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JEUNESSE EN LUTTE

Assemblées générales, facs ouvertes : la grève du 7 mars se prépare dans les facs

Avant la journée de mobilisation du 7 mars, les étudiants et personnels mobilisés se préparent. Assemblées générales, comités de mobilisation, conférences alternatives aux cours : les initiatives fleurissent pour préparer et élargir la grève.

Alberta Nur

6 mars 2023

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Assemblées générales, facs ouvertes : la grève du 7 mars se prépare dans les facs

L’Assemblée générale de Nanterre ce lundi 6 mars

A l’approche du 7 mars, alors que le pays s’apprête à « se mettre à l’arrêt », les universités, elles aussi, préparent la grève. La jeunesse a déjà montré, par sa participation par milliers aux manifestations, son rejet vis-à -vis de la réforme des retraites. Alors que dans plusieurs secteurs, comme la pétrochimie, les transports ou encore l’éducation nationale, les appels à la reconductible à partir du 7 se multiplient, plusieurs universités ont voté des appels qui vont dans le sens de durcir le mouvement.

A Paris, c’est l’AG interfacs qui avait voté un appel à « construire un mouvement reconductible » à partir du 7 mars. A Rennes 2, à l’université du Mirail, à l’IEP de Grenoble ou encore l’université de Poitiers : les assemblées générales ont voté la participation à la semaine de mobilisation aux côtés du monde du travail. En ce sens, plusieurs organisations de jeunesse invitent dans un communiqué unitaire à « continuer la mobilisation le 9 mars » pour « faire monter la pression aux côtés des travailleurs ».

En attendant le 7, plusieurs initiatives ont essaimé dans les universités, pour préparer la grève. A Chambéry, les étudiants mobilisés ont organisé des conférences sur la réforme des retraites, la lutte pour une autre université, ou encore sur la stratégie à adopter pour lutter contre les violences sexistes et les LGBTIphobies. A Poitiers, où des assemblées générales ont réuni plus de 150 personnes, les étudiants ont organisé une soirée ce 6 mars, avec un spectacle contre l’ubérisation et un repas solidaire. A Bordeaux, pour préparer les grèves du 7 et 8 mars, un grand festival féministe a réuni des centaines de personnes tout au long de la semaine autour de tables rondes, conférences et projection féministes

A Paris 8, après des ateliers et projections la semaine dernière et des débrayages ce lundi, une assemblée générale a réuni plus de 350 personnes. En plus de l’occupation de l’université, les étudiants mobilisés ont prévu d’être présents sur les piquets de grève des travailleurs de la RATP, en solidarité. Dans le même sens à Toulouse au Mirail, les étudiants se rendront dans les assemblées générales des travailleurs de la SNCF pour soutenir la grève. A Marseille, c’est aux côtés des travailleurs de la RTM que se mobiliseront les étudiants après avoir bloqué l’université de St Charles. Ainsi, dans plusieurs universités, les étudiants construisent la grève du 7 aux côtés du monde du travail.

Lutter contre la répression policière et administrative : un enjeu pour étendre le mouvement

Si la détermination ne manque pas pour construire la lutte contre la réforme des retraites dans la jeunesse, le mouvement étudiant peine à se structurer et s’amplifier. En cause, la répression policière et administrative qui empêche l’organisation collective des étudiants. Dans plusieurs universités, les assemblées générales et personnels mobilisés ont pris des initiatives pour rythmer la mobilisation en dehors des temps nationaux et lutter contre la répression policière et administrative. A Montpellier, la direction de l’université a présenté la fermeture de l’université comme « une opportunité pour le personnel de faire grève sans perte de salaire ». Un moyen scandaleux de s’appuyer sur les difficultés réelles de faire grève, dans un contexte d’inflation, pour réprimer les luttes. A L’IEP de Grenoble, où les fermeture d’administrations sévissent pour empêcher l’organisation des assemblées générales, les étudiants mobilisés dénoncent ainsi « le choix de la direction de censurer la lutte et faire atteinte au droit de grève » dans un communiqué. À Rennes, suite à leur assemblée générale, les étudiants sont allés interpeller la présidence afin d’exiger qu’elle s’engage à ne pas envoyer la police en cas de blocage de l’université.

Des initiatives qu’il s’agit de multiplier, car affronter la répression administrative est un enjeu clé pour élargir le mouvement dans la jeunesse. En effet, dans un contexte où la sélection est accrue sur les bancs de la fac, la pression est forte pour les étudiants qui souhaitent rejoindre la bataille. En ce sens, joindre à la mobilisation contre la réforme des retraites la lutte pour l’abrogation de toutes les lois sélectives comme Parcoursup, ou encore la plateforme « Mon Master » est un enjeu clé.

A partir du 7 mars, construire une grève reconductible et politique aux côté du monde du travail

Si la journée du 7 mars s’annonce largement suivie dans les universités, beaucoup de jeunes sont conscients qu’il va falloir plus qu’une journée pour faire reculer Macron. En témoignent les nombreux appels au « blocage reconductible » comme à Toulouse au Mirail, ou encore dans plusieurs universités parisiennes. De Montpellier à Lille en passant par Marseille, Albi ou encore Poitiers, la journée internationale de lutte pour les droits des femmes est vue comme une occasion en or pour élargir le mouvement, et continuer la grève au lendemain du 7. En ce sens, un étudiant mobilisé de Poitiers nous raconte « C’est un tout, chacun à une bonne raison de se mobiliser : les crises écologiques, féministes sont présentes dans les préoccupations ».

Pourtant, si plusieurs universités ont exprimé leur volonté de durcir le mouvement aux côtés du monde du travail, il est nécessaire de continuer à élargir la mobilisation sur les facs. Pour construire cette perspective, organiser des assemblées générales massives pour décider collectivement des suites du mouvement, des modalités d’action et des revendications est un enjeu clé.

Dans la situation actuelle, un mouvement étudiant large, qui bouscule les plans de l’intersyndicale et élargit les revendications au-delà du rejet simple de la réforme des retraites, pourrait jouer un rôle dans la construction d’une victoire contre Macron. Dans le contexte ou l’intersyndicale maintient sa stratégie de pression et appelle seulement à une journée de 24 heures, la grève reconductible est à construire. En ce sens, l’initiative des centaines de syndicalistes, militants féministes, anti-racistes et d’étudiants mobilisés qui se coordonnent au travers du « réseau pour la grève générale » pour organiser des diffusions de tract et actions communes, est une voie à suivre Car c’est aux côtés du monde du travail, en œuvrant à généraliser et construire la grève que les étudiants obtiendront gain de cause contre la réforme des retraites.

« Si là, on arrive à obtenir le retrait de la réforme, ça ouvrira une porte pour tout le monde, car on se dira que si on peut gagner, autant continuer pour gagner plus ! » nous livre un étudiant mobilisé à Poitiers. A partir du 7 mars, qui s’annonce comme une journée historique, créons les conditions pour une grève générale contre Macron et son monde !


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