C’est une mobilisation historique qui a eu lieu à Saint-Nazaire ce 21 janvier à 10h. Dépassant la mobilisation déjà impressionnante du 19 janvier, elle a réuni plus de 18 000 personnes. Ces chiffres, qui montrent la massivité de la manifestation, s’expliquent par la grande diversité de secteurs présents, regroupant autant les bastions du public que des entreprises privées.
Si les travailleurs des collectivités territoriales se sont massivement mobilisés, notamment les travailleurs de la STRAN (transports publics) ou encore de l’énergie, la mobilisation a également eu de l’ampleur dans les industries et les grands secteurs du privé du bassin nazairien. C’est le cas des ports et docks et des raffineurs de Donges, qui étaient massivement en grève dès 5 heures du matin. Aussi, un cortège est parti des Chantiers de l’Atlantique dès 9h pour rejoindre la manifestation. Dans l’aéronautique des cortèges ont regroupé les travailleurs d’Airbus ou de Daher.
Des travailleurs de Framatome, MAN, Idea ou encore RFS, dont Nokia vient d’annoncer la fermeture, étaient également présents dans les rues de St Nazaire.
Dans la manifestation, les slogans ne s’arrêtent pas au simple retrait de la réforme mais revendiquent la retraite à 60 ans. La journée est également l’occasion de remettre sous les feux des projecteurs les enjeux liés à la pénibilité au travail, en particulier les accidents et les décès, comme le montre une affiche de travailleurs du BTP qui visibilise les 215 morts par an dans le secteur.
Alors que l’intersyndicale privilégie les journées isolées de pression, Sébastien Benoît, secrétaire général CGT des Chantiers de l’Atlantique, appuie sur la nécessité de poser le rapport de force sur la durée, appelant à ne plus faire « simplement des journées de mobilisation » mais à une « vraie grève ». De même, dans le cortège des raffineurs de Donges, beaucoup mettent en avant la nécessité de généraliser la grève et de rompre avec la logique de grève par procuration.
Dans ce sens, le regroupement autour d’un calendrier alternatif des fédérations CGT du pétrole, des mines et énergies et des ports et docks, pose des bases pour penser une montée en puissance vers la grève reconductible. Ces secteurs s’étaient déjà retrouvés le jeudi 26 janvier à Saint-Nazaire pour une journée de grève et d’actions symboliques, et ont annoncé se mobiliser les 7 et 8 février. Alors que l’intersyndicale a appelé hier soir à la mobilisation le 7 février, il faut s’appuyer sur cette date pour s’adresser à l’ensemble du monde du travail en défendant un plan de bataille alternatif, et en cherchant à briser les obstacles à sa généralisation. Un enjeu central, qui passera par le développement de cadres d’auto-organisation interprofessionnels.
