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Guerre en Ukraine

Bombardements à Marioupol : des centaines de morts et des milliers de personnes évacuées

Depuis le début de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, déclenchée par l’invasion de Vladimir Poutine le 24 février, les civils sont particulièrement touchés voire délibérément visés par les bombardements du régime russe. C’est le cas notamment de la ville de Marioupol, au sud-est du pays, où un théâtre abritant des centaines de civils a été bombardé ce mercredi.

Lisa Mage

16 mars 2022

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Crédits photo : AFP / Dimitar DILKOFF

Depuis le 24 février, le climat est marqué par le retour de la guerre en Europe. Ce conflit réactionnaire fait payer le prix de la guerre aux civils ukrainiens, se retrouvant du jour au lendemain au milieu d’un conflit armé. Depuis le 24 février, près de 3 millions d’Ukrainiens ont fui leur pays et la guerre est marquée par des offensives très importantes contre les civils, dont la ville de Marioupol est un des exemples les plus frappants. Dans cette grande ville de 431 859 habitants, particulièrement exposée en raison de sa localisation, entre le Donbass et la Crimée, les bombardements font rage depuis le 24 février.

Le nombre de morts est difficile à estimer, les chiffres variant selon les sources. Selon les autorités ukrainiennes, il serait de 2500 morts et selon TV5 Monde, il serait de 2100 morts. De son côté, Vladimir Poutine affirme que l’armée ne s’en prendrait pas aux civils, et ce malgré les preuves vidéos et les multiples témoignages de victimes. Quoiqu’il en soit, il est facile d’avancer que plusieurs centaines au moins de personnes sont mortes depuis le début du conflit. Selon Le Point, 20 000 personnes auraient également fui la ville.

Mercredi dernier, un nouveau pas dans l’horreur a été franchi quand les forces armées russes ont bombardé une maternité et un hôpital pour enfants. Une femme enceinte et son futur bébé ont été tués par la frappe aérienne, qui a fait trois morts et 17 blessés en tout.

Ce mercredi, un théâtre abritant des centaines de civils a été bombardé. « L’avion a largué une bombe sur le bâtiment où s’abritaient des centaines de civils. Il est impossible d’établir le bilan dans l’immédiat, car les bombardements des quartiers d’habitation se poursuivent », écrit la mairie sur Telegram.

La stratégie militaire de Poutine en Ukraine rappelle celle de l’offensive russe en Syrie, où les troupes armées bombardaient les grandes villes pour les isoler du reste du pays, en coupant les systèmes de communication. Assiégées par l’armée étrangère, les habitants se retrouvent coupés du reste du monde, parfois sans accès ni à l’eau ni à l’électricité. C’est le cas à Marioupol, en état de siège depuis deux semaines, où les 40 000 habitants encore présents mènent une lutte quotidienne pour survivre en se cachant dans les caves ou des abris de fortune.

« C’est vraiment dangereux de quitter les caves. Mais quand même, quand les bombardements cessent les gens sortent dans leur cour pour faire à manger sur des feux, car il n’y a plus d’électricité ni de gaz dans les appartements détruits. Certains avaient des réserves de nourriture, des conserves ou des confitures dans leurs caves, mais tout ça s’épuise, la nourriture commence à manquer terriblement. Et pour avoir de l’eau à boire, les habitants en sont réduits à faire fondre de la neige », témoignent des Ukrainiens restés sur place auprès de France Inter. Les témoignages des survivants des bombardements sont tous de cet ordre-là, glaçants. Sergei explique ainsi auprès de l’AFP : « Il y avait des corps partout au sol. Ils faisaient la queue pour la pharmacie là, ici, et ils sont tous morts ». Oleksandr, 35 ans, livre le témoignage de ses parents auprès du Monde : « Les réserves d’eau sont presque épuisées. Les gens meurent de faim, de soif. Il fait − 8 °C dehors. »

Les bombardements écrasent toute tentative de résistance, détruisant des centaines de vies et des bâtiments nécessaires à la survie de la population restante, tels que les magasins d’alimentation, les hôpitaux ou les écoles. Les habitants de Marioupol dénoncent en outre le blocage de soixante autobus chargés d’aide alimentaire depuis une semaine parce que l’armée russe ne les laissent pas rejoindre la ville. Et si Moscou avait promis un cessez-le-feu samedi matin dernier, les bombardements ont depuis continué et les opérations d’évacuation ont donc été reportées. 

Face à cette situation insoutenable, il s’agit plus que jamais de revendiquer l’accueil inconditionnel de toutes et tous les réfugiés, quelle que soit leur nationalité, mais également de dénoncer cette guerre réactionnaire et le retrait des troupes russes.


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