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Avec un carnet de commandes rempli pour les dix prochaines années…

Airbus : suppression de 1164 postes et fermeture du site de Suresnes.

Nous avons écrit il y a quelques jours qu’Airbus supprimerait entre 780 et plus de 1000 postes, mais le comité européen d’Airbus a annoncé bien plus, ce mardi 29 novembre à Blagnac (Haute-Garonne) : 1164 postes vont être supprimés et 230 créés, suite à la restructuration du groupe courant 2017, nommé "projet Gemini". Après l’annonce de la suppression de 582 postes chez Airbus Hélicoptère, Airbus va supprimer au total près de 1800 emplois. John Strempe

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Pour une poignée de (millions de) dollars

C’était dans l’air depuis quelques temps, voici désormais les chiffres officiels annoncés suite à la réunion du comité européen d’Airbus : 1164 postes supprimés dont 640 en France. Concrètement, cela s’applique notamment par la suppression de 308 postes, ainsi que 108 mutations à Toulouse, des employés du site de Suresnes, dont Airbus avait aménagé les locaux il y a deux ans, qui aboutira à sa fermeture en 2018. De manière générale, ce sont principalement les fonctions supports qui sont touchées : services administratifs, finances, services généraux, juridiques, informatiques ainsi que la recherche et le développement (R&D). Bien que, d’après Thierry Baril, DRH d’Airbus, cela sera "un plan social qui comportera dans un premier temps des mesures volontaires", le DRH continue en expliquant que "Si début 2018, nous devions constater que ces mesures volontaires accompagnées ne sont pas suffisantes, nous serions obligés de considérer des mesures de licenciements économiques contraints". Tout ça pour permettre une économie de 310 millions d’euros.

FO vigilante, CGC préoccupée, la CGT dépitée

Du côté des syndicats, FO écrit dans un communiqué que l’organisation syndicale "restera particulièrement vigilante et revendique un traitement social exemplaire. Forte d’un dialogue social constructif […], FO n’acceptera aucun licenciement sec.", sans dénoncer une seule seconde l’aberration de ce plan, et ne "rouspètera" que si Airbus vire officiellement. Ben voyons… Alors que même la CGC-CGE, syndicat de cadres, par le biais du coordinateur adjoint du syndicat, annonce être "préoccupée par le nombre de postes supprimés" ainsi que par "la fermeture du site de Suresnes". La CGT, de son côté, via son coordinateur, parle "d’une vision stratégique dramatique" et que "pour faire des économies, la direction sacrifie la recherche ".

Un bénéfice net de 2,7 milliards en 2015

Pourtant, Airbus n’est absolument pas à la peine. Un carnet de commandes dépassant les 1000 milliards d’euros, ce qui correspond à 10 ans de production, un bénéfice de 2,7 milliards en 2015 (en hausse par rapport à 2014, qui était de 2,3 milliards), ainsi que, comme le rappelle Les Echos "Airbus defense & space se porte mieux que prévu et le carnet de commandes de l’avionneur Airbus offre dix ans de visibilité. Après avoir redistribué plusieurs milliards d’euros de dividendes à ses actionnaires, le groupe Airbus affiche encore à fin septembre, 5,6 milliards d’euros de trésorerie disponible."

La direction justifie ce plan de suppression de postes "sur la base du volontariat", qui rentre dans la logique de la restructuration d’Airbus appelée "plan Gemini", par le biais du PDG Tom Enders, qu’il faut "réduire la bureaucratie" et "accélérer la prise de décision". C’était la même "excuse" que l’on pouvait entendre, en juillet dernier, à la direction d’Intel après l’annonce de la suppression de 12000 emplois dans le monde.


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