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CRISE ECONOMIQUE

Naf Naf, André, La Halle : la distribution textile s’apprête-t-elle à licencier massivement ?

Pour un certain nombre d'entreprises, le déconfinement et la reprise progressive de la production marquent le début des conséquences de la crise économique. Les premières victimes ? Le monde du travail, avec la prévision de licenciements par milliers.

Olive Ruton

18 mai 2020

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La crise économique d’ampleur – plus dure encore que celle de 2008 – annoncée depuis le début de la pandémie de Coronavirus, s’approfondi avec la levée du confinement. Il touche désormais de plein fouet des secteurs entiers du monde du travail. C’est particulièrement le cas dans les secteurs du commerce non-alimentaire. En effet, si les magasins d’alimentation de la grande distribution ont réalisé des bénéfices records pendant cette période de confinement, pour les enseignes du textile notamment, la fermeture des boutiques pendant deux mois ont engendré une perte de profit importante. Une crise qu’ils comptent bien faire payer aux mêmes les travailleurs.

Et la crise touche de plein fouet l’entreprise Naf Naf, entreprise placée en redressement judiciaire vendredi dernier. Une situation qui met en danger les emplois des quelques 1170 personnes qui travaillent pour la marque. Ainsi, d’après le Parisien, sur les deux offres de reprises qui ont d’ores et déjà été faites et seront étudiées lors d’une audience le mois prochain, la première ne supprimerait que 247 postes, du moins dans un premier temps. La deuxième proposition – portée par le groupe français Beaumanoir, au juteux chiffre d’affaires de 1,2 milliards d’euros en 2019 - elle, ne prend pas de pincettes en annonçant d’emblée que ce seraient 907 emplois qui seraient supprimés, pour n’en garder que 263.

Cette situation est celle de nombreuses enseignes de vêtements, à l’image d’Orchestra-Prémaman ou encore de la marque de chaussures André, placée elle aussi en redressement judiciaire dès le début de la crise, ou encore de la Halle, mettant ainsi en danger ses 6 000 salariés. Si les projets de reprises ne sont pas encore déposés ou rendus public, aucun doute que ces reprises et procédures de redressement seront suivies de larges plans de licenciements comme on en voit dans d’autres secteurs tels que l’aéronautique ou encore le tourisme, mis à l’arrêt par la crise sanitaire.

Et en ce qui concerne le secteur particulier du textile, les fermetures de boutiques qui s’annoncent et les suppressions de postes de vente qui vont avec, placent au rangs des premières victimes de la crise économique toute une frange de travailleuses qui occupent majoritairement ces emplois.

Des vagues de licenciements par milliers qui n’en sont qu’à leurs débuts. Ainsi, les milliards offerts par le gouvernement au patronat n’auront sans surprise pas sauvé les emplois de ces grandes firmes, et le désengagement de l’État du versement du chômage partiel avec le déconfinement et la reprise de la production, aussi progressive soit-elle, marque le début des conséquences de la crise pour le monde du travail. Car s’il y a une classe pour qui « le plus dur est devant nous » selon les mots de Bruno Le Maire, c’est bien celle des travailleurs. C’est à eux que le gouvernement comme les grands patrons vont faire payer la crise, accompagnant les plans de licenciement de casses sévères du code du travail.

Contre les offensives gouvernementales et patronales, nous l’affirmons, ce n’est pas aux travailleurs de payer la crise. Tous ensemble, imposons l’interdiction des licenciements et le maintien des salaires pour ne pas avoir à choisir entre « mourir de faim ou du virus ».


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