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Répression. Quand la police intervient à domicile pour retirer des banderoles aux fenêtres à Paris, Marseille et Caen

Un article de Médiapart rapporte comment la police est intervenue à plusieurs reprises chez des riverains qui avaient affiché à leurs fenêtres des banderoles mettant en cause la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement, pour exiger de les faire retirer. Des interventions policières qui témoignent de l'autoritarisme du gouvernement.

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Crédit-photo : Marseille Infos Autonomes

Depuis le début de l’épidémie du coronavirus en France, le gouvernement et le président de la République sont hautement critiqués pour leur gestion catastrophique de la crise sanitaire. Le scandale des masques (mensonge d’État sur l’utilité du masque, absence de stock), le manque de matériel de protection pour les soignants, mais aussi pour tous les travailleurs encore actifs (secteur de l’alimentation et de la distribution), le maintien des activités non essentielles comme McDonald’s, Airbus, PSA, Amazon et bien d’autres sans des mesures de protection menaçant ainsi la vie des travailleurs et celles de leurs proches, ont entrainé une vague de colère qui touche une grande partie de la population. Pour tous ces motifs de nombreuses personnes ont décidé d’afficher à leurs fenêtres des banderoles exprimant leur colère, leurs revendications, ou leurs messages.

Dans un article intitulé « Pour les banderoles aux balcons, la police à domicile », Mediapart rapporte comment la police est intervenue à domicile pour demander des informations et contrôler l’identité des habitants en exigeant sur deux des trois cas le retrait de leurs banderoles.

Dans le XIXe arrondissement de Paris d’abord, la banderole « Macron, on t’attend à la sortie ! » a été retirée suite à une visite de la police. Selon Thomas, créateur de la banderole, la police aurait affirmé que la « banderole ne plaît pas à tout le monde. Il serait bon de la retirer » sous entendant qu’elle pourrait être considérée comme une menace ou un outrage à magistrat. Même si Thomas a précisé ses intentions : « On veut des réponses sur le manque de masques, de tests, demander des comptes sur la gestion de la crise. Pacifiquement », les policiers ont affirmé qu’une main courante allait être déposée au commissariat et ont procédé à un contrôle d’identité. Par peur des représailles policières Thomas et son compagnon ont retiré la banderole. Selon Mediapart, la préfecture refuse de répondre aux questions concernant le cadre légal de l’intervention et le service auquel sont rattachés les policiers.

Ensuite à Caen, la police municipale s’est présenté au domicile de Victor ayant affiché une banderole « Il y en a de l’argent magique : du fric pour le service public ! » pour lui demander des informations concernant ses motivations. Les policiers lui ont également demandé des informations (nom, profession et coordonnés) sans pour autant demander ses papiers d’identité ou le retrait de la banderole.

Enfin au Cortège de Fenêtre, un squat marseillais, une banderole critiquait l’inégalité d’accès aux tests avec pour slogan « Tu veux savoir si tu as la corona ? Crache sur un bourgeois et attend ses résultats. Solidarité avec les travailleuses » La police nationale pendant plusieurs jours à tenté de la faire retirer, multipliant entrées illégales et intimidations. Selon les détenteurs de la banderole, la police est venue 5 fois en une semaine. Lors de la deuxième intervention, les habitants voient arriver à leurs fenêtres quatre voitures de police. Les policiers affirment que la banderole constitue une « incitation à la haine » et affirment vouloir procéder à un contrôle d’identité de l’ensemble des habitants. Face à cette intimidation ces derniers décident de retirer la banderole. Par la suite 4 d’entre eux seront convoqués au commissariat, seulement deux s’y rendront, et la police leur posera des questions notamment sur leurs fréquentations militantes auxquelles ils refuseront de répondre. Selon Mediapart, la préfecture de police ne confirme que deux des cinq interventions réfutant celle de la vidéo ci-dessous, et affirme que la nature des propos de la banderole « peut constituer une incitation à la haine, voire une mise en danger d’autrui en incitant à contaminer volontairement quelqu’un en lui crachant dessus en période d’épidémie. »

Ce fichage et ces intimidations policières sont autant d’attaque anti-démocratiques qui montrent que confronté à la colère légitime de la population face à la gestion catastrophique de la crise sanitaire, le gouvernement prend le chemin de la répression de plus en plus systématique de toute forme de contestation sociale, mêmes les plus minimes comme l’affichage d’une banderole.


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