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La Izquierda Diario

A 170 ans du Manifeste Communiste

Le 21 Février de 1848 a été publié pour la première fois à Londres le Manifeste Communiste. Ecrit par Marx et Engels, il à été une des œuvres les plus diffusées et qui a le plus influencé le cours de l’histoire.

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 Crédits photo : Marxists.org 

Friedrich Engels fut le premier à avoir élaboré une ébauche du livre connu sous le nom de Principes de Communisme. Sans comparaison la version finale reste la meilleure mais la première ébauche contient des parties qui soulèvent des problèmes magnifiquement exposés et des notes qui ne sont pas dans le manifeste mais qui valent la peine d’être lues.

Fin 1847, l’Europe traversait une profonde crise économique qui amena de terribles privations et souffrances aux travailleurs et aux paysans. La situation était insupportable, il semblait que tout allait exploser. La terreur du « communisme » était palpable entre les classes dominantes. Quand le Manifeste dit « un spectre hante l’Europe, le spectre du communisme », c’était une réalité.

Trois jours après sa publication les ouvriers de Paris ont levé des barricades dans toute la ville en provocant la chute du règne de l’aristocratie financière de Louis Philippe d’Orléans et la proclamation de la seconde république. Dans les semaines qui suivirent la révolution c’est étendue en Europe. Les gouvernements réactionnaires étaient obligés de démissionner ou étaient destitués par la mobilisation populaire.

Le Manifeste n’a pas réussi à influencer les événements mais a anticipé et expliqué la nouvelle époque Historique. Le prolétariat Français, malgré sa défaite à montré pour la première fois l’irruption de la classe ouvrière comme sujet révolutionnaire.

Marx et Engels intervinrent directement dans ces processus en territoire allemand et furent poursuivis par l’état. Marx à été expulsé de la Prusse. Engels, avec 29 ans, est devenu le dirigeant d’une des milices qui luttait jusqu’à la fin dans la région du Palatinado. De là il gardera son surnom « le général » et son intérêt pour les questions militaires.

L’histoire comme histoire de la lutte des classes

Comme point de départ, le manifeste expose une thèse qui non seulement va avoir une grande valeur théorique mais aussi va marquer les actions de millions de travailleurs dans tout le monde.

« L’histoire de l’humanité (quand elle atteint un certain niveau de développement) est l’histoire de la lutte des classes ». Le concept de la lutte de classes était déjà présent chez des historiens français et des théoriciens comme Saint Simon. Mais Marx et Engels précisent le concept à travers l’analyse de la lutte des classes sous les conditions spécifiquement capitalistes, ou les protagonistes principaux de cette lutte sont la classe ouvrière et la bourgeoisie, ce qui n’implique pas que ce soient les seules classes. Pour les auteurs du manifeste cet antagonisme est irréconciliable.

Ce n’est donc pas l’entendement entre les classes ou la recherche du bien être comme le proposent tous les réformistes qui fait bouger les classes, sinon le conflit entre classes avec leurs intérêts opposés. La théorie de la lutte des classes s’oppose ainsi à la théorie de la conciliation sous toutes ses formes.

L’exploitation comme fondation du système capitaliste

« La classe des ouvriers modernes –dit le manifeste- peut seulement survivre à condition d’avoir du travail et ne peut avoir du travail que s’il y a un accroissement du capital. Les ouvriers sont « obligés d’être en concurrence entre eux, ils sont une marchandise comme n’importe quel article du commerce… » De cette façon Marx et Engels commencent à dévoiler les fondements du système capitaliste basé sur l’exploitation des travailleurs.

Néanmoins, ce sera des années après la publication du manifeste que Marx expliquera que l’ouvrier ne se vend pas lui même (ce n’est pas lui la marchandise), ni son travail (ce qu’il produit) mais qu’il vend « sa force de travail ». De cette manière l’ouvrier vend sa force de travail au capitaliste qui la combine avec des machines et matières premières en les faisant travailler une journée de 8 heures. Avec une partie de son travail, supposons 4 heures, l’ouvrier gagne ce que le capitaliste à mis dans sont salaire mais l’ouvrier à vendu son travail pour une journée complète ce qui fait qu’il est donc obligé de continuer à travailler. Ces heures de travail en plus non payées Marx les a appelées « Plus-value ». Il s’agit du temps de travail que le capitaliste vole au travailleur et qui constitue l’unique revenu du capitaliste.

Le communisme : mouvement réel et programme

Marx et Engels signalent dans le manifeste que « les propositions théoriques communistes ne répondent pas à des idées ni à des principes découverts par un illuminé de l’humanité ; ce sont au contraire des expressions des conditions matérielles de la lutte des classe réelle et vécue, dans un mouvement historique qui est en train de se développer à la vue de tous… » C’est-à-dire, le communisme n’est pas seulement une idée sinon un « mouvement réel » qui s’exprime dans la lutte de classes constante de la classe travailleuse pour se libérer de l’imposition du travail, allant de « Voler » des minutes au patron et à la machine, en passant par la lutte historique pour la réduction de la journée de travail ou le contrôle ouvrier jusque dans les grand procédés révolutionnaire ou la classe ouvrière lutte pour le pouvoir.

Le communisme aussi est un programme, un objectif à atteindre : une société sans classes sociales, sans exploitation et sans oppression. Il a des bases matérielles profondes dans le développement des forces productives (machinerie, organisation du travail, détresse des ouvriers, etc.) sous le capitalisme, à condition de mettre les énormes avancées de la science et de la technique au service des besoins de la société et non du privé. De cette façon il sera possible de diminuer le temps que chaque individu dédie au travail et permettre que les personnes puissent dédier leur énergie à la créativité et aux loisirs (sciences, art, culture) et libérer ainsi toutes les capacités humaines.

Une stratégie consciente

Le communisme est alors deux choses : un « mouvement réel » qui se développe « aux yeux de tous », et un objectif, celui d’une société communiste constituée des producteurs libres associés. Mais l’antagonisme qui s’exprime dans la lutte de la classe ouvrière pour se libérer du travail comme une imposition n’amène pas automatiquement à la conquête du communisme. C’est pour cela qu’il est nécessaire de se doter d’une organisation politique avec une stratégie consciente de la révolution sociale. Un Parti révolutionnaire qui lutte pour le pouvoir des travailleurs comme condition pour arriver au communisme. Pour cette raison, Marx et Engels ne se sont pas consacrés au militantisme en général mais au militantisme révolutionnaire.

Au XX siècle le rôle de l’avant-garde communiste sera encore plus important. La naissance de l’impérialisme comme nouvelle étape du capitalisme a donné de nouvelles bases matérielles pour les secteurs conciliateurs avec la bourgeoisie dans le mouvement ouvrier. Une « aristocratie ouvrière » née dans les pays qu’opprimaient les autres nations où une bureaucratie s’est développée. Lénine, dirigeant de la Révolution de 1917, a développé ce sujet et la nécessité de former des partis révolutionnaires de la classe ouvrière, indépendants du point de vue politique et organisationnel par rapport aux courants réformistes et aussi aux organisations « centristes » qui se placent entre les révolutionnaires et les réformistes.

Quelle est la caractéristique des communistes ?

Pour Marx et Engels, les communistes « n’ont pas des intérêts propres déliés des intérêts généraux du prolétariat ». Ce qui distingue les communistes du « mouvement réel » selon le Manifeste, c’est qu’ils défendent « les intérêts communs et particulières de tous les prolétaires, indépendamment de leur nationalité : qu’ils sont l’avant-garde la plus décidée » et théoriquement, apportent aux grandes masses du prolétariat une claire vision des conditions, de l’histoire des défaites et des fins ultimes et générales auxquels le mouvement prolétaire doit aboutir ».

C’est-à-dire, en plus de sa théorie et son programme révolutionnaire, pour Marx et Engels les communistes se distinguent par l’action, pour être les « plus décidés » dans la lutte de classes. En étant à l’avant-garde des combats réels et quotidiens les communistes on pu forger un parti capable de conquérir la direction du « mouvement réel » pour une stratégie et un programme révolutionnaire de conquête du pouvoir des travailleurs comme phase indispensable dans la lutte pour le communisme.

D’autre part, un point fondamental qui distingue les communistes dans le manifeste est l’internationalisme : défendre les intérêts de la classe ouvrière « indépendamment de sa nationalité ». Cette conception avait en Marx et Engels des bases profondes. Ils étaient conscients du caractère mondial des forces productives et de la classe ouvrière en soi, qui possède des intérêts communs en dépit des frontières et des divisions imposées par la bourgeoisie. En même temps, ils savaient que la bourgeoisie avait ses propres institutions pour pouvoir maintenir l’oppression des peuples.

Marx et Engels ont participé en 1864 à la création de l’Association Internationale des Travailleurs, connue aussi comme la Première Internationale. Plus tard, en 1889, Engels (Marx étant décédé) créa a Deuxième Internationale. Le XX siècle ne fera que confirmer la théorie du Manifeste, l’importance de l’internationalisme et l’impossibilité de construire « le socialisme dans un seul pays ».

 Traduction A. et A. de Bordeaux 


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