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Sans surprise

37e Congrès du PCF. Sous le signe des élections… et de Mélenchon

Deux éléments font les gros titres de l’actualité : les intempéries et le mouvement contre la loi Travail. Les premières servent à masquer les secondes, pour le gouvernement, ou à appeler à ce qu’elles cessent. Le temps pourri, qui semble coller aux semelles de Hollande depuis 2012 et lui rendre, ces jours-ci, un fier service, est un adversaire de plus à combattre pour les grévistes en manif et sur les piquets. Au 37ème Congrès du PCF, qui s’est ouvert à Aubervilliers, jeudi, et devrait se clore samedi, on ne parle que d’une chose en revanche : de 2017. Jean-Patrick Clech

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C’est peu exagéré que de dire que certains congressistes en ont ras la casquette, quel que soit le texte pour lequel ils ont pu voter. La ligne imposée aux discussions du Congrès tournait, dans les faits, autour de la question des primaires à gauche et de Mélenchon, à savoir si ce dernier allait, ou non, porter les couleurs de la « gauche de la gauche » lors des élections de 2017. Un mouvement contre la loi Travail est passé par là sans que rien ne change et la majeure partie des discussions s’est focalisée sur la mésentente cordiale entre d’un côté Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, mis en difficulté sur le texte qu’il portait, avec 51% des voix, une première pour un secrétaire sortant, et Jean-Luc Mélenchon, qui a annoncé « en solo » sa candidature dès février et qui exige aujourd’hui que les « communistes viennent lui manger dans la main ». Même les partisans du texte « Ambition communiste pour un Front de gauche populaire et citoyen », qui a regroupé 23,68 % des voix, en faveur d’une candidature Mélenchon, ont vu rouge…

Sur fond d’érosion du nombre de militants, avec 64.000 inscrits et 34 000 votants en 2013 contre, respectivement, 51.000 et 29.000 aujourd’hui, soit un fléchissement de 40 % depuis 2011, la direction du PCF continue à remâcher ses vieux démons : non plus aller ou non aux élections avec le PS mais, cette fois-ci, avec des débris du PS, les frondeurs, et ce dans le cadre d’alliances à géométrie variable avec le reste des composantes de « la gauche de la gauche », l’ensemble de ces formations étant peu ou prou liées, au niveau municipal, départemental ou régional pour orchestrer l’austérité… avec le PS. La question des élections et des postes qui en découlent sont d’une importance centrale, en effet, pour l’appareil du PC. On comprend pourquoi les anciens ministres Benoît Hamon, Cécile Duflot ou le frondeur en chef Christian Paul ont fait le déplacement, vendredi.

Les encartés, investis sur le terrain, au niveau syndical et militant, contre la loi Travail, animant des grèves, participant aux piquets et aux actions, auraient été en droit d’attendre autre chose. Et bien non, c’est un remake du match Laurent-Mélenchon qui se joue, à Aubervilliers, où le sénateur a fait une apparition dans le hall de la Salle des Docks de Paris, où se tient le congrès. Dimanche, il y aura même des prolongations, puisqu’au moment où Laurent sera d’un « pique-nique citoyen » pour célébrer les 70 ans du Front Populaire, Mélenchon, lui, organise Place Stalingrad, à Paris, un rassemblement de « France Insoumise », son nouveau mouvement. Chacun, on l’a compris, va se compter.

C’est, au bout du compte, Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, qui a réussi à sauver la mise de la direction sortante, en se rendant au Congrès, vendredi. Applaudi à tout rompre et reçu au cri de « tous ensemble, eh ! eh ! », il a redonné de la couleur à Laurent et à André Chassaigne, chef des sénateurs communistes. Mais sur les modalités du « tous ensemble », alors que les raffineurs, les cheminots, les travailleurs de l’énergie, du nettoiement, des transports et les havrais, continuent la bagarre en vue du 14, Martinez n’a pas dit grand-chose. Au contraire, exit le « retrait d’une loi ni amendable, ni négociable ». « Malgré la pluie, les insultes, l’euro, a dit Martinez, le mouvement est toujours populaire. J’ai entendu que la porte de Manuel Valls est ouverte mais on a toujours du mal à rentrer ».

Il y a donc ceux, au parti, qui envisageaient jusqu’à avant-hier une éventuelle primaire où on aurait discuté y compris avec Hollande ou son camp. Aujourd’hui, il y a ceux, à la CGT, qui envisagent un dialogue avec Valls. « On vaut mieux que ça ! », doivent se dire nombre de camarades communistes qui restent mobilisés, sur le terrain, dans les entreprises, depuis maintenant plus de trois mois.


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