Le 8 mars se tiendra cette année dans un contexte inédit, marqué par une mobilisation massive contre la réforme des retraites. Travailleur·ses du privé, du public, étudiant·es, lycéen·nes, ce mouvement a mobilisé de larges pans de la population contre une réforme massivement rejetée.

Cette mobilisation, qui a commencé le 19 janvier, a déjà permis de mettre en lumière les retraites de misère auxquelles sont condamnées de nombreux secteurs de la classe ouvrière. Grandes perdantes de la réforme, les femmes souffrent ainsi de carrières hachées qui réduisent leurs pensions, tout en exerçant dans des secteurs dont la pénibilité est largement invisibilisée. Une longue chaîne de discriminations et de violences qui font que les femmes constituent aujourd’hui 70% de la population pauvre dans le monde. Discriminées sur le marché du travail, les personnes LGBTI ou les personnes migrantes sont elles aussi particulièrement confrontées au chômage, et à l’emploi dans des secteurs précaires ou informels de l’économie.

Cette situation explique que les femmes et les personnes LGBTI se soient mobilisées de façon importante depuis le 19 janvier, non seulement contre la réforme des retraites mais contre tout un système qui fonctionne au service d’une minorité, et qui est toujours plus remis en question. C’est cette approche politique de la bataille en cours que nous revendiquons : la grève des retraites doit être l’occasion de lutter contre la réforme, mais aussi pour l’augmentation générale des salaires et des minimas sociaux et leur indexation sur l’inflation pour une vie digne, et pour des moyens massifs pour les services publics, garantie d’un accès effectif à nos droits reproductifs.

Cependant, ces revendications ne s’arracheront que par un rapport de forces très important. Or, si l’intersyndicale a appelé à « mettre la France à l’arrêt » ce 7 mars, elle refuse toujours de durcir réellement le mouvement, en le reconduisant le 8 mars et après. Marylise Léon, secrétaire adjointe de la CFDT, expliquait ainsi récemment que le 8 mars sera « une journée de mobilisation, mais sans lien avec la veille ». Ce refus de construire une grève reconductible pour bloquer l’économie jusqu’à la victoire condamne le 8 mars à ne servir qu’à « visibiliser les conséquences » de la réforme sur les femmes, sans être un outil dans la construction d’une grève reconductible.

C’est pourtant de ça que nous avons besoin pour gagner face à Macron et défendre nos droits. Alors que des fédérations syndicales dans le
secteur pétrolier, l’énergie, les ports et docks, mais aussi les intersyndicales de la SNCF et de la RATP, appellent à la grève reconductible, et que des appels à la grève féministe poussent dans cette direction, le 8 mars doit donc s’inscrire dans cet objectif stratégique.

C’est autour de cette perspective que nous nous mobiliserons ce mercredi avec Du Pain et des Roses. Nous sommes un collectif féministe révolutionnaire animé par des militantes de Révolution Permanente en France, et qui fait partie à l’internationale d’un réseau de collectifs féministes et LGBTI du même nom : Pao e Rosas au Brésil, Pan y Rosas en Argentine, Brot und Rosen en Allemagne, Bread and Roses aux Etats Unis…

Nous sommes présent.es dans plusieurs villes de France. A Paris, nous nous sommes mobilisés dans le cadre de nombreuses grèves, de celle d’Onet à la précédente lutte contre la réforme des retraites. Des expériences sur lesquelles nous sommes revenues dans un récent meeting à Paris réunissant Oumou Gueye, ex-gréviste d’Onet, Laura Varlet, cheminote, la comédienne et militante féministe Adèle Haenel ou encore Maëva Amir.

A Toulouse, nous étions présent.es avec les travailleurs et travailleuses des bibliothèques qui se sont organisé.es pour défendre les drag queens face aux attaques LGBTI-phobes de l’extrême-droite et de la mairie de Toulouse. A Bordeaux, nous avons récemment participé à l’organisation du festival « Victoire Féministe » en faisant entrer des travailleuses, notamment de la santé, sur la fac pour construire la des alliances entre étudiant.es et travailleur.euses dans la mobilisation contre la réforme des retraites.

Le 8 mars, rejoignez nos cortège Du pain et des roses pour mettre à l’honneur les étudiant·es, la jeunesse et les travailleur·ses en lutte contre Macron et
son monde, et la nécessité d’une grève reconductible pour tout leur reprendre.

Pour rejoindre Du Pain et des Roses, tu peux nous contacter en remplissant ce formulaire !

Rendez-vous :

Bordeaux : 14h place de la Bourse

Marseille : 17h30 au Vieux Port

Montpellier : 13h à l’université Paul Valéry dans le cortège étudiant.es et personnels mobilisé.es

Metz : 14h devant le Centre Pompidou

Paris : 12h30 devant la Pizza Pino place de la République pour un pôle féministe pour la grève générale avec Les Dégommeuses et Adèle Haenel

Rennes : table Du Pain et des Roses / Le Poing Levé place Charles de Gaulle à partir de 10h

Strasbourg : 13h45 devant le Starbucks de la place Kleber

Toulouse : 13h30 devant le marché Saint-Cyprien