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Crise sanitaire

5ème vague. Plans blancs pour les hôpitaux : revendiquons des moyens pour la santé !

La 5ème vague s’étend en Europe, pour y faire face la DGS revendique une enquête pour connaître l’état des lieux dans les hôpitaux et plus d’efforts aux soignants. Revendiquons de réels moyens pour les hôpitaux pour sortir définitivement de cette crise.

Sara Yuki

19 novembre 2021

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Crédits photo : AFP

« Une nouvelle vague pourrait faire tomber le système de santé français » selon le collectif Santé en Danger. Après 18 mois de pandémie, le Covid-19 revient en grande pompe avec un nombre de nouveaux cas 20 fois plus élevé que le mois précédent, passant de 1 057 à 20 366. Parallèlement, la situation dans les hôpitaux est loin de s’améliorer avec le nombre de poste vacant qui s’est accru d’un tiers en an, ou encore les 20% de lits en moins d’après un rapport daté du 5 octobre du Conseil Scientifique. Le gouvernement a depuis longtemps piétiné les conditions de travail des soignants, faisant presque oublier qu’il les a considérés comme des héros les premiers mois de la pandémie. A ce jour, ce sont 1300 étudiants infirmiers qui ont démissionné depuis deux ans pour tenter d’échapper aux conditions de travail extrêmes imposées aux soignants.

Mercredi, la Direction Générale de la Santé (DGS) a annoncé de nouvelles mesures face à la remontée de la pandémie. Le maître mot de ce mail de 9 pages adressé aux soignants est l’anticipation. Sa première mesure est donc de mener une enquête de terrain pour prendre connaissance de l’état des lieux. Le syndicat d’anesthésistes-réanimateurs SNPHARE dénonce un gouvernement qui « ne connaît toujours pas l’état des troupes après 18 mois de guerre ». Une politique à l’image du gouvernement qui ne s’est que peu soucié de l’avis des soignants sur le terrain.

La DGS s’inscrit dans la politique que le gouvernement mène depuis le début de la pandémie en rappelant dans son message qu’il est « possible d’accroître le temps de travail clinique jusqu’à 48h par semaine, de majorer les heures supplémentaires de 50% jusqu’au 31 janvier ». Le texte s’appuie aussi sur un retour au travail des soignants retraités. Il s’agit donc toujours de laisser les soignants travailler dans des conditions épuisantes, en leur demandant « encore un petit effort ». Pour le syndicat SNPHARE, « Il n’y a plus que des mesures coercitives pour faire tourner l’hôpital public » et les jeunes sont obligés de travailler aux urgences en difficulté, les empêchant d’exercer dans leur spécialité. Tout cela sur un fond de « revalorisation "exceptionnelle" du travail au-delà des horaires légaux qui est sous payé de manière chronique ». Pour le syndicat, ces mesures « permettront de gérer partiellement les urgences au profit de l’abandon des autres patients… alors qu’on a toujours pas rattrapé le retard lié à la crise sanitaire ».

Pour l’intersyndicale, cette remobilisation signe l’échec du Ségur de la Santé, qui ne consistait déjà qu’en des miettes pour les soignants. De fait, elle dénonce des moyens financiers insuffisants pour « construire et garder une équipe stable ». Une absence de moyens qui s’illustre notamment dans la baisse de rémunération en centre de vaccination alors que la demande explose, c’est presque 100€ à la demi-journée qui vont être perdus pour un soignants travaillant à la chaîne pour vacciner le maximum de monde, le plus vite possible, puisque la vaccination est une des seules sorties réelles de la crise.

C’est donc dans ces conditions que le plan blanc a été mis en place par l’hôpital d’Alançon ce vendredi, interdisant de nouveau les visites, empêchant les personnels de prendre des congés annuels et en imposant un rythme de travail constitué de deux équipes travaillant 12 heures non stop. Les soignants sont à nouveau obligés de prioriser les opérations, toujours forcés de se débrouiller avec des miettes pour maintenir la santé du pays à flot. Ce qui crée des situations où un soignant se retrouve à aller faire une garde dans un service d’urgence à quelques centaines de kilomètres de chez lui, pour éviter que l’hôpital se retrouve sans urgences une troisième nuit de suite.

Avec cette nouvelle annonce de la DGS, le gouvernement reste fidèle à sa politique des petites miettes et des grands mots pour les soignants. Tout en continuant de casser l’hôpital public, il demande encore une fois aux soignants de faire un effort, après 18 mois d’efforts constants. La santé ne doit pas être une marchandise, source de profit ou d’économie. Face à l’arrivée de la 5ème vague du covid-19, ce sont des moyens d’urgence qu’il faut revendiquer, des moyens pour les hôpitaux, pour rouvrir des lits et embaucher suffisamment de personnel. Pour cesser de se retrouver continuellement dans la même situation il est nécessaire de rendre les tests gratuits pour les rendre accessibles à tous et permettre un suivi plus juste de l’épidémie. Nous devons aussi revendiquer la levée des brevets et ainsi rendre le vaccin accessible à l’entièreté de la population pour espérer mettre un point final à cette pandémie.


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