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Crise sanitaire

5e vague. Hôpitaux sur-chargés et soignants en sous-effectifs : ce sont des moyens qu’il faut ! 

Alors que la situation sanitaire se durcit à l’approche des fêtes, le gouvernement réaffirme sa politique sanitaire autoritaire et sa détermination à mettre sous pression l’hôpital public et ses soignants. Face à la crise du Covid et à la gestion criminelle du gouvernement, il est urgent de s’organiser pour une véritable stratégie sanitaire et pour des moyens massifs dans la santé.

Seb Nanzhel

16 décembre 2021

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Crédits : Nicolas Tucat / AFP

Avec plus de 65 000 nouveaux cas de Covid confirmés dans les dernières 24h d’après Santé publique France, la cinquième vague met une nouvelle fois les hôpitaux en tension. Toujours d’après Santé publique France, plus de 1650 personne ont été admises en soins critiques sur les 7 derniers jours, portant selon Covid tracker le nombre total de patients en soins critiques en raison du Covid-19 à plus de 2800.

C’est une situation sanitaire très tendue qui se profile pour les jours à venir, avec un nombre de personnes en réanimation qui devrait « atteindre les 4000 autour des fêtes » selon Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement. Le Conseil de Défense sanitaire se réunit ce vendredi et pourrait « prendre de nouvelles décisions d’ici la fin de la semaine […] pour prendre les mesures qui s’imposent » toujours selon le porte-parole du gouvernement.

La semaine dernière a déjà vu le plan blanc se généraliser devant la flambée des cas et des hospitalisations. Ce plan a pour objectif de réorganiser l’hôpital pour faire face à l’afflux de patients atteints du Covid, sans jamais remettre en cause le manque de moyens et de personnel mais plutôt en déprogrammant des opérations. Ainsi, à l’hôpital de Chambéry, entre 30% et 50% des opérations considérées comme non urgentes devraient être déprogrammées ; en Île-de France, le taux de déprogrammation devrait atteindre 20%.

Ce plan permet également de mobiliser davantage les soignants, voire de rogner sur leurs vacances alors qu’ils sont épuisés après deux années en première ligne avec la crise sanitaire. Une soignante de l’hôpital de Chambéry témoigne ainsi pour France Bleu : "On est réquisitionnables tous les jours, c’est pesant et fatiguant. On ne voit pas le bout du tunnel, on craque tous les uns après les autres. "

Ce plan a ainsi été mis en place à l’échelle régionale par plusieurs Agences Régionales de Santé (ARS) en PACA, en Occitanie, en Auvergne-Rhône-Alpes, en Bourgogne-Franche-Compté et en Île-de-France. Dans d’autres régions, ce sont les hôpitaux qui ont individuellement mis en place ce plan comme à Nancy, Saint-Malo, Bordeaux, Nîmes ou encore Montpellier. Tous les hôpitaux du territoire devraient bientôt être soumis à ce régime. En effet, Olivier Véran affirmait sur France 2 le jeudi 9 décembre que « le plan blanc sera probablement national d’ici quelques jours ».

Pour le syndicat Sud de l’hôpital de Bordeaux, « ces plans blancs à répétition démontrent clairement les insuffisances de moyens matériels et humains de l’Hôpital en général ». Dans ce CHU, 400 lits sont fermés faute de moyens et de personnel, et l’épuisement professionnel fait des ravages chez les soignants, qui sont également sous-payés et victimes de dégradations toujours plus violentes de leurs conditions de travail. Une infirmière explique ainsi à Rue89 Bordeaux : « Pour les primes de nuit, c’est encore plus affolant, 1,07 €/h […]. Et tout cela en brut ! Non seulement le travail de nuit n’est pas rémunéré mais la nouvelle politique est de supprimer des postes vacants de nuit puisqu’ils n’en trouvent pas et d’obliger les personnels de jour à tourner de nuit sous prétexte de la continuité des soins. »

« Les réanimations sont déjà surchargées en temps normal. Alors vous rajoutez un Covid, deux Covid, cinq Covid, évidemment, l’hôpital est plein ! », explique également à France Bleu Karim Chkéri, secrétaire CGT à l’hôpital de Valence, "Quand on ne met pas le paquet pour essayer de renforcer le nombre de lits et de mettre plus de personnel, oui, la marge de manœuvre, c’est le plan blanc".

Alors que le manque de moyens et le sous-effectif chronique dans l’hôpital public sont rendus flagrants par cette nouvelle vague de Covid et que le gouvernement a continué la suppression de lits d’hôpitaux tout au long de l’épidémie, il persiste dans la mise sous pression des hôpitaux et des soignants face à la crise sanitaire.

En effet, lors de son entretien sur TF1 mercredi, Macron a démontré sa persistance à ne pas vouloir rajouter de moyens dans les hôpitaux. Après un hommage aussi vibrant qu’hypocrite aux soignants, il a ainsi assumé sa stratégie sanitaire autoritaire, revendiquant le passe sanitaire, répétant ses exhortations à la responsabilité individuelle et abordant la possibilité d’une obligation vaccinale tout en esquivant la question centrale et essentielle des moyens dans le système de santé.

Face à cette « stratégie » qui nous mène droit dans le mur, il est nécessaire de se mobiliser et de mettre en place un plan de bataille à la hauteur pour exiger des moyens massifs dans l’hôpital public, permettant des embauches, des augmentations de salaires et des améliorations de conditions de travail pour pouvoir réellement faire face à la crise du Covid. Plus généralement, il est vital d’imposer une réelle stratégie sanitaire, passant par la gratuité des tests pour tous afin de briser les chaînes de contaminations, une véritable stratégie vaccinale ainsi que des protocoles sanitaires adaptés et conséquents, à l’initiative des travailleurs et des usagers dans les lieux d’étude, de travail et les transports.


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