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Manifestations dans tout le Mexique après l’assassinat d’Ingrid Escamilla

Ce 9 février, Ingrid Escamilla, 25 ans, a été tuée par son conjoint. Des images montrant le corps mutilé de la jeune femme sont parues sur de nombreux médias et réseaux sociaux. Devant ce meurtre d'une violence inouïe, la population s’insurge de la hausse des féminicides au Mexique.

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Dimanche dernier à Mexico, Ingrid Escamilla, 25 ans a été tuée par son conjoint. Ce féminicide d’une violence inouïe a été particulièrement médiatisé. De fait, des images montrant le corps mutilé de la jeune femme sont parues sur de nombreux médias et réseaux sociaux, suscitant l’indignation et donnant lieu à de nombreuses manifestation partout dans le pays. A Mexico, les manifestants se sont rassemblés devant l’Antimonumenta contre les féminicides, un monument contre les féminicides. Par ailleurs, les manifestants sont venus protester devant les sièges des journaux bourgeois Reforma et La Prensa, qui ont diffusé les photographies morbides de la scène de crime, sans penser une seconde aux familles des victimes, à toutes les victimes des violences patriarcales qui vivent dans leur chair ces assassinats. Face à ces rassemblement, la police de la capitale n’a pas hésité à matraquer et gazer les manifestants, protégeant les sièges de ces deux journaux libéraux contre la colère de toutes les familles victimes de ces violence.

Par la suite, l’assassin, Erick Francisco N. a avoué son crime et livré les conditions dans lesquelles il l’a commis : il aurait poignardé Ingrid Escamilla puis dépecé son corps en lui arrachant plusieurs organes, jetés par la suite dans les toilettes de leur appartement. Néanmoins ce féminicide n’est malheureusement qu’un parmi une multitude d’autres. D’après les Nations Unies neuf femmes sont tuées chaque jour au Mexique, mais selon les associations et collectifs féministes mexicains, ce chiffre est en réalité d’une vingtaine par jour. Seulement pour l’année 2018, 3580 féminicides ont été recensés par les autorités, une hausse de 85% ces quinze dernières années. Par ailleurs cette hausse n’est pas inhérente au Mexique. De tels chiffres s’expliquent par une violence normalisée mais surtout institutionnalisée. Les procédures pour les femmes victimes de violences sont interminables et complexes et qui plus est inefficaces. En réponse à cette violence étatique, elles ont décidé à plusieurs reprises de prendre la rue, notamment en aout 2019 après trois affaires de viols incriminant des policiers, des centaines de femmes ont manifesté afin d’exprimer leur colère face aux sévices patriarcaux et sexistes de la police, collant et taguant des messages contre cette police qui les opprime quotidiennement mais également en organisant des actions fortes telles que l’intrusion dans l’immeuble du procureur général à Mexico. De même, après l’assassinat d’Ingrid Escamilla, plusieurs associations féministes ont appelé à des manifestations ce week-end afin de réclamer justice. A Mexico, à Monterrey, Toluca, Tuxtla, Guadalajara, Torreón, Nogales, Cuernavaca ou encore Oaxaca, des manifestations ont eu lieu.

Crédits photo : Foto : AFP / Notimex


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