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Covid-19 et pauvreté

Nouvel effet d’annonce : l’État autorise les anticorps monoclonaux en dépit de l’avis des scientifiques

L’État vient d’autoriser l’utilisation d’anticorps monoclonaux pour traiter le Covid. Un traitement qui n’a pourtant pas fait ses preuves et qui pourrait dans le pire des cas générer de nouveaux variants. Le gouvernement mise à nouveau sur un effet d’annonce pour masquer sa gestion pour le moins catastrophique de la campagne de vaccination.

Jean-Michel Larhot

4 mars 2021

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Crédits photo : Institute of Tropical Medecine Antwerp

Le gouvernement Castex-Macron se montre pour le moins incapable de gérer la campagne de vaccination qui était pourtant son principal pari pour sortir de la crise. En effet, le gouvernement a décidé de revoir son approche alors que seulement 24% des doses de vaccin AstraZeneca commandées ont été utilisées.

Afin de faire taire les critiques qui ont accusé le gouvernement de tout miser sur la vaccination à la place d’un traitement efficace de la maladie, il semblerait que le gouvernement ait décidé d’autoriser le traitement aux anticorps monoclonaux bamlanivimab. Ce traitement repose sur une idée assez simple : augmenter le nombre d’anticorps face au SARS-cov-2 chez les patients. Pour ce faire, on injecte au malade des anticorps fabriqués en laboratoire. Le problème principal du bamlanivimab est que son efficacité est loin d’être avérée. En effet, bien qu’il soit certain que ce médicament n’ait pas d’effets néfastes, les différentes études ne montrent pas d’effets significatifs sur la charge virale. Une sorte « d’hydroxychloroquine du riche ». De plus, il se pourrait que son utilisation encourage la propagation de variants du Covid plus resistants aux anticorps

Un autre aspect attire l’attention sur cette autorisation, il semblerait que certaines libertés aient été prises vis-à-vis de la procédure usuelle dans ce genre de traitement. En effet, concernant les délais vis-à-vis des différentes autorisations, la procédure a été accélérée, l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) a donné son autorisation à peine 4 jours après l’avis de l’ANRS (Agence sur les maladies infectieuses émergentes).

Du côté du ministère de la santé, Olivier Véran cherche à se couvrir en tenant une forme de double discours. Pour le public, l’administration de ce nouveau médicament résulte d’un examen au cas par cas. Pour les soignants, les consignes sont de maximiser l’usage du nouveau médicament.

Du côté des soignants, c’est l’incompréhension. En effet, le bamlanivimab, n’a pas montré son efficacité seul, alors qu’il semble qu’utilisé en conjonction avec un autre type d’anticorps monoclonaux, etesevimab, ce traitement est beaucoup plus efficace. Il faut aussi noter que ce traitement est extrêmement cher, à près de 1000$ par fiole de 700ml. La décision du gouvernement a donc certainement conduit à une dépense inutile importante, alors que l’hôpital publique est exsangue du manque de financement.

Il faut aussi noter le possible conflit d’intérêt qui serait derrière cette décision. Elisabeth Cazeneuve, directrice des nouveaux produits chez Eli Lilly en France est la mère de deux conseillers du premier ministre, Marguerite et Pierre Cazeneuve. Marguerite Cazeneuve intervient notamment sur les questions de santé.

Au-delà de ce possible conflit d’intérêt, il semble évident que ce ne soit pas les preuves cliniques et scientifiques qui aient motivé le gouvernement à prendre cette décision, mais bien des raisons politiques à court terme. En effet, il s’agit de se montrer conciliant envers une portion de l’opinion publique qui réclamait un traitement au Covid-19. D’autre part, cela permet au gouvernement de faire un effet d’annonce supplémentaire. Égratigné par sa gestion de la pandémie et par l’inefficacité de la campagne vaccinale, le gouvernement a de plus en plus besoin de publicité à peu de frais.


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