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Un ouvrier à Sciences Po

Bordeaux. Campagne Poutou dans la jeunesse : un premier meeting très réussi

Ce Mercredi 1er Février à 18h se tenait le meeting de Philippe Poutou à Sciences Po Bordeaux, organisé par les Jeunes NPA 33 et l’association RP-NPA. Cette échéance a permis de réunir plus de 260 personnes : une majorité de jeunes, curieux de venir rencontrer notre candidat et de se pencher sur son programme. Correspondants

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Le meeting a démarré avec l’intervention de Kenza, étudiante à Sciences Po et membre du NPA Jeunes. Par un retour sur la mobilisation du printemps dernier contre la Loi Travail et son monde, elle s’est exprimée sur la colère d’une jeunesse qui subit depuis des années les mesures austéritaires : chômage, conditions de travail toujours plus précaires, éducation sacrifiée… le tableau d’une société malade, malade du capitalisme. Des conditions d’existence qui se répercutent bien évidemment sur la santé et le moral d’une jeunesse qui sait que quoi qu’elle fasse, elle est une génération sacrifiée. Pourtant, peu de candidats semblent sensibles à ces questions. Au contraire ! tous promettent pour la jeunesse et la société en générale un programme de sang et de larmes. Pour Macron, il faut en finir avec les 35h chez les jeunes, pour Fillon, il faut retirer les jeunes des classes populaires plus tôt de l’école pour les mettre en contrat d’apprentissage à travailler toujours plus pour toujours moins... En ce sens, elle a salué la lutte des étudiants toulousains qui se battent en ce moment contre la fusion de leur université, et celle des professeurs de ZEP : la campagne Poutou doit servir à visibiliser ce genre de luttes, à revendiquer une éducation gratuite et de qualité pour toutes et tous. Elle est aussi l’occasion d’essayer de construire la riposte face au programme des candidats de la droite et de la gauche de la droite qui préparent la destruction généralisée de nos acquis sociaux. Car derrière le discours austéritaire, il y a surtout des patrons qui continuent de s’enrichir toujours plus : selon le dernier rapport Oxfam, 8 milliardaires détiennent autant que la moitié de la population mondiale.

Par ailleurs, au fur et à mesure que leur système entrait en crise, les classes dominantes ont militarisé la société, recours ultime pour maintenir l’ordre. Sous couvert des attentats, l’État d’urgence a offert des moyens extraordinaires à la police leur permettant de toujours plus réprimer les jeunes notamment dans les quartiers populaires. Une escalade de violence qui peut parfois aller très loin : jusqu’à la mort comme l’illustre le triste meurtre d’Adama Traoré l’été dernier…
Au delà des attaques menées contre les acquis historiques de la jeunesse, c’est également l’embrigadement de cette dernière qu’organisent les candidats à la présidentielle que ce soit Fillon a travers la volonté de mettre en valeur le récit national à l’école que la proposition de certains candidats de mettre en place un service civique obligatoire voire un service militaire. Enfin, elle a ainsi conclu sur la nécessité de bâtir une riposte dans le cadre de ces élections, avec un programme anticapitaliste et révolutionnaire qui pose la question d’une autre société. C’est dans ce sens que va la campagne de Philippe Poutou, une campagne qu’elle invite à rejoindre.

Suite à cette intervention, Isabelle Larroquet, déléguée CGT santé et membre du NPA, est intervenue sur la situation de son secteur qui subit de violentes attaques depuis plusieurs années (loi Bachelot, loi Touraine, …). Des fermetures et regroupements de centres hospitaliers, aux suppressions de postes imposant aux patients d’’effectuer des dizaines de kilomètres pour se faire soigner, la situation dans la santé est désastreuse. Et ce sur le honteux principe de la tarification d’activité (TA), qui fait que les établissements sont rémunérés par la quantité de pratiques, au lieu de mettre l’accent sur les services. Le personnel doit ainsi travailler à la chaîne, dans des conditions très dégradées. C’est dans ce contexte que le mouvement contre la loi travail s’est développé et a permis de réenclencher des luttes dans un secteur qui jusque là, subissait des attaques sans parvenir à relever la tête. De nombreux conflits dans la santé existent : à l’Hôpital Charles Perrens, contre la suppression des RTT, à la maison de retraite Terre Neuve à Bordeaux -qui lutte pour avoir plus de personnel remplaçant (une bataille gagnée !)- des conflits aussi à l’hôpital Haut Lévêque, où encore à l’Hôpital Pellegrin où a lieu la grève des ambulanciers depuis plus de deux semaines déjà ! Cependant, isolées, ces batailles ne peuvent aboutir que difficilement, c’est pourquoi il y a nécessité de faire converger les luttes.

Finalement c’est Philippe Poutou qui a pris la parole, évoquant les difficultés trouvées pour obtenir les 500 signatures pendant que certains s’amusent à détourner l’argent public comme c’est le cas de Fillon dans le Pénélopegate, épisode qui en révèle beaucoup sur la nature du système et de la soi-disant démocratie. Dénoncer ce système, c’est aussi se débarrasser de ses candidats. L’austérité, l’enchère sécuritaire c’est contre ça qu’on se bat et pour cela qu’on veut porter une autre voix afin d’exprimer le ras-le-bol de la société. Il a aussi dénoncé la concentration des richesses dans un monde où quelques milliardaires possèdent 80 % de la richesse de la planète, les grands patrons gagnent 3,5 millions à l’année, l’équivalent de 30 000 € en deux jours et 18hs. Et ils nous proposent un revenu de base de 700 € ! Cela ne répond pas à l’urgence sociale. Philippe, quant à lui, propose un revenu minimum de 1 700 €, le partage des richesses, l’interdiction des licenciements, la répartition du temps de travail entre tous donc la diminution du temps de travail, pour éviter les burn-out, les suicides, pour des conditions de travail dignes. Il a évoqué aussi la nécessité de nationaliser les banques et de les mettre sous contrôle des travailleurs, pour que le crédit aille à ceux qui en ont vraiment besoin. Pour répondre à la crise environnementale, le secteur énergétique doit aussi être sous contrôle des travailleurs. Aussi, il parle de la condamnation des Goodyear à des peines de prison avec sursis pour avoir voulu sauver leurs emplois, de l’intimidation permanente de la police, et bien d’autres choses.

A la fin de l’intervention de Philippe Poutou, un petit débat a eu lieu. Les questions étaient surtout orientées sur nos divergences avec Jean-luc Mélenchon, notre rapport à l’expérience Syriza/Podemos mais aussi à notre rapport aux institutions et à la façon dont on entendait construire un rapport de force pour changer le système.

Le meeting s’est terminé à 20 heures, mais une bonne partie du public est restée dehors pour continuer à discuter dans une ambiance de débat suite à ce meeting réussi.


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