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Stop Amazon

A Briec, dans le Finistère, la lutte s’organise contre le géant Amazon

A Briec, dans le Finistère, la lutte contre Amazon et son monde s’organise au-delà du local et des petits commerçants, menacés par l’implantation d’un dépôt sur la commune. Retour sur la mobilisation, suite à la visio-conférence de presse du 6 novembre.

Elora Bosco

12 novembre 2020

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Grand gagnant du « monde d’après » selon Macron, et profiteur acharné des crises en tous genre (comme Macron), sanitaire, sociale, économique, écologique, Amazon continue son avancée à grands coups de bulldozers et sa transformation des territoires, avec l’aval d’élus taiseux, adoptant pour se donner bonne conscience, des postures gênées. C’est pourtant bien la victoire du capitalisme et de tous ses travers, que maintiennent les nouveaux élus de QBO (Quimper Bretagne Occidentale), la communauté d’agglo dont dépend Briec.

Petit retour sur le pillage généralisé du bien public, selon Jeff Bezos (et ne l’oublions pas, mode de fonctionnement qui colle parfaitement aux principes du gouvernement).

La technique est bien rôdée, chez Amazon France, pour poursuivre son objectif de doublement de sa surface de stockage et de distribution. Des achats de terrains s’opèrent un peu partout en France, lieux de prédilection : des endroits reculés, mais stratégiques pour le groupe, comme à Briec (il n’ya pour le moment pas d’entrepôt dans la zone bretonne). Et comme toute opération bien ficelée par les GAFAM, celle-ci a d’abord eu lieu dans le plus grand secret. Achat du terrain via la société Vectura immobilier, achat validé par un vote à l’unanimité par le conseil communautaire précédent de QBO… et entre les deux tours des municipales pour ajouter à l’honnêteté de la manœuvre. La légende raconte que les élus locaux n’étaient pas au courant que cette vente d’une partie du territoire qu’il représente était pour le compte d’Amazon, c’est dire s’ils font grand cas des projets soumis à leur réflexion…En juin, la vente a été définitivement validée par l’ancien président de QBO. Début août, un permis de construire a été déposé. La nouvelle mandature se cache derrière une posture d’impuissance face à un projet déjà bien avancé, la mine dépitée… Mais évidemment, à aucun moment, il n’y a eu de consultation, de concertation des premiers concernés :les habitants, les usagers, les travailleurs.

L’argument de la création d’emploi qui est toujours mis en avant lors de ce genre d’implantation, ne prend évidemment pas. "On estime que pour chaque emploi créé en France, Amazon en détruit deux" (selon Les Amis de la Terre).

Un large collectif s’est alors monté en septembre sur l’impulsion de plusieurs associations et syndicats (à l’initiative du collectif travail et métier contre Amazon crée lui avant l’été). Objectif, se rencontrer, discuter et coordonner la lutte et surtout l’amplifier au niveau national, car tous les territoires sont concernés par l’avidité du monstre de Jeff Bezos. Leur mot d’ordre : Amazon, ni chez nous, ni ailleurs.

Les membres signataires, qu’ils soient militants débutants ou aguerris, ont réussi à mobiliser au-delà du Finistère puisqu’environ 1/3 des signataires est à portée nationale ou hors local.

Au-delà de l’anéantissement du commerce local, qu’ils soient postiers, artisans, cuisiniers, commerçants, libraires, informaticiens, tous refusent le projet de société que représente Amazon. Dans une région où l’industrie agro-alimentaire a déjà fait des dégâts sur les travailleurs, l’emploi, les paysages, l’environnement, … Voir arriver Amazon, pour qui la limite entre emploi et exploitation n’existe pas, nécessite de s’opposer avec force, afin de ne pas voir leur logique s’imposer à tous, partout, à tous les secteurs, aux informaticiens, aux postiers,…

Prenons juste l’exemple des postiers : à Quimper, à l’heure actuelle, Amazon a déjà un impact loin d’être négligeable, puisque 50% de la branche colis est occupée par des commandes Amazon. Avec le projet d’entrepôt, les travailleurs de l’activité colis, déjà bien sollicitée, risquent de voir leurs conditions de travail se dégrader, et voir rapidement la multinationale prendre fonction de nouvelle ligne directrice et dirigeante sur leur façon d’envisager et de concevoir le propre travail. La direction de la Poste locale ne semble avoir réalisé que très récemment que l’arrivée de cet entrepôt allait fortement impacter son fonctionnement.

Les initiatives se multiplient au sein du collectif, afin de mettre en place une solidarité économique et sociale sur le territoire. Par exemple, les membres signataires de Sud Informatique proposent aux commerçants, aux artisans, une numérisation de leur commerce, de surcroît une aide précieuse avec la crise sanitaire en cours. Un annuaire est disponible sur le site du collectif (LIEN en bas de page).

La crainte du collectif est que les élus profitent justement de la crise sanitaire pour valider totalement et définitivement le projet. Pour le collectif, l’échéance prochaine imposée porte notamment sur la question juridique de recevabilité du compromis de vente, acté par l’ancienne mandature entre les deux tours des élections municipales. L’autre rendez-vous imposé, sera l’obtention ou non du permis de construire, dont l’issue devrait être connue fin novembre.

En attendant, le collectif STOP AMAZON tisse des liens avec d’autres territoires où des luttes similaires ont lieu, comme en Gironde avec le collectif « Touche pas à ma zone humide », en lutte contre un projet d’entrepôt Alibaba (autre géant de l’e-commerce) ou encore dans l’Est de la France avec le collectif « Le chaudron des alternatives », qui lui a réussi à faire abandonner un projet d’entrepôt Amazon en Alsace grâce au mouvement de résistance populaire initié par le collectif !

​A Briec comme ailleurs, seule la mobilisation collective et les liens tissés entre les travailleurs du secteur et les organisations et associations permettra de faire plier le géant de l’e-commerce


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