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Flop gouvernemental

Fiasco ! L’application StopCovid du gouvernement n’a permis d’alerter que 14 personnes

Après trois semaines d'existence, les premiers bilans de l'application SotpCovid ont été rendus publics, avec seulement 14 utilisateurs prévenus de risques de contamination. Un bide à la hauteur du vide du plan sanitaire du gouvernement face à la possibilité d'une deuxième vague

Olive Ruton

24 juin 2020

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En trois semaines d’existence, les premiers bilans de l’application de traçage StopCovid font parler d’eux, et pas pour leur succès ! « L’application StopCovid n’a, pour le moment, pas été cruciale dans l’identification de potentiels malades du Covid-19 sur le territoire » écrit ainsi Le Monde dans un doux euphémisme au regard des chiffres, puisque l’application a permis de prévenir seulement 14 personnes !

Le projet avait soulevé beaucoup d’inquiétudes légitimes autour de l’utilisation des données des utilisateurs potentiels de l’application et du pas important que sa mise en place marque vers la surveillance généralisée. Ajoutez à cela les taux de contamination qui ont considérablement diminué et l’application a ainsi fait un flop. Cédric O’, le secrétaire d’État au numérique chargé du projet, a ainsi annoncé les chiffres ce 23 juin. Au total, 1,9 million de téléchargements, 1,8 million d’activations... puis 460 000 désinstallations. Le tout pour 68 personnes qui se sont signalées positives au Covid, et 14 personnes notifiées d’avoir été en contact avec elles.

Point central de la communication du gouvernement depuis l’annonce du déconfinement, l’application fait donc un tollé fracassant. Et, même si le gouvernement espère et continue d’encourager les téléchargements pour les mois à venir et les risques d’une deuxième vague, les chiffres ridicules enregistrés pendant ces trois premières semaines n’ont pour le moins que peu de chance de faire remonter le peu d’attractivité de StopCovid.

Ainsi, il est évident que le pari du gouvernement sur l’application pour assurer le travail de prévention -et au passage tracer les utilisateurs- et faire croire à un contrôle de la situation apparaît d’ores et déjà très peu payant. Et l’échec de l’opération de communication autour de StopCovid est aussi un révélateur du peu de confiance accordées aux solutions proposées par l’Exécutif. En effet, après le scandale autour des masques - leur pénurie, le changement de discours quant à leur utilité, ou le fait que chacun soit aujourd’hui obligé de les acheter à des prix élevés – ou encore le manque de test, une fois de plus le gouvernement ne brille pas par sa gestion de la crise.

Alors que le déconfinement s’accélère, que les métros se remplissent, que le travail reprend, que les restaurants et les écoles ont rouvert, la possibilité d’une deuxième vague se fait de plus en plus forte. Plusieurs pays du monde connaissent une remontée de l’épidémie, et parmi eux un pays frontalier de la France – deux cantons sont sur le point d’être reconfinés en Allemagne – et c’est sans aucune solution efficace pour parer cette potentialité en France que s’affiche le gouvernement, qui mise publiquement sur un regain d’intérêt de l’application.

La priorité donnée à la répression pour encadrer la crise, que ce soit pendant le confinement ou depuis le 11 mai, ne cesse ainsi de se poursuivre. Les coups de matraques et les amendes continuent de se multiplier au nom de la « sécurité » de tous, tentant de masquer qu’aucun plan de tests massif n’est mis en place après des mois de Coronavirus, même dans ce contexte de risque important d’une deuxième vague. Dans ce contexte de mobilisations et de contestations où la répression est la principale réponse du gouvernement, l’installation d’une application qui ouvre le chemin à la surveillance généralisée n’apparaît pour la majorité de la population une solution souhaitable à la crise sanitaire. La stratégie affichée du gouvernement qui selon son Président n’a « pas à rougir de [son] bilan » apparaît ainsi comme bien souvent n’être qu’un coup de comm’. Un coup de comm’ qui se trouve de plus être un bide monumental.


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