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Interdiction des licenciements

512 postes supprimés chez Presstalis : les travailleurs font les frais d’une faillite annoncée.

Alors que le gouvernement et les grands éditeurs se renvoient la balle quant au refinancement de la société de distribution, ce sont une nouvelle fois ses nombreux travailleurs qui en sont les premières victimes.

Margot Vallère

22 mai 2020

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Presstalis, principal distributeur en France, traversait sa troisième crise majeure en dix ans et, criblé de dettes, a été placé le vendredi 15 mai en redressement judiciaire sans poursuite d’activité par le tribunal de commerce de Paris. Si la liquidation de l’entreprise avait déjà été envisagée fin mars, elle a aujourd’hui tout juste évité la fermeture complète, au prix de celle de deux de ses filiales, la SAD (Société d’agences et de diffusion) et de la Soprocom ; ce sont donc 512 travailleurs qui ont été licenciés.

Cela faisait déjà plusieurs mois qu’un bras de fer avait été engagé entre l’Etat et les différents groupes de presse, tenus par quelques milliardaires tels que Bernard Arnault ou Xavier Niel, quant au financement de l’entreprise qui connaissait des difficultés importantes. Si en 2018, ces derniers avaient été contraints par les pouvoirs publics de verser 123 000 euros sur cinq ans pour remettre à flots Presstalis, ils refusent aujourd’hui de participer de quelque manière, estimant que c’est à l’Etat de prendre ses responsabilités. Si l’entreprise venait à fermer, ce seraient plus de 1500 salariés qui seraient licenciés et près de 22 000 points de vente partout en France, qui traversaient déjà une situation compliquée avant la crise sanitaire, qui pourraient définitivement fermer leurs portes.

Alors que le gouvernement et les grands éditeurs se renvoient la balle quant au refinancement de la société de distribution, ce sont une nouvelle fois ses nombreux travailleurs qui en sont les premières victimes. En effet, la liquidation sans poursuite de ces deux filiales, qui pourrait être suivie dans les mois à venir, de la fermeture complète et définitive de l’entreprise entraîne et entraînera au moins la suppression des 1500 postes internes à l’entreprise mais aussi la mise en péril de nombreux métiers de l’édition, notamment pour les marchands de journaux en régions qui craignent d’ores et déjà pour leur survie puisque depuis le 11 mai, journaux et magazines ne leur parviennent plus.

Cela faisait donc des années que l’entreprise de distribution était constamment sur la sellette puis qu’aucun, ni le gouvernement ni les grands groupes de presse bourgeois n’était disposés à débloquer les fonds nécessaires à son bon fonctionnement. L’Etat affiche aujourd’hui plus que jamais ses priorités, en choisissant de sauver certains secteurs de l’économie bien déterminés au détriment de nombreux autres secteurs moins lucratifs, comme celui de la culture dans le cas de Presstalis. De l’autre côté du spectre, les quelques puissants à la tête des grands médias refusent catégoriquement d’investir un centime de plus pour sauver l’entreprise, quitte à sacrifier des centaines de travailleurs. Pendant que le gouvernement verse des milliards d’euros aux grands patrons, des centaines de travailleurs risquent de se retrouver au chômage du fait de la crise économique qui arrive. Nous devons exiger l’interdiction des licenciements, car ce n’est pas à nous de payer leur crise !

Crédit-photo : Christophe SIMON / AFP


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