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Benalla : ses réseaux politiques lui ouvrent le marché de la reconnaissance faciale, selon Mediapart

Au cœur de la vague d’indignation contre les violences policières qu’a provoqué l’assassinat de George Floyd et qui a débuté fin mai aux Etats-Unis et s’est vite étendue au monde entier et notamment à la France, Benalla, ayant déjà comparu devant la justice pour des faits de violences contre des manifestants alors qu’il portait les insignes de la police en 2018, s’immisce dans le marché de la reconnaissance faciale.

Margot Vallère

12 juin 2020

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Crédits photo : AFP

En pleine pandémie mondiale et alors même que déferle une vague d’indignation à l’internationale contre les violences policières, Alexandre Benalla, proche conseiller d’Emmanuel Macron, en charge de sa sécurité en 2018 lorsque « l’affaire Benalla » avait éclaté, après qu’il ait été filmé en train de s’en prendre violemment à des manifestants en marge de la manifestation du 1er mai, se lance sur le marché de la reconnaissance faciale. En effet, encore aujourd’hui, son vaste réseau de personnalités politiques influentes lui ouvre les portes de ce marché, en pleine expansion en France.

Selon les informations de Mediapart, il aurait été reçu une première fois, mardi 26 mai, dans les locaux de l’entreprise française XXII fondée en 2016 et spécialisée dans les nouvelles technologies, l’intelligence artificielle et la réalité virtuelle. La société développe notamment la « vision par ordinateur » qui permet de traiter des données visuelles dans le cadre de l’intelligence artificielle. C’est Romain Chantemargue, ex-assistant parlementaire du député des Français de l’étranger Joachim Son-Forget et stagiaire chez XXII qui aurait mis en relation Benalla et William Eldin, patron de la start-up.

L’ex collaborateur d’Emmanuel Macron assure ne plus avoir aucun lien avec l’Elysée et agirait uniquement à titre privé et dans le cadre du développement des activités de son entreprise, dans le domaine de la sécurité. Seulement, c’est par son réseau politique, tissé pendant ses années au gouvernement, qu’il entre sur le marché très particulier de la reconnaissance faciale qui pourrait fortement être utilisée par le gouvernement à des fins répressives. Par ailleurs, l’entreprise travaille déjà en collaboration avec des grands noms de l’industrie française tels que Total, Airbus ou Aéroports de Paris, en vue de développer des « safe cities », qui florissent déjà en Chine et en Israël où le principe de reconnaissance faciale est déjà très largement appliqué.

Ainsi, Benalla, qui avait lui-même seulement deux ans plus tôt été impliqué dans de nombreux scandales et notamment dans des affaires de violences policières, pour lesquelles il avait finalement été condamné, revient en pleine contestation contre la violence policière systémique envers les personnes racisées et les classes populaires avec de nouveaux moyens répressifs. S’il affirme respecter la décision de la CFDP de ne travailler ni pour la sphère publique ni pour des clients nationaux en France mais bien seulement à l’international, il affirme également pouvoir dès l’an prochain, avoir « la possibilité à nouveau de pouvoir dialoguer, proposer des offres commerciales à des entités, des États publics étrangers ». Ainsi Benalla entend bien, en se rapprochant de certains politiques et entreprises spécialisées dans des techniques d’intelligence artificielle, préparer son grand retour dans le buisness de la surveillance de masse et de la répression.


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