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Contre la fermeture du site

A Choisy, les ouvriers de Renault en grève reconductible bloquent l’usine

L’usine de Renault Choisy est, jusqu’à présent, la seule à être officiellement menacée de fermeture pure et simple. Ce 2 juin, 200 ouvriers du site ont entamé une grève reconductible et bloquent l'usine.

Julian Vadis

2 juin 2020

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Crédits photo : AFP

On le sait, le groupe Renault entend mener une véritable saignée de ses effectifs. Dans le « plan de compétitivité » présenté vendredi 29 mai, ce sont 15 000 emplois dans le monde, dont 4600 en France, qui sont menacés. Concernant les fermetures d’usines, le site de Choisy-le-Roy est directement menacé, avec une activité qui doit être transférée vers le site de Flins. Une information qui a provoqué une réaction des ouvriers, sur le terrain de la lutte des classes.

Ainsi, ce 2 juin, plus de 200 ouvriers de Renault Choisy, sur les quelque 260 qui y travaillent, ont répondu à l’appel de l’Intersyndicale locale FO, CFDT, CGT, CFE-CGC et se sont rassemblés devant l’usine dès 6 heures du matin. Comme l’indique l’Express, c’est à un mouvement de grève reconductible que la direction doit faire face. Depuis ce matin, l’usine est totalement bloquée et aucun camion ne rentre sur le site.

Bien sur, la revendication phare des grévistes est le maintien de l’activité sur site et le refus de la fermeture de l’usine. Interrogé par l’Express, Fabien Gâche, délégué central CGT, explique à juste titre que « les salariés ont bien compris que le projet n’avait pas d’autre objet que de réduire les capacités de production et n’entendent pas se laisser faire […] C’est plutôt salutaire car au-delà de l’emploi, c’est l’activité de Renault dans son ensemble qu’ils défendent ». Plus encore, Fabien Gâche indique que ce mouvement doit faire tache d’huile, et promet qu’il s’agit là d’un « prélude à des actions massives de tous les établissements », avec un plan de bataille discuté ce mardi au sein d’une intersyndicale centrale qui a réuni la CGT, la CFDT, la CGC et FO.

Si Bruno Le Maire s’est exprimé, réclamant à grands cris la nécessité d’un dialogue social qui ne peut conduire qu’à une impasse et à des licenciements en masse pour les travailleurs, le fait qu’une intersyndicale prévoit un plan de bataille de l’ensemble des sites de Renault est une bonne nouvelle, puisque le patronat du groupe s’acharne à vouloir diviser les travailleurs selon les usines, en particulier par le biais des transferts de production. Pour maintenir cette unité, il est indispensable de voir fleurir dans l’ensemble des usines Renault des Assemblées générales regroupant l’ensemble des travailleurs, syndiqués ou non, pour qu’ils puissent s’accorer démocratiquement sur l’ensemble des décisions relatives à la grève. C’est par ce biais qu’il sera possible non seulement d’impliquer le plus largement possible les travailleurs, mais aussi d’éviter toute tentative de division du mouvement.

Plus encore, si la bataille des travailleurs de Renault à Choisy doit être un prélude à une bataille de l’ensemble des ouvriers du groupe, il est clair que la situation actuelle chez Renault est elle aussi un prélude aux licenciements de masse et aux fermetures d’usines qui concernent l’ensemble de la branche automobile, et de très nombreux autres secteurs, industriels ou non, dans tout le pays et à échelle internationale. C’est pourquoi il est vital d’exiger des confédérations syndicales de rompre avec toute forme de dialogue social et de mettre sur pied un plan de riposte massif sur le terrain de la lutte face aux licenciements et aux fermetures d’usines. Les travailleurs de Renault ouvrent aujourd’hui la voie, et c’est sur ce chemin qu’il faut poursuivre pour imposer un rapport de force conséquent face aux attaques de Macron et du patronat.


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