Crédits photo : Drew Angerer / AFP
Chez Disney, face à la pression des actionnaires et du conseil d’administration, c’est le PDG surnommé Bob Iger, âgé de 71 ans qui a repris les rênes de l’entreprise après 15 ans à sa tête et une courte retraite de 2 ans. À peine remis en poste, il a immédiatement annoncé, ce mercredi 8 février, la suppression de 7 000 postes, soit 4 % de la masse salariale du géant Disney.
Un plan de licenciement massif qu’Iger justifie principalement par un « besoin de restructuration » suite à une perte de 2,4 millions d’abonnés sur les 161 millions d’abonnés que compte actuellement la plateforme de streaming Disney +.
Pourtant, la réalité est toute autre. Si la plateforme de Streaming Disney + connaît effectivement une baisse de son nombre d’abonnés, c’est loin d’être la crise pour l’une des diverses plateformes de streaming du géant Disney. Il y a en effet eu une fuite d’abonnés suite à la perte des droits de diffusion du championnat national Indien de cricket, sport national du pays. Mais elle reste très minime, d’autant plus avec un nombre d’abonnements qui continuent de croître dans le reste du monde avec des tarifs qui ont eux aussi augmenté.
En réalité, la restructuration de Disney répond surtout à une volonté des actionnaires d’obtenir toujours plus de dividendes. Dans ce sens, la suppression de postes crées suite au pic d’activité du Covid permettrait de dégager plus de profits pour ces derniers. En effet, Disney grâce à ses plateformes de Streaming, Disney+, mais aussi Hulu et ESPN avait réalisé des chiffres d’affaires record à la sortie du Covid. Une dynamique qui commence à s’essouffler dans une période de crise inflationniste mondiale et avec un marché du streaming qui devient de plus en plus concurentiel.
Pourtant, Disney est loin d’être en crise avec [23,51 milliards de dollars de chiffres d’affaires et 1,3 milliard de dollars de bénéfice pour son dernier trimestre, des sommes bien plus importantes que prévues par les experts. Ainsi, le licenciement de 7 000 employés est difficilement justifiable par la perte partielle d’abonnés sur l’une des multiples activités du géant Disney. D’autant plus que le plan de restructuration proposé par Iger vise l’ensemble du groupe Disney et pas seulement les salariés de la plateforme Disney +.
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Ainsi, loin d’être en situation de faillite, Disney prévoit des milliers de licenciements seulement dans le but de maximiser ses profits sur le dos de ceux qui font vivre son industrie. Une situation que les employés de Disney ne sont pas les seuls à connaître dans cette période. Plus largement, les licenciements dans la multinationale du divertissement s’inscrivent dans un contexte de licenciements massifs chez les géants de la technologie qui, à la fin janvier cumulaient un total de 200 000 postes supprimés en un an.
Alors que nous faisons aujourd’hui face à une crise économique et énergétique sans précédent, et que les travailleurs sont les premiers à en faire les frais, il nous faut revendiquer l’interdiction des licenciements. Ces suppressions de postes ne servent qu’à maintenir les taux de profits des grands patrons alors même qu’ils engrangent déjà des bénéfices démesurés. Il est également essentiel de revendiquer la plus grande transparence sur les comptes de l’entreprise, afin que les patrons ne puissent plus mentir aux salariés sur les raisons les poussant à licencier !
