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Formatage idéologique

Bac de SES : les élèves contraints de soutenir la flexibilisation du marché du travail

En pleine période d’examens, l’un des sujets du bac pour l’épreuve des SES (Sciences Economiques et Sociales) était de « Montrer que les politiques de flexibilisation du marché du travail permettent de lutter contre le chômage structurel ». Une logique on ne peut plus libérale, qui impose aux candidats de défendre cette vision capitaliste.

Phil Adrian

10 juin 2021

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« Montrer que les politiques de flexibilisation du marché du travail permettent de lutter contre le chômage structurel ». Voici ce qui était exigé des candidat.e.s libres qui passaient l’épreuve du Bac de SES cette année. Un sujet scandaleux, d’autant plus quand on sait que les jeunes sont les premiers à faire face à la précarité et à des conditions de travail difficiles, résultant de ces fameuses politiques de flexibilisation.

 

Rappelons que quand on parle de la flexibilité du marché du travail on parle de laisser aux mains des patrons une entière liberté sur les salaires (en supprimant les salaires minimums), les heures de travail (en ajoutant ou retirant des heures à des travailleurs sans leur demander leur avis et souvent en créant ce qu’ils nomment un « équilibre » de sorte à ne pas/peu modifier leur paye), les contrats d’embauche (avec des contrats toujours plus précaires comme les CDD, des contrats via des boîte d’intérims ou le recours à des entreprises de sous-traitance) ou tout simplement avec la possibilité de licencier les salariés bien plus facilement.
 
Dans ce petit mot résident toutes les armes de la bourgeoisie et de ses intérêts. Et par cet énoncé, cette même bourgeoisie demande donc aux élèves de SES, dont bon nombre d’entre eux vivrons cette précarité, de justifier eux-même à quel point leur précarisation serait bénéfique à l’économie et aux chômeurs.
 
La flexibilité du marché du travail n’est ni plus ni moins que la ligne libérale que la bourgeoisie continue inlassablement de nous imposer. Loi El Khomri, loi Travail... Le patronat est prêt à tout pour augmenter ses profits, en essayant de nous faire croire que ce qui est bon pour le patronat est bon pour nous.

Quel meilleur moyen alors, pour faire passer ces arguments infondés et uniquement destinés à enrichir le patronat, que de les inscrire dans les programmes scolaires, présumés « neutres » et « objectifs » ? En imposant l’éducation de la jeunesse, la bourgeoisie et le patronat mènent une véritable offensive sur le reste de la population, en perpétuant son idéologie au travers des générations futures .

 Ainsi, l’argument de la flexibilité utilisée pour diminuer le chômage d’une part ne s’avère pas prouvé, et d’autre part est une forme ultra précarisante du modèle néolibéral afin d’extraire du profit de la masse salariale. C’est pourquoi il s’agit d’exiger un système éducatif émancipateur, qui réponde aux nécessités de la population, et qui ne reproduise pas les oppressions et l’exploitation capitaliste idéologiquement ou matériellement. Enfin, pour une lutte efficace contre le chômage, il est nécessaire aujourd’hui de revendiquer la répartition du temps de travail entre toutes et tous avec maintien du salaire, la CDIsation des contrats précaires et l’interdiction des licenciements.


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