La mobilisation du 7 mars s’approche à grands pas et continue de faire monter la pression pour le gouvernement. Et la macronie a toutes ses raisons de craindre cette nouvelle date de mobilisation, car dans l’opinion, c’est le durcissement qui prime : selon une enquête réalisée par YouGov pour Le Huffington Post, 51 % de la population est favorable à l’appel de l’intersyndicale à « mettre la France à l’arrêt dans tous les secteurs » pour le 7 mars.
Plus d’un mois après le début du mouvement contre la réforme des retraites, l’opposition au projet de loi du gouvernement reste majoritaire : 71 % des sondés rejettent le projet de la réforme et 73 % désapprouvent le passage de l’âge de départ légal à 64 ans. Concernant la mobilisation, l’enquête détaille que 55 % de la population continue d’y être favorable (dont 31 % tout à fait favorable), et 28 % des sondés déclarent d’ores et déjà participer à la journée du 7 mars.
Alors que Macron défendait encore au Salon de l’agriculture cette semaine qu’il « n’y a qu’une solution, travailler davantage », l’enquête montre de nouveau que la bataille de l’opinion est perdue depuis longtemps, et que les tractations du gouvernement restent vaines. Et s’il paraît bien inutile de chercher à convaincre de la réforme, les ministres tentent désormais de s’attaquer au durcissement de la mobilisation.
En effet, face à la peur du blocage du pays, la macronie a développé un panel d’arguments anti-grève absurdes ces derniers jours. Olivier Véran qui a par exemple déclaré mercredi que « mettre le pays à l’arrêt, ce serait laisser filer une crise qu’on peut encore éviter, c’est prendre le risque d’une catastrophe écologique agricole sanitaire, voire humaine dans quelques mois », tandis qu’Olivier Dussopt surenchérissait jeudi, expliquant que « après le Covid, face à la guerre en Ukraine, dans un moment d’inflation... où bloquer le pays n’aurait pas de bonnes conséquences pour l’économie ».
Une tentative de dissuader d’un durcissement du mouvement, qui témoigne surtout de la crainte que la mobilisation dépasse la journée du 7 mars et se transforme en une grève reconductible. Alors que l’opinion est majoritairement favorable à une grève plus dure, et que plusieurs secteurs du monde du travail appellent d’ores et déjà à reconduire le mouvement comme les raffineurs, les cheminots ou encore les travailleurs de la RATP, il y a urgence à ce que l’intersyndicale appelle à la grève reconductible et mettent tous les moyens dont elle dispose en faveur de sa construction. Un plan de bataille qu’il faut construire à la base et qui va de pair avec l’élargissement des revendications, qui permettent à l’ensemble des travailleurs de rejoindre le mouvement.
