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17 septembre

Au dépôt RATP Belliard : "S’unir pour stopper ce gouvernement assassin"

Le dépôt de bus de Belliard dans le Nord de Paris renoue avec les bonnes habitudes de la mobilisation de l’hiver dernier. A 11h30, ce 17 septembre, les travailleurs des transports de différents dépôts RATP de la région parisienne, l’AG du XVIIIème arrondissement, des énergéticiens et des hospitaliers CGT de l’Hôpital Bichat se sont retrouvés devant un barbecue avant de partir ensemble en manif.

Jane Mitchell

17 septembre 2020

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Pendant la longue mobilisation contre la réforme des retraites, les barbecues organisées au dépôt de bus de Belliard étaient devenus le point de rencontre habituel pour les travailleur.es et militant.e.s du XVIIIème arrondissement. Aujourd’hui, en ce jour de grève et de mobilisation, c’est à nouveau devant Belliard que se sont rassemblées des dizaines de grévistes et soutiens pour se retrouver avant le depart en manif.

« On avait pris l’habitude de se voir ici tous les jours pendant plusieurs semaines, dit Jérôme, de la CGT Bus, et puis je ne sais pas si c’est le virus qui a tout plombé ou si c’est le gouvernement qui a tout plombé, avec les licenciements à tour de bras sous couvert de crise économique et la répression syndicale qui a touché particulièrement les secteurs de transports, les plus mobilisé contre la réforme de retraite ».
 
Faouzi agent de maintenance et ancien pilier de la grève sur le dépôt, cet hiver, a organisé le rendez-vous, comme à l’époque des piquets. « Maintenant, souligne-t-il, il est important de se retrouver pour recommencer. Parce qu’on n’a pas fini, on vient juste de recommencer, là ».

Pendant les prises de parole des travailleurs de différents secteurs font l’état des lieux de la situation dans leurs domaines respectifs.

Un infirmier CGT de l’hôpital Bichat alerte sur le manque d’effectifs qui aggrave une situation sanitaire déjà complique : « Je n’aime pas les métaphores guerrières, mais j’avoue que dans la situation actuelle, mener une bataille sans combattants, c’est très difficile ». Par rapport au Ségur de la santé, il dénonce une « grande blague : on a su donner des milliards aux entreprises qui peuvent disposer de cet argent comme elles le veulent, vu qu’il n’y a pas de contrepartie derrière, mais pour le service public hospitalier qui a besoin beaucoup plus, pas grand-chose ».

Les gaziers et électriciens sont également présents, avec une intervention particulier combative de la CGT Energie 75 : « A Paris au niveau des gaziers, des quatre agences parisiennes, on est entre 80 et 100% en grève, tout est bloqué ». Le délégué souligne l’importance de tirer les bonnes leçons des derniers mois : une saison de lutte qui a connu une convergence importante entre différents secteurs, la phase Covid qui nous a appris l’importance des services publiques et des travailleurs qui produisent les richesses et qui font concrètement tourner la société. « Maintenant, poursuit-il, il va falloir qu’on s’unisse pour stopper ce gouvernement assassin, qu’on passe outre les interdictions et le confinement, qu’on exige l’augmentation massive de salaires pour reprendre ce qui nous appartient parce que ce nous qui le produisons. Il faut qu’on soit ambitieux dans nos revendications de classe contre le patronat et qu’on foute à plat ce système capitaliste ! », un calendrier, selon lui, de reconquête sociale contre la pandémie capitaliste et ses plans de restructurations qui vont faire connaître le chômage a un million de personnes supplémentaires d’ici à la fin de l’année.
 
Didier, du dépôt d’Aubervilliers, remercie, en clôture, le gouvernement « parce que, jusqu’à présent, on avait des potes et des camarades qui luttaient mais on avait l’habitude de lutter chacun dans son coin et dans sa corporation. Pendant la mobilisation contre les retraites, on a découvert que chacun de nous vivait la même galère. Donc ils nous ont permis de nous unir. Qu’ils le veuillent ou pas, ils ont réussi à nous unir et c’est ce qui il pouvait leur arriver de plus grave ». D’où la répression qui frappe énormément la RATP avec plusieurs délégués syndicaux menacés de sanctions et de licenciement. Mais comme le dit Didier en conclusion de son discours « quand ils répriment c’est qu’ils ont mal, et quand ils ont mal il faut appuyer là où ça fait mal, tous ensemble dans la lutte ! ». Premières leçons de septembre en vue de la reprise.


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