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Retour de flamme du « vieux monde »

Après Hulot, démission de Flessel. Quand le « Projet » macronien tombe à l’eau

Une semaine tout juste après la démission de Nicolas Hulot, Laura Flessel, désormais ex-ministre des sports, a décidé elle aussi de claquer la porte du gouvernement pour « raisons personnelles ». Marre de jouer les figurantes ? Le départ d’une ministre, certes restée dans l’ombre, mais assez populaire, jette un nouveau doute sur la consistance du « projet macronien », fondé sur le renouvellement du politique, associé à l’intégration de représentants de la société civile.

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Jupiter s’en serait bien passé. Alors que les yeux étaient braqués sur les déclarations imminentes d’Edouard Philipppe autour du prélèvement à la source ainsi que sur l’annonce d’un remaniement, Laure Flessel a fait savoir, ce matin, par voie de presse, qu’elle donnait sa démission du gouvernement « pour des raisons personnelles » après avoir averti le Premier Ministre la veille. La porte drapeau des Jeux Olympiques de 2012 a dit vouloir « retrouver des engagements passés, tournés vers l’humain, la solidarité et la coopération internationale ». Le poste de ministre des sports était-il à ce point déconnecté de l’humain et des valeurs de solidarité inhérentes au sport ? Possiblement. La décision d’une nouvelle baisse du budget du ministère des Sports de moins 6.2% après la baisse de 7% engagé l’année 2017 est néanmoins révélatrice de l’intérêt porté à ce ministère par le gouvernement. Même si elle s’en défend, cette nouvelle coupe budgétaire a pu être une cause du départ de Laura Flessel.

Même si son passage au gouvernement a été relativement anecdotique, ce deuxième départ surprise n’en demeure pas moins un nouveau coup dur pour la Macronie : membre de la société civile, comme Nicolas Hulot, Flessel était elle aussi la ministre la plus populaire du gouvernement avant d’annoncer son départ. Dans un sondage Harris, paru le 31 août, celle-ci arrivait en tête recueillant la confiance de 46% des français, devant Jean-Yves Le Drian (41%), et Jean Michel Blanquer (41%).

Loyale jusqu’au bout, Flessel aurait pu accepter un départ lors du remaniement. Il serait alors passé comme une lettre à la poste. Au lieu de cela, celle-ci annonce sa démission, au pire moment pour Macron, le jour du remaniement. Un choix qui témoigne une nouvelle fois qu’Emmanuel Macron a de moins en moins d’emprise sur ses troupes. Au gouvernement, comme dans l’opinion.

Surtout, son départ montre que la formule de gouvernement du macronisme, avec des personnalités très populaires, pour contrebalancer une politique profondément à droite et antisociale, ne tient plus. Et que ces fissures sont autant de brèches qui donnent à voir les faiblesses et l’épuisement précoce du Macronisme.

Le fait qu’un deuxième membre de la société civile quitte le gouvernement en l’espace d’une semaine tue un peu plus dans l’œuf, le récit de campagne d’un « nouveau monde » en train de s’opérer sous la bannière « En Marche ». Parce que les membres de la société civile étaient cette caution « new look » au milieu d’un gouvernement de techniciens et de politiciens, leurs départs tonitruants effritent un peu plus ce récit auquel les français ne croient plus après à peine plus d’un an de quinquennat. En effet, les départs de Hulot et Flessel n’auraient peut-être pas eu cet écho, s’ils n’étaient additionnés à l’affaire Benalla, et plus généralement aux innombrables casseroles qui secouent une macronie vacillante. De Muriel Pénicaud, en passant par Gérald Darmanin, Richard Ferrand, Françoise Nyssen ou Alexis Kohler. Des « affaires » d’un « ancien monde ».

Enfin, il convient de remettre ce départ dans le contexte, explosif, d’une rentrée de tous les dangers pour Macron. Au-delà des affaires qui se multiplient, Jupiter est en train de perdre la main sur le calendrier. En atteste ces démissions, mais surtout le report de la réforme constitutionnelle suite à l’affaire Benalla et les atermoiements autour du prélèvement à la source.

Restent les réformes sur l’assurance chômage et les retraites qui sont encore à venir…. Macron, dont la côte de popularité ne cesse de baisser se retrouve dans un bourbier, à peine plus d’un an après son élection. Espérons qu’il ne s’en relève jamais.


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