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La Izquierda Diario
26 de février de 2021 Twitter Faceboock

La stratégie de l’UE en faillite
Fiasco : AstraZeneca ne devrait honorer que la moitié des commandes européennes au second trimestre
Inès Rossi

Selon Reuters, AstraZeneca ne devrait honorer que la moitié de ses commandes européennes de vaccins pour le deuxième trimestre 2021. L’Union Européenne s’illustre une nouvelle fois par l’échec de sa stratégie vaccinale : exigeons la levée du secret commercial et la nationalisation des laboratoires pharmaceutiques.

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Crédits photo : ALAIN JOCARD / AFP

Selon l’agence Reuters, AstraZeneca aurait déclaré que plus de la moitié des doses de vaccin contre le Covid-19 commandées par l’Union Européenne pour le 2e trimestre 2021.

Si AstraZeneca a démenti ces déclarations rapportées par un responsable de l’UE, les chiffres sont là, et les retards semblent s’enchaîner. Au premier trimestre, l’entreprise a annoncé être en mesure de livrer 90 millions de doses de son vaccin contre le Covid-19 à l’Union Européenne ; elle n’en livrera finalement que 40 millions. Sur les 180 millions de doses commandées pour le 2e trimestre, elle ne pourrait en livrer que 90 millions de doses.

Alors qu’à peine 2 % de la population française est pleinement vaccinée, et que plus de deux millions de personnes attendent encore leur deuxième dose, sans parler de toutes celles et ceux dont la vaccination n’est pas à l’ordre du jour, le bilan de la stratégie vaccinale européenne s’alourdit de jour en jour. Pour rappel, seuls 4 % des européens ont reçu une injection vaccinale, contre 12 % aux États-Unis ou 23 % au Royaume-Uni.

L’UE prévoyait d’atteindre le taux de 70 % d’adultes vaccinés d’ici l’été, mais l’objectif s’annonce compromis. Le gouvernement français, de son côté, se veut rassurant : « On va atteindre 1,7 million de doses en février pour AstraZeneca au lieu de 2,5, ce qu’on avait initialement prévu. […] Si on cumule février et mars, on retombe sur nos pieds avec 5,9 millions de doses cumulées. » Mais, comme le rapelle Libération, on reste bien en deça des 9 millions de doses initialement prévues pour la fin du premier trimestre.

Selon le même article, les doses de vaccin Johnson & Johnson prévues pour avril devraient avoir au minimum un mois de retard. À cela s’ajoute le retard pris par Pfizer, qui aurait livré à l’Union Européenne 10 millions de doses de moins que prévu pour ce début d’année 2021. Compte tenu des retards en cascades, tout miser sur le vaccin n’arrêtera en rien la montée en flèches des infections en raison de la circulation incontrôlée des variants. Pour atteindre l’objectif européen des 70 % de vaccinés d’ici l’été, il faudrait multiplier par six le rythme actuel de vaccination.Au rythme actuel des choses, l’immunité collective ne sera atteinte que fin 2022.

La cause principale de ces retards sont les limites des capacités de production. Ainsi, des travaux de rénovation dans une des usines produisant le vaccin Pfizer en Belgique auraient provoqué un retard de trois à quatre semaines dans la livraison. La production du vaccin AstraZeneca serait entravée par « un goulot d’étranglement sur son seul site homologué en Europe continentale, à Seneffe, en Belgique » selon Les Échos.

Après plus d’un an de Covid-19, et presque deux millions et demi de morts, une campagne de vaccination d’une grande ampleur est plus que jamais nécessaire. Pourtant, on constate que malgré l’urgence, notre santé est soumise à des enjeux de marché et de profits. Les difficultés de production sont artificielles, puisqu’elles découlent du fait que les laboratoires détiennent des brevets exclusifs sur leurs vaccins et se livrent une concurrence acharnée.

Seule une stratégie massive et efficace de vaccination pourrait permettre de résoudre la crise épidémique. La logique de profit, en matière de santé publique, doit être abolie si nous ne voulons pas que notre santé soit marchandée sur l’autel des intérêts commerciaux des laboratoires ou des accords entre les puissances impérialistes.

Les laboratoires ne sont pas en capacité de produire suffisamment de doses ? Nationalisons-les, sous contrôle des travailleurs, et mettons fin aux brevets et au secret commercial, afin de pouvoir massivement produire des vaccins partout où cela est possible. La crise n’a que trop durée, et le capitalisme ne nous aidera pas à en sortir.

 
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