Les féminicides, les violences machistes, sexuelles et sexistes sont quotidiennes et en augmentation. En 2019, selon le collectif "féminicides par compagnon ou ex" qui recense les meurtres dans la presse 149 femmes ont été tuées par leur conjoint. Des actes mortels qui s’inscrivent dans une longue liste de violences que vivent de nombreuses femmes en raison de leur sexe : les agressions sexistes et sexuelles, les insultes, les coups, les violences gynécologiques mais aussi les violences économiques, les licenciements, la précarité...

Depuis le 1er janvier, la presse a recensé quatre féminicides, soit un féminicide tous les deux jours. Une année qui s’annonce marquée par les violences machistes autant que la précédente mais aussi par la montée d’une colère profonde qui s’exprime via des mobilisations massives à l’échelle internationale contre les violences faites aux femmes.

Du côté du gouvernement, les réponses issues du Grenelle contre les violences conjugales ne sont que des solutions cosmétiques et institutionnelles qui réduisent les violences de genre à des problèmes d’ordre culturel et à des cas individuels. Le gouvernement ne fait d’ailleurs jamais mention des mobilisations internationales ou encore de celle du 23 novembre dernier qui ont rassemblé des dizaines de milliers de femmes dans les rues. Par ailleurs, l’année 2019 a été marquée en France par un investissement nouveau dans la préparation du 8 mars 2020. Une date, celle de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, qui depuis 2017, en mettant en son cœur la question de la grève renoue avec ses origines, rappelant que les droits des femmes ont été arrachés par la grève .

Aujourd’hui, la situation des femmes dans le monde est marquée par les violences machistes ainsi que, pour une grande partie d’entre elles, par la précarité, quand ce n’est pas l’extrême pauvreté. Une situation qui génère une énorme colère et n’est pas sans lien avec l’ouverture d’un nouveau cycle de mobilisation et de lutte des classes à l’échelle mondiale. En France, en l’espace d’un an, le gouvernement a du faire face au mouvement des gilets jaunes et aujourd’hui à la grève contre la réforme des retraites, la plus importante depuis 1995. Des événements de la lutte de classe dans lesquels sont impliquées de nombreuses femmes contre, entre autres, la précarité qui les touche de plein fouet. Des mobilisations qui posent également la question de l’avenir et de la société dans laquelle on vit, celle là même où une femme meurt tous les deux jours.

Ainsi, l’année qui commence sera très certainement celle d’une accentuation de ces phénomènes de lutte des classes. Le prochain 8 mars s’inscrit dans ce contexte et s’annonce à nouveau comme une date de mobilisation massive internationalement. Une mobilisation massive dans la rue et qu’une frange du mouvement féministe travaille à transformer en une date de grève. Si jusqu’à présent les appels à la grève le 8 mars, c’est à dire l’appel à l’arrêt de la production et du travail dans différents secteurs, sont restés limiter à l’échelle internationale, le retour de la lutte des classes s’accompagne de la possibilité également du retour d’un féminisme en rupture avec les institutions et le réformisme, un féminisme révolutionnaire, défendant la destruction du système du capitaliste et patriarcal avec les méthodes du mouvement ouvrier comme la grève, et à même de porter la libération des femmes de l’exploitation et de l’oppression patriarcale.