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Le 7 dans la rue et le 8 on continue !

Blocages, cortèges de jeunes et manif sauvage : les étudiants et lycéens dans la bataille des retraites !

Pour la troisième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, les jeunes se sont mobilisés encore davantage. Fait nouveau, depuis le 31 janvier, une dizaine d’universités étaient bloqués à travers le pays et le 8, la mobilisation s’est poursuivie par endroit.

Marina Hagen

8 février 2023

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Crédits photo : O Phil des Contrastes

Après la déferlante du 31 janvier dans la jeunesse, la mobilisation du 7 février a montré que les étudiants et lycéens étaient bel et bien en train d’entrer dans la bataille des retraites. Partout en France, c’est avec détermination que des milliers de jeunes ont battu le pavé dans les manifestations du pays, mais également que de premiers blocages d’université ont eu lieu dans d’importantes facs du pays.

Blocages, cortèges de jeunesse : la jeunesse mobilisée partout en France

Dès la veille de la grève du 7 février, la mobilisation se préparait dans les universités. À Rennes 2, c’est suite à la suite d’une réunion publique de l’Union Pirate, que des centaines d’étudiants se sont organisés pour bloquer la fac. Sur le campus du Mirail à Toulouse, une Assemblée Générale, qui a réuni plus de 300 personnes a également voté le blocage de l’université pour la journée du 7 février, comme à Paris 1.

Au-delà de ces universités, qui constituent les places fortes du mouvement étudiant, des blocages ont également été votés à Besançon, Clermont-Ferrand, Grenoble, Mulhouse ou Poitiers. Une mobilisation qui s’est retrouvée dans les manifestations. A Toulouse, le cortège inter-fac et inter-lycée a réuni des étudiants de l’université du Mirail, bloquée le matin même, de l’université capitole et Paul Sabatier.

A Montpellier, ce sont plusieurs centaines d’étudiants et personnels de la fac qui sont partis ensemble de la fac pour manifester, tandis que dans la manifestation bordelaise, on comptait près d’un millier d’étudiants et lycéens mobilisés, dans un cortège inter-universités. Enfin, à Paris, le cortège inter-lycée et inter-fac a montré une détermination sans faille pour lutter contre la réforme des retraites du gouvernement.

Une forte détermination malgré des tentatives de répression

Une détermination qui n’a pas été entamée par la répression qui a particulièrement touché la jeunesse ce mardi. Ainsi, très tôt le matin, un dispositif policier important avait été déployé au lycée Racine à Paris, où des lycéens ont été gazés et violemment interpellés. De même, à la faculté bloquée de Lille 2, la police est arrivée pour empêcher les étudiants de se mobiliser en les délogeant physiquement.

Cette répression n’est pas nouvelle, puisqu’à Strasbourg des CRS avaient récemment évacués une Assemblée générale, tandis qu’à Aubervilliers 29 étudiants avaient été placés en garde à vue. Ces tentatives d’intimidations montrent que le gouvernement craint que la jeunesse, avec sa détermination et sa radicalité, reste mobilisée aux côtés du monde du travail.

D’autant que, derrière les retraites, apparaissent des revendications contre la sélection à l’université, contre la précarité étudiante, démontrant une colère profonde. Ce phénomène s’est matérialisé notamment dans des villes comme Albi. Une Assemblée générale a en effet eu lieu à l’INU Champollion, qui a voté une opération Crous gratuit contre la précarité étudiante. En première ligne des réformes Macron, la génération lycéenne et étudiante actuelle se mobilise contre la réforme des retraités et, plus largement, un avenir de crise climatique, économique et sociale. Un état d’esprit que l’on retrouvait sur les pancartes qui ont fleuri dans les manifestations à travers des slogans comme « Pas de planète, pas de retraite » ou « No future ».

Le 7 dans la rue et le 8 on continue !

Alors que la jeunesse a confirmé ce 7 janvier sa détermination à lutter contre Macron et ses réformes, plusieurs Assemblées générales parisiennes réunies en inter-facs ce lundi avaient appelé à reconduire la grève. Ce mercredi 8 mars, alors que la grève était reconduite chez les énergéticiens, les cheminots, les raffineurs et les travailleurs des ports et docks, les étudiants et lycéens se sont donc mobilisés eux-aussi à Paris.

500 étudiants se sont en effet rassemblés et ont déambulé en manifestation sauvage dans les rues du Quartier latin, en débrayant les universités et lycées sur leur passage. A Toulouse, ce sont plus de 70 étudiants et lycéens qui se sont réunis pour un lâcher de banderole sur les ponts de Toulouse, répondant à l’appel des universités parisiennes.

Des actions qui montrent la volonté de secteurs de la jeunesse de durcir le rapport de forces avec le gouvernement. En ce sens. L’élargissement d’un mouvement étudiant pourrait être un facteur clé pour bousculer les journées de grèves isolées prévues par l’intersyndicale et aller vers un durcissement du mouvement à même de bloquer le pays.

Si le mouvement contre la réforme des retraites se maintient, l’enjeu de continuer à élargir la mobilisation est à l’ordre du jour dans la jeunesse, pour augmenter le rapport de forces. Plusieurs tâches sont prioritaires pour massifier le mouvement naissant : élargir et multiplier les assemblées générales dans les universités et lieux d’études, afin de discuter de la mobilisation, des modalités d’action, des conditions de travail d’étude et de vie, mais aussi développer des revendications de la jeunesse, telles que la lutte pour un revenu étudiant à la hauteur du SMIC financé par le patronat pour éradiquer la précarité ou encore la fin de toutes les lois sélectives comme Parcoursup. Des éléments à discuter dans les semaines dans tous nos lieux d’étude.

A lire : « On continue la mobilisation » : 500 étudiants en manifestation sauvage à Paris


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