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Après avoir reçu 7 milliards d’aides, Air France supprimera 7 585 emplois

La compagnie de vol française a annoncé vouloir supprimer près de 7 600 postes en France dont 1000 au sein de la filiale Hop !, alors même que le groupe a reçu plusieurs milliards d'aide de la part de l'Etat.

Armand Bonneto

1er juillet 2020

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Les temps sont durs dans le secteur des transports aériens. Air France, principale compagnie aérienne hexagonale qui emploie près de 41 000 personnes sur le territoire, affiche sa volonté de réduire drastiquement le nombre de poste qu’elle pourvoi. C’est durant le Comité Social et Economique central prévu pour ce vendredi 3 juillet que l’entreprise annoncera définitivement les contours de ces suppressions d’emplois aux organisations syndicales. Pour l’heure, et dans la lignée de TUI France qui annonce la suppression de 583 postes dans le pays, et de l’annonce d’Airbus de supprimer 11% de ses effectifs en Europe soit 15 000 emplois, Air France a déjà annoncé que 7 585 emplois seraient supprimés d’ici 2020.

Le groupe prévoit surtout de ne pas renouveler les postes après le départ à la retraite de près de 3500 personnes, ainsi qu’un certain nombre de départs volontaires. De plus, la compagnie entend supprimer environ 1000 postes sur 2400 au sein de sa filiale Hop !. Selon des sources syndicales interrogées par Le Figaro « des départs contraints ne sont pas exclus pour le personnel du réseau court-courrier ». Concrètement, la fermeture de plusieurs sites de maintenance est prévue à moyen terme. En effet toujours selon Le Figaro, le site Hop ! de Morlaix est menacé de fermeture d’ici 3 ans. De même pour le site de Lille et la base aérienne du personnel de Toulouse.

Cette annonce de suppression de postes est d’autant plus scandaleuse que le groupe a reçu près de 7 milliards de prêts, sans aucune contrepartie en termes de maintien de l’emploi. Ainsi, l’argent déverrouillé par l’Etat afin de soutenir l’entreprise contre les effets de la crise sanitaire et de la crise économique n’empêche en rien le groupe d’établir des plans sociaux. Dans ce sens, ce sont les travailleurs qui une fois de plus vont payer la crise pour le plus grand profit des actionnaires et patrons du groupe.

D’ailleurs ce mercredi 1 juillet Jean-Baptiste Djebbari, le secrétaire d’Etat en charge des transports, a assumé au micro de Bourdin sur BFMTV cette aide de l’Etat sans garantie sur l’emploi, avançant que « D’abord l’Etat a soutenu Air France, vous savez c’est pas 7 milliards comme je l’ai entendu pour payer des plans sociaux, c’est 7 milliards pour pouvoir survivre, pour pouvoir payer les salaires à la fin du mois, […] L’Etat a prêté à Air France 7 milliards d’euros de manière à ce qu’Air France survive à la crise, puisse se reconstruire, et puisse prendre des engagements environnementaux et reconstruire son outil industriel, en restructurant son réseau court-courrier, parce que c’est nécessaire. » . Sur le plan de suppression d ’emplois, le secrétaire d’Etat a juste demandé à Air France « d’avoir le moins de départs contraints possible, d’avoir recours évidemment là aussi aux départs volontaires ».

Pourtant, derrière le discours sur la transition écologique et la reconstruction de l’outil industriel, se cache une autre réalité. En effet, au prétexte de réduire les émissions de 50% CO² sur le territoire français en limitant le trafic aérien, l’idée est de fermer les lignes peu rentables, réduire l’activité de filiale Hop ! pour transférer le réseau vers Transavia "pour mieux polluer en Europe", comme le dénonce un communiqué de la CGT Air France. Le plan de réduction d’effectifs vise principalement à garantir que la compagnie puisse atteindre l’objectif de 900 millions d’euros de bénéfice qu’elle se fixe d’ici 2022. Pour les dirigeants et les actionnaires, l’argent coulera donc à flot pendant que des milliers de salariés, et leurs familles, perdront une source de revenu nécessaire pour vivre.

C’est donc bel et bien sur les travailleurs que repose le poids de la crise et de la gestion pro-patronale du gouvernement. Contre cette logique, il est nécessaire de revendiquer l’interdiction des licenciements et ce d’autant plus au sein d’une entreprise qui bénéficie de plusieurs milliards garantis par l’Etat. Dans cette perspective, les travailleurs doivent demander l’ouverture des livres de compte de l’entreprise et construire un plan de bataille à la hauteur des attaques qui pleuvent dans l’aéronautique et dans les autres secteurs du public comme du privé, comme le défend Gaëtan Garcia, ouvrier dans l’aéronautique et militant CGT.


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