHU, on est le seul service dans lequel tout le monde a eu la prime, parce qu’on s’est battus, on a fait grève, malgré le fait qu’on ait été assignés. » Un exemple dans ce secteur où les obstacles à la lutte sont nombreux : « On a plein d’entraves au droit de grève, comme des assignations pour nécessité de continuité de soin. Mais la réalité est que nous sommes tellement en sous-effectif, que nous travaillons déjà au service minimal, donc impossible de faire grève et de se battre pour défendre nos conditions de travail et un service public de qualité pour les usagers ! ».

Dans un contexte de reprise de l’épidémie et de crise de l’hôpital public exacerbée, Marie-Laure Charchar est revenue sur la responsabilité du gouvernement, et le profond mépris qu’il entretient envers les agents du service public. « M. Véran a encore dit récemment qu’il faudrait nous enlever « le loisir de faire grève ». Il pense que perdre de l’argent, se faire gazer et éborgner par les flics ça nous amuse ! Non, Monsieur ! On se bat pour des embauches, pour que vous ne puissiez plus fermer un seul lit ! » Une manière d’appeler à préparer une riposte, face au mépris et aux attaques du gouvernement qui ne cessent, alors qu’en pleine pandémie 20% des lits d’hôpitaux ont été fermés par manque de paramédicaux. « Si on a obtenu que des miettes, ce n’est pas par manque de combativité des soignants, mais par la politique de négociation de la misère qu’ont mené les directions syndicales. Parce que ces directions sont plus préoccupées à organiser les élections professionnelles qu’à préparer la lutte sur le terrain pour arracher de meilleures conditions de travail et un service public de qualité » a-t-elle pointé.

Venue, accompagnée de ses deux enfants, Marie-Laure Charchar est également revenue dans son discours sur la question du patriarcat. « Jusqu’ici je vous ai parlé de mon lieu de travail, l’hôpital. Comme si nous, femmes travailleuses, n’avions qu’un seul lieu de travail... Pendant qu’une petite poignée de directrices d’entreprise sortent de leurs bureaux le soir et rentrent chez elles pour se consacrer à de vrais loisirs, nous sommes des millions de travailleuses qui, lorsque nous rentrons chez nous, devons nous occuper des tâches domestiques, des enfants... Après une journée entière de travail, nous continuons à travailler gratuitement pour pouvoir nous-mêmes et nos maris aller bosser le lendemain, et que nos enfants soient en bonne santé pour aller à l’école et se préparer à être les travailleurs de demain. Alors qu’il est indispensable au fonctionnement de la société, ce travail n’est pas rémunéré. »

Sous un tonnerre d’applaudissements, Marie-Laure Charchar a conclu son discours par un message de solidarité aux guadeloupéens, aujourd’hui en lutte, et rejoints depuis peu par la Martinique.

La candidature d’une jeunesse en lutte contre toutes les oppressions et pour un autre système

Petra Lou, étudiante et élue à l’Université Bordeaux Montaigne pour le collectif Le Poing Levé, a commencé son intervention par un état des lieux de la jeunesse et du programme porté dans la campagne envers elle. « Chaque jeune doit pouvoir étudier, se loger, travailler dans des conditions dignes et avec un revenu pour pouvoir se réaliser et s’émanciper, d’où le fait de revendiquer pour les jeunes un revenu au moins égal au SMIC revalorisé. D’autre part, contre la sélection sociale, tous les jeunes devraient pouvoir étudier, sans distinction, ce n’est pas normal qu’il y ait aussi peu d’enfants d’ouvrier et d’enfants d’immigrés qui puissent accéder aux études. Les dispositifs comme Parcoursup, effectuent un véritable filtre social à l’entrée de la fac, et pour de nombreux jeunes, c’est synonyme d’obligation d’aller sur le marché du travail, sans pouvoir aller étudier comme souhaité. »

Un programme qui ne pourra être arraché que par la lutte, alors que la jeunesse a été actrice d’un ras-le-bol contre les oppressions qu’impose ce système capitaliste, qui ne promet à la jeunesse qu’un avenir de chômage et précarité ces dernières années, des luttes pour le climat, à celles contre les violences policières, le racisme d’Etat ou les violences sexistes et sexuelles.

Sur ce terrain, la militante a profité de son discours pour défendre Anasse Kazib, de nouveau cible de l’extrême droite, pour avoir participé à la manifestation parisienne contre les violences patriarcales. Car pour les réactionnaires, l’idée d’un candidat ouvrier, et issu de l’immigration maghrébine, qui défende les femmes contre les violences de genre imposées par le système patriarcal, serait inconcevable : « Lorsqu’on voit les militantes soi-disant féministes qui se revendiquent TERFS, c’est à dire transphobes, qui ciblent de nouveau mon camarade Anasse, parce qu’il a participé à la manifestation parisienne contre les violences sexistes et sexuelles on découvre que la présence d’un ouvrier racisé qui porte une candidature révolutionnaire et féministe, pose davantage problème que des agressions de l’extrême droite à cette même manifestation. Finalement, c’est la même rhétorique de l’extrême droite, qui ne cesse de mener des offensives profondément racistes à l’encontre de mon camarade Anasse Kazib, qui incarne en réalité, le cauchemar des réacs. »

En conclusion, Petra Lou a invité à rejoindre la campagne Anasse : « Bien plus qu’un meeting et que de 2022, nous voulons construire ensemble une autre société sans oppression et exploitation. Dans celui-ci, nous les jeunes et les femmes avons un rôle central à jouer. »

« Nous voulons construire un parti révolutionnaire » : une candidature au service d’un renouveau de l’extrême-gauche

Concluant la soirée sous les applaudissement, Anasse Kazib a tenu à parler avec son coeur. Il est d’abord revenu sur le flots d’attaques qu’il a subit de l’extrême droite : « ils ont peur que dans une puissance impérialiste comme la France, que dans le pays de Zemmour, Le Pen, Macron, Chirac, de Gaule etc, que dans ce pays où on a tant idolâtré les politiciens bourgeois et l’impérialisme français, et le colonialisme, ils ont peur qu’un jour, début mars il y a un candidat ouvrier, cheminot issu de l’immigration, nait dans les quartier populaire soit sur la ligne de départ des présidentiels et leur face la misère en 2022 ». Le candidat au présidentiel rappel en écho avec l’intervention de Petra les dernières offensives qu’il subit suite à sa présence à la manifestation contre les violences faites aux femmes de samedi dernier : « Après qu’on mets menacé de mort car il n’y avait pas de drapeau français dans mon meeting à Paris, bien que cela soit la tradition dans l’extrême gauche, ce week-end ce qu’on m’a reproché c’est mon faciès, d’être arabe. Comme si il était inconcevable qu’un ouvrier issu de l’immigration et habitant des quartiers populaires soit présent dans une manifestation féministe. Pour les réactionnaires tu es soit arabe, soit féministe, tu ne peux pas être arabe et féministe, ça dépasse leur entendement ! » La candidature d’Anasse Kazib, au delà d’être subversive est importante pour porter la voix de nos luttes et celles qui sont opprimés et exploités dans un contexte profondément réactionnaire.

Si la candidature d’Anasse trouve un tel écho c’est aussi car il porte un programme radical face aux multiples crises que l’humanité traverse, dont le candidat pointe comme responsable la bourgeoisie. A l’heure où la 5ème commence à exploser en France, c’est plus que jamais le cas pour la crise sanitaire où face au charlatanisme du gouvernement « nous ne pouvons pas avoir de stratégie sanitaire sans reprendre le pouvoir de l’hôpital public, nous devons arracher la gestion de la santé aux grands groupes pharmaceutiques, on les expropriera jusqu’au dernier centime ». Dans ce sens, Anasse Kazib montre au fil de son discours que les réponses à la hauteur à ces multiples crises ne pourront seulement provenir du monde du travail car comme il le rappel, « la crise sanitaire nous a fait rappeler à quel point l’ensemble de l’humanité repose sur la classe ouvrière ».

Ainsi, face à la crise climatique, sanitaire, aux inégalités qui ne font qu’augmenté et la minorité qui en profite, le cheminot candidat à la présidentiel exalte la force de tout les opprimés, des travailleurs de la première et de la seconde ligne, et surtout leur capacité à changer le monde. C’est dans ce sens qu’il revendique à plusieurs reprise le contrôle ouvrier de la production, sa planification et l’expropriation des grands groupes capitalistes en particulier pour la question écologique.

Il explique ensuite dans son intervention en quoi à travers cette candidature ouvrière, anti-raciste, féministe et écolo l’enjeu est de porter un projet révolutionnaire aux présidentielles : « Notre projet, il ne passe pas uniquement par les urnes : dans cette présidentielle, on vient porter une voix déterminée, moi je ne viens pas faire une candidature de témoignage » affirme-t-il. « Face à la crise économique, la crise sanitaire, la crise climatique, et après avoir vécu cinq ans secoué par les mobilisations : la révolution et le renversement du capitalisme sont le seul projet réaliste ! »

Revenant sur les luttes qui ont secoué le quinquennat de Macron et après avoir rendu hommage aux victimes des violences policières sous un tonnerre d’applaudissement, Anasse Kazib en a profité pour formuler un message de solidarité aux mobilisations en cours en Guadeloupe et en Martinique. « Le niveau d’intensité de lutte de classes en Guadeloupe est incroyable. Ils nous avaient déjà montré le chemin en 2009 avec le blocage de toute l’île » a-t-il pointé avant d’inviter un étudiant brandissant un drapeau guadeloupéen à descendre à la tribune sous un tonnerre d’applaudissements. « Nou pa chien, nous ne sommes pas des chiens en créole. Ils se battent pour le respect et la dignité, ils en ont marre de ne pas être considérés, qu’il n’y ait pas de travail et qu’ils soient au chômage. Ils vivent la crise sanitaire de plein fouet et quand celle-ci était au plus haut, on ne leur envoyait rien, ni matériel, ni oxygène, ni lit, ni personne. Par contre lorsque le peuple se soulève, on leur envoie le RAID et le GIGN en un claquement de doigt. »

« Pour conclure ce meeting, j’espère vraiment que l’étincelle de Guadeloupe nous permette d’embraser l’ensemble de la France et j’ai envie de dire l’ensemble de l’humanité. Partout en France le plus beau message qu’on peut leur adresser c’est de généraliser la grève et faire en sorte que la France, bastion de la lutte de classe à l’échelle internationale, elle donne envie à tout le monde que ce soit en Palestine, en Algérie, en Tunisie, aux Etats-Unis et ailleurs de tous lutter contre ce système. » a finalement repris le cheminot.

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Après un meeting réussi à Bordeaux, place aux comités de soutiens

À Bordeaux, le succès du meeting d’Anasse Kazib - dont les affiches couvraient les rues bordelaises ces dernières semaines - vient de nouveau confirmer l’écho de cette candidature dans les différentes franges de la population, ici en particulier la jeunesse. Plus largement, il incarne le projet d’une nouvelle force politique sur la ville qui veut chambouler la gauche révolutionnaire.

Ce meeting réussi, dans une place non anodine de par l’image de Sciences Po, qui a permis d’ouvrir de manière enthousiasmante la dynamique de la campagne à de nombreux nouveaux militants : dès ce vendredi, les comités de soutien déjà en place se réuniront pour poursuivre de militer cette campagne le plus loin possible. Avec Anasse Kazib et les autres intervenants de la tribune, une partie des participants sont allés poursuivre les discussions et débriefer pour les suites de la campagne au ZigZag Café, dans une ambiance festive et très enthousiaste.

Pour que la candidature d’Anasse Kazib en 2022 devienne une réalité, nous avons besoin de l’aide d’un maximum de personnes et c’est dans ce sens que l’ensemble des intervenants ont insisté sur l’importance des comités de soutiens pour surmonter ces obstacles. Des comités de soutien pour mener la campagne à nos côtés que ce soit en faisant connaître et en popularisant la candidature d’Anasse Kazib en organisant des réunions publiques, des évènements festifs ou même culturels, en contribuant financièrement à la campagne mais surtout participer à l’effort de l’obtention des 500 signatures, condition nécessaire pour qu’Anasse Kazib puisse être sur la ligne de départ !

Pour participer aux comités de soutien ou financièrement pour que la campagne puisse exister, écrivez-nous sur Révolution Permanente Bordeaux ou rendez-vous sur le site : www.anassekazib2022.fr !


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