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Spring is coming

500 personnes à la fête de la grève à l’Université Paris 8, de quoi repartir de plus belle !

Le Grand Soir à Paris 8. La soirée-meeting organisée par les étudiants et les personnels de l'Université a réuni 500 personnes dans une ambiance de feu, faisant de la fac une véritable vitrine en Ile-De-France du mouvement de grève ayant débuté le 5 décembre.

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Photos : O Phil Des Contrastes

Alors que la grève d’une cinquantaine de jours de la RATP et de la SNCF a ébranlé le pays pendant plus d’un mois à compter du 5 décembre 2019, c’est aujourd’hui notamment au tour des universités d’entrer dans la danse ! À Paris 8, la grève s’est progressivement étendue aux divers départements de l’université pour aujourd’hui paralyser une bonne partie de son fonctionnement. C’est dans ce cadre que les militants du NPA Jeunes ont proposé d’organiser une grande soirée à l’Université, pour donner la parole aux salariés de la RATP et de la SNCF qui ont mis à mal Macron en paralysant l’Ile-De-France, pour visibiliser la grève dans l’enseignement supérieur qui peine encore à se faire entendre, et dans le but de récolter de l’argent pour alimenter les caisses de grève. Cette initiative, votée en assemblée générale a donc été mise en musique par plusieurs dizaines d’étudiants et de personnels administratifs et enseignants de l’université, travaillant conjointement pour ce qui est finalement devenu une impressionnante réussite collective. En effet, ce sont pas moins de 500 personnes qui ont participé à la soirée, organisée en à peine plus d’une semaine, parmi lesquelles beaucoup de jeunes, mais aussi des travailleurs des universités, des habitants de Saint-Denis et plusieurs dizaines de salariés de la RATP qui y ont fièrement affiché leurs banderoles et assuré un barbecue digne de ce nom !

Durant les prises de paroles, des figures des mouvements de grève contre la réforme des retraites et les attaques néolibérales du gouvernement Macron sont intervenus à la tribune, à l’image d’Anasse Kazib, militant du NPA, John et Salman, tous deux chauffeurs de bus RATP à Saint-Denis, Solène, enseignante à l’Université Paris 8, Alice, personnelle administrative dans cette même université, Mehdi, militant du NPA Jeunes et étudiant, ainsi que Anissa, assistante d’éducation.

Anasse, cheminot au Bourget, a ainsi appelé la jeunesse à “rejoindre massivement le mouvement de grève, car c’est quand elle est organisé, en première ligne devant les autres secteur, que cette jeunesse peut jouer son rôle dans la lutte des classes.” Dans le même élan, il est revenu sur le caractère central de ce mouvement ouvrier, et plus globalement de la force de la classe travailleuse : “Le CAC40 ne vaut rien face à l’ensemble des travailleurs de ce pays lorsqu’il décide de se mobiliser.

Un autre élément central de leur discours, en particulier de Solène, a été de souligner les inégalités de genre que renforce la réforme des retraites, en précarisant encore plus les femmes pourtant déjà bien défavorisées par le système actuel. Cette conséquence a mené à la présence de femmes en lutte depuis le 5 décembre, qui n’acceptent pas cette place à laquelle elles sont assignées. C’est ce qu’a dénoncer Solène, enseignante précaire à Paris 8 : « ma mère a commencé à travailler à 17 ans. Elle a pu partir à la retraite avec 80% de son salaire. Aujourd’hui, les femmes ne pourront que partir avec des pensions encore plus faibles, à des âges où la bonne santé n’est plus du tout garantie ! » La gréviste a également rappelé que dans les universités, se sont bien des travailleurs précaires qui font tenir l’institution, qui peuvent de fait jouer un rôle majeur dans la grève contre la casse de l’université publique : « Dans mon département, les cours sont donnés par 70% de personnes en contrats précaires. Si les précaires s’arrêtent de travailler, les facs s’arrêtent. »

L’université de Paris 8, d’abord située à Vincennes, était longtemps connue pour accueillir des enseignants et des étudiants réfugiés politiques venant de nombreux pays. Aussi, il y a deux ans, la fac s’était fortement mobilisée contre le projet raciste des hausses des frais d’inscription pour les étudiants extra-européens. Medhi, étudiant à Paris 8, a tenu à revenir sur ce mouvement, car « le combat contre le néolibéralisme n’a pas de frontières, les jeunes étrangers viennent ici pour fuir la misère, mais ils retrouvent la même misère et du racisme. » Ainsi, il a également rappelé la situation dans de nombreux pays connaissant des soulèvements sociaux historiques, notamment l’Algérie, où, comme ici, « la jeunesse se bat contre un projet de société, contre un système qui pille les richesses au profit d’une minorité ». Medhi a ensuite appelé la jeunesse à s’engager pleinement dans le mouvement actuel contre la réforme des retraites, notamment avec l’échéance majeure du 5 mars, qui doit être pour lui construite comme une “deuxième manche pour tous ensemble faire plier macron”.

Après ces allocutions animées et rythmées par de nombreux slogans, la fête s’est mise en place, ouverte par un Openmic où ont pu révéler leurs talents près d’une dizaines de rappeurs étudiant à Paris 8, suivie de deux set de DJ assurés par Me-Tech et Amelo 24.


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