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CRISE SANITAIRE

4ème vague ? Malgré les avertissements du Conseil scientifique, Macron maintient le cap

Alors que la levée partielle des mesures de confinement approche à grand pas, le conseil scientifique s'est auto-saisi pour mettre en garde le gouvernement. L'instance scientifique s'inquiète du décalage entre les mesures sanitaires de vaccination et la baisse de mesures de protection qui fait courir le risque d'une 4ème vague épidémique.

Boris Lefebvre

10 mai 2021

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Crédits photo : AFP

« Vivre avec le virus », c’est le pari que le gouvernement fait sur nos vies depuis des mois en appliquant la stratégie du trou de souris, que ce soit dans l’Éducation nationale ou dans les hôpitaux où aucun moyen substantiel n’a encore été débloqué pour faire réellement face à la crise sanitaire. À l’approche du 19 mai et de la levée partielle des mesures de confinement, les mesures de déconfinement annoncées par le gouvernement apparaissent en décalage avec la gestion de la crise. Le conseil scientifique vient d’ailleurs de souligner le risque que l’exécutif va nous faire courir au vu de l’avancée de la campagne vaccinale qui a tardé à prendre de l’ampleur : « un rebond important de l’épidémie est possible durant la période estivale si les mesures de contrôle sont relâchées trop rapidement, et cela même lorsque l’on considère un rythme important de vaccination ».

Le conseil scientifique s’est, en effet, auto-saisi face à ce qu’il considère comme une situation urgente. Le 6 mai dernier, il rendait un rapport au gouvernement pour l’enjoindre à une « réouverture prudente et maîtrisée avec des objectifs sanitaires ». En effet, le conseil scientifique craint que le plan de sortie du confinement ne soit avant tout guidé par un « calendrier » davantage que par « les données épidémiologiques ». Ne prenant pas assez en compte le « moment critique de fragilité » que nous traversons, le gouvernement va trop vite en besogne et prend le risque de renforcer la vague épidémique à plus ou moins court terme. Comme le souligne à ce propos Santé publique France, « l’épidémie reste à un niveau toujours élevé, supérieur à celui observé une semaine avant la levée du deuxième confinement » en décembre dernier. En effet, sans vaccination massive de la population, les mesures de déconfinement se doivent d’être limitées pour ne pas être contre-productives. Actuellement, 17,8 millions ont déjà reçu une première dose de vaccin alors que dans l’idéal il faudrait que 35 millions de personnes soient vaccinées pour lever les mesures de confinement.

Le taux d’incidence du virus, c’est-à-dire le nombre de nouveaux cas pour 100 000 personnes par semaine, inquiète également le conseil scientifique. Actuellement fixé par Emmanuel Macron à 400, le conseil scientifique attire l’attention de l’exécutif sur le fait que les autres pays européens, à l’instar du Royaume-Uni, de l’Irlande ou du Portugal ont préférer adopter des taux allant de 100 à 50 pour assouplir les mesures de confinement. L’instance scientifique souligne particulièrement le caractère dangereux du pari macronien. Si le taux d’incidence n’atteint pas les 100 cas pour 100 000 personnes dans les semaines qui viennent et lorsque plus de la moitié de la population sera vaccinée, sûrement à la fin juin, « les mois qui viennent seront très incertains » affirme-t-il. Fidèle à son intransigeance, Macron n’hésite pas à jouer nos vies pour faire redémarrer l’économie.

Mais l’inquiétude du conseil scientifique se porte tout particulièrement sur les variants qui constituent un « un danger indiscutable ». Dans une période où la circulation du virus est encore active et où la prolifération des variants est accentuée par ces circonstances, ces derniers « représentent un risque majeur pour la France à très court terme, risque qui s’accélère s’il est accepté un niveau de circulation non maîtrisé du virus, alors que la vaccination n’a pas atteint le niveau assurant une protection collective » comme le souligne le rapport. Dans les régions les plus touchée par le virus, « la course de vitesse entre variants et vaccination » n’est pas prête de finir. Comme le souligne, Bruno Lina, virologue et membre du conseil scientifique, « ne gâchons pas tout en laissant tout aller trop vite ». Le rythme des vaccinations entre la fin mai et le début du mois de juin devra, en effet, rester élevé pour que le virus ne mette pas à mal la stratégie de contention du virus.

Le gouvernement semble prêt à tout pour faire redémarrer l’économie quitte à y jouer nos vies. Plaçant sa stratégie, ou plutôt son incurie dans la gestion de la crise, sous le signe de la communication plutôt que de l’efficacité, Macron prend délibérément le risque de provoquer une 4ème vague épidémique lors de l’été et de ruiner toute la campagne de vaccination. Seule une augmentation drastique des moyens dans les hôpitaux et pour la vaccination pourra nous faire éviter le pire. Mais pour cela, il faudra combattre dans la rue le gouvernement et ses politiques mortifères.


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