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La Cour des Comptes critique la « faible anticipation » du gouvernement face à la crise sanitaire

Ce jeudi, la Cour des Compte a publié son bilan annuel 2021. La majorité du rapport est consacré à la crise sanitaire, et dénonce la grande impréparation du gouvernement face à la pandémie.

Tyshka Rostov

19 mars 2021

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Crédits photo : Lionel Bonaventure / AFP

La Cour des Comptes publie ce jeudi son rapport annuel 2021, qui a la particularité cette année d’être consacré à la crise sanitaire. L’institution financière établit alors un bilan critique de la gestion de cette crise de la part de l’exécutif. Elle constate une « faible anticipation », et dénonce le fait que « les acteurs publics n’accordent pas suffisamment d’attention à la gestion des risques ». Ce bilan s’appuie surtout sur l’analyse des secteurs les plus touchés par cette gestion catastrophique : l’éducation et la santé. Ainsi, selon le bilan de la Cour, la gestion de la crise dans les hopitaux, la continuité scolaire et pédagogique, n’étaient pas au rendez-vous.

Concernant les hôpitaux, le rapport consacre tout un chapitre aux services de réanimation, dont tous les voyants sont au rouge depuis le début de la pandémie. Depuis des années, l’hôpital public subit des coupes budgétaires successives, et fait face à un manque de moyens, de matériels et de lits ; et cela est exacerbé dans les services de réanimation. Si cette situation était déjà problématique et vivement contestée avant la pandémie ; elle est devenue aujourd’hui intenable. Dans le meilleur des cas, le service de réanimation est en flux tendu avec le risque d’exploser à tout moment ; et dans le pire des cas, les hôpitaux saturent, et le personnel se retrouve dans une impasse et dans l’impossibilité de soigner. La Cour explique que la réanimation était « un secteur mal préparé à affronter la crise », avec notamment « un taux d’équipement qui se dégrade, marqué par de fortes inégalités territoriales ».

La casse des services publics ne peut plus durer

Le bilan que fait la Cour des Comptes n’est pas nouveau. Depuis des années la casse des services publics fait l’objet de grèves et de mobilisations dans l’éducation, la santé et le transport. Avec les différentes réformes austéritaires de Macon, la colère n’a fait que grandir depuis deux ans. La pandémie et sa gestion honteuse, c’est le coup de grâce.

Mais cette « impréparation » du gouvernement n’est pas juste un oubli. Cela fait des mois qu’ils n’écoutent pas les experts scientifiques, et qu’ils préfèrent mettre en place des mesures autoritaires et répressives, allant jusqu’à l’absurde : une alternance entre couvre-feux et confinement totalement arbitraire, la fermeture des bars et de la culture et l’interdiction de tous les moments de sociabilité, alors qu’on s’entasse sur nos lieux de travail et dans les transports… En vérité « l’impréparation » dont parle la Cour des Comptes dévoile seulement la priorité du gouvernement : faire tourner l’économie, et préserver les profits du patronat.

Pendant que les profs se débrouillent pour accueillir des élèves sans avoir les moyens de respecter les mesures sanitaires, pendant que les travailleurs de la santé subissent une énorme surcharge de travail, et que les sous-effectifs sont comblés par des étudiants en médecine sous-payés et parfois dont les heures sup ne sont même pas rémunérées… les grandes entreprises bénéficient de plan de relance économique de plusieurs milliards d’euros.

Cette situation ne peut plus durer. Elle est tellement grave, que même la Cour des Comptes, qui n’a pas coutume de s’opposer à l’exécutif, sort un rapport très critique envers la gestion de la pandémie. On ne peut pas laisser la gestion de cette crise aux mains d’un gouvernement irresponsable dont les décisions sont seulement orientées par les intérêts d’une minorité à laquelle il est au service. Il est nécéssaire d’embaucher massivement des enseignants et du personnel de santé, et d’interdire tous les licenciements. Ce sont travailleurs de la santé qui sont le mieux placés pour gérer cete crise sanitaire, et ce sont à eux de décider des moyens nécessaires, du nombres de lits, de la gestion des effectifs. De la même manière, ce doit être les enseignants et les élèves ensemble, qui doivent décider du fonctionnement des études sous cette pandémie, en dédoublant des classes et en organisant leur propre protocole sanitaire par exemple. Il est important pour nous tous, travailleurs de tous secteurs ainsi que la jeunesse de les soutenir afin d’obtenir plus de moyens, et d’exiger l’abandon de toutes les réformes participant à la casse des services publics.


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