Après la journée du 18 février, quelques milliers de manifestants étaient réunis à Paris ce samedi au départ de Château Rouge à l’appel du collectif Union Contre l’Immigration Jetable pour dénoncer le projet de loi immigration de Darmanin présenté il y a quelques jours au Sénat. Des manifestations et rassemblements ont eu lieu dans d’autres villes notamment à Bordeaux, Rennes ou encore à Angers.
A Paris, la manifestation s’est élancée aux alentours de 14h en direction de Porte d’Aubervilliers pour dénoncer l’offensive raciste du gouvernement, la répression policière que subissent quotidiennement les migrants et la surexploitation des sans-papiers. De nombreux collectifs de sans-papiers et associations étaient présents tels que le Collectif des Sans-Papiers du 75 (CSP75), Droits Devant, le Collectif des Livreurs Autonomes (CLAP) ou encore les travailleurs sans-papiers de Chronopost Alfortville en grève depuis 15 mois pour exiger leur régularisation.
La manifestation a ensuite a marqué un arrêt devant l’Eglise Saint-Bernard, haut lieu de la lutte des sans-papiers, appelant à marcher dans les pas de cette lutte historique pour la régularisation de tous et toutes. Les manifestants ont chanté « De l’air de l’air ouvrez les frontières, la Méditerranée est un cimetière » rappelant ainsi les politiques meurtrières du gouvernement en matière d’immigration.
Travailleurs pour la plupart les secteurs les plus difficiles et dits « essentiels » pendant la crise sanitaire, beaucoup dénoncent la surexploitation à laquelle ils font face qui sera largement accentuée par le titre de séjour « métiers en tension » prévu dans le projet de loi immigration. Adama, travailleur dans le secteur du bâtiment, militant de l’association Droits devant, explique « on est là pour dire non à la loi Darmanin et à la surexploitation. On veut des régularisations pour tous, pas au cas par cas. »
Adama, du collectif Droits devant "On est là pour dire non à la loi Darmanin et à la surexploitation. On veut des régularisations pour tous, pas au cas par cas" pic.twitter.com/jZa5PaOILw
— Révolution Permanente (@RevPermanente) March 4, 2023
Alors que la grève du 7 contre la réforme des retraites se prépare, de nombreux manifestants défendent la jonction avec le mouvement contre la réforme des retraites, d’autant que la plupart des travailleur-ses immigré-es ou sans-papiers subissent des carrières hachées et peinent à obtenir une retraite à taux plein même dans le système actuel. Aboubacar travailleur de Chronopost à Alfortville en grève depuis 15 mois exprime la nécessité de construire une grève reconductible dans tous les secteurs dès le 7 mars : « on a hâte que le 7 arrive et que les gens se mettent en grève reconductible, nous on leur dit que c’est possible parce que nous ça fait 15 mois qu’on est en grève. Et bien évidemment on est aussi concerné par cette réforme, on a travaillé des années et ces années et ces cotisations, on les aura jamais. »
Aboubacar Dembele, gréviste de Chronopost :
"On a hâte que le 7 arrive et que les gens se mettent en grève reconductible, nous on est en grève depuis 15 mois donc c'est possible." pic.twitter.com/VlfcdObuVh— Révolution Permanente (@RevPermanente) March 4, 2023
A l’arrivée, les collectifs de sans-papiers ont appelé à se mobiliser le samedi 25 mars à l’appel de marche des Solidarités à l’occasion de la journée internationale contre le racisme, nouvelle date pour construire la mobilisation contre la loi immigration de Darmanin. Un appel auquel Révolution Permanente s’associe en appelant à lutter contre l’ensemble du projet anti-social et raciste du gouvernement et en construisant dès le 7 mars une grève reconductible large qui puisse permettre d’imposer le retrait de la réforme des retraites et de la loi immigration.
